C'est cloué au canapé, assommé par une angine de ses morts, et dépendant des suggestions YouTube que l'existence de ce "Raising Hell" vient se rappeler à mon bon souvenir. Pour ses quasi trente ans, il était temps ! Le mois prochain, je me colle à "St Anger" (misèèèère) !

Pour ce show très spécial qui vient clôturer la collaboration de Bruce Dickinson avec la VIERGE DE FER, on nous promet, outre le set d'IRON MAIDEN, une soirée placée sous le signe de l'horreur et de l'hémoglobine grâce à une prestation haute en couleur de l'illusionniste Simon Drake. Why not?!

N'y allons pas par quatre chemins, la setlist on la connaît déjà plus ou moins, l'interprétation étant proche des témoignages audio de cette époque (cf. les "A Real Live/Dead One" et le "Live At Donington"), à la différence près et notable qu'elle y est moins chaotique, le groupe sortant de trois mois de récup' suite au planning intensif des deux précédentes tournées. Si c'est toujours aussi compliqué pour les titres nécessitant un rendu plus léché ("The Evil That Men Do", "The Clairvoyant"), le groupe sait néanmoins nous délivrer quelques bons moments de Heavy Metal ("Hallowed Be Thy Name" à l'intro post-carillon redynamisée par l'apport de Gers, "Bring Your Daughter…", "Transylvania" (cette basse), voire "From Here To Eternity" qui fonctionne ici alors que je ne l'appréciais guère jusqu'à présent). Une palanquée de nouveaux et plus anciens classiques répondent heavydemment à la pelle d'Eddie : "Fear Of The Dark", "The Number Of The Beast" ou le toujours excellent "Afraid To Shoot Strangers". Mais quitte à faire la fine-bouche, on pourra déplorer que la setlist ne propose pas d'exlu ou de rareté choisies pour l'occasion. Vous me direz que ce n'est pas au moment de tirer sa révérence que Dickinson allait rebosser d'anciens morceaux. Et vous aurez raison. Si on nous épargne quand même un "Tailgunner", on regrettera l'absence d'un emblématique "Remember Tomorrow" (puisque ce fut le premier témoignage 'live' du père Bruce à être livré aux fans une douzaine d'années plus tôt).

Le clou du spectacle, donc, ce n'est pas les intermèdes de Simon Drake, mais bien le show de MAIDEN, même si on a tendance à l'oublier. Alors oui, comment dire… Ces tours de passe-passe, grotesques (au mieux passables), consistent en un bonus non négligeable et la soirée était prévue ainsi, mais à de rares exceptions près (le scie-circulage en bonne et due forme sur "Bring Your Daughter…") il n'y a aucune interaction entre la prestation des Anglais et celle de Jean-Michel Illusion qui, outre le fait d'avoir terriblement vieilli (à faire passer un show d'Alice Cooper volontairement kitsch (mais ça fonctionne) pour un étalon de bon goût), on cumule là tous les clichés du genre ("bonasse", "big guy" et "nain" compris). La gênance plane plus d'une fois sur les démonstrations (pour peu qu'on parvienne à comprendre où ce bon Drake veut en venir) et trente ans plus tard, on se dit qu'on ne regrette définitivement rien des années 90 (et encore, on nous épargne les survet' à motifs triangulaires et les bandanas fluos). Genre, dès le premier tour les deux nanas qui s'extraient de sa braguette, franchement, faut-il en parler ? Veut-on en parler ? Doit-on en parler ? Et ne me dis pas que je ne sais pas m'amuser, Simon, stp. Comprenons-nous, le rendu des numéros n'est pas 'juste' moyen, c'est franchement pénible à mater en 2023… au point de vouloir plus d'une fois zapper jusqu'à la chanson suivante. Objectif raté, donc.

À l'issue de ce visionnage, la réelle question qui m'intrigue plutôt - et les crédits ne m'ont hélas pas franchement renseignés -, c'est de savoir qui signe la musique de ces interludes ? Parce que force est de constater que ça ressemble plus d'une fois à du MAIDEN-du-passé mais sans en être, et lors du sketch qui fait suite à "Bring Your Daughter…" j'y entends même du "The Wicker Man" avant l'heure (où est-ce seulement du "Running Wild" après l'heure ?!).

Bref, si l'interprétation n'est pas toujours millimétrée, cette trace video nous donne en tout cas l'occasion de voir quelques inédits (à ce format) de l'ère "No Prayer..."/"Fear Of..." et à quoi ressemblait MAIDEN sur scène à cette époque, tous cuirs dehors. Ceci étant "Raising Hell" restera un Live mineur dans une discographie bien fournie à ce niveau. Les zicos (autour des trente-cinq piges) courent partout sur scène dès que l'occasion se présente et le show en tant que tel est finalement plutôt agréable à regarder, car même si ça ne réinvente rien, c'est une bonne humeur plutôt communicative qui règne ici (-git). Dommage que ça se termine si mal pour Bruce. RIP, petite frange partie trop tôt…