Ok, je veux bien que cinq ans sans sortir d’albums, ça laisse le temps de composer pas mal. Certes, METALLICA n’est pas connu pour être le groupe le plus sobre et faut éviter de lâcher Lars dans la poudreuse, il devient pire qu’un chiot qui découvre la neige. Bien sûr, avoir été sacré plus grand groupe of the world avec le "Black Album", ça a de quoi faire gonfler le melon de façon irrépressible. Mais merde, faut garder un peu de recul sur son travail, quoi !

"Reload", c’est "Load", mais en pas bien. Oui, y en a qui vont dire que "Load", c’est déjà pas bien. Mais "Load", il était diversifié, les musiciens tentaient des trucs, parfois malheureux, parfois frisant le génie. Son petit frère n’a même pas ça pour lui. Passé les deux premiers morceaux, on est quand même un peu proche du vide intersidéral. Et si dans l’espace, personne ne vous entend crier, dans votre salon, c’est pas la même chose et mettez-là en sourdine si vous ne voulez pas qu’un voisin zélé appelle police-secours. Au cas où.

Sur "Reload", METALLICA œuvre dans la suffisance crasse. Sur "Reload", le groupe balance la sauce, comme s’il était vexé des critiques sur le côté mollasson de "Load". Hetfield, qui en imposait derrière le micro, n’a plus la même aura. Son chant est bien moins subtil. Même sur "Kill’Em All" sa voix passait mieux. Pour dire. Et c’est quoi tous ces morceaux lourdingues et sans saveur que les musiciens nous infligent ? Eux, ça passe, ils les ont écrits après tout (enfin, Hetfield et Ulrich surtout et les deux autres n’ont peut-être pas eu le cran d’ouvrir leur gueule).

Ah oui, et ils nous font le coup des chansons à suite. Si on échappe fort heureusement à un "Nothing Else Matters" Part II, on se fade (to black, hihi) une séquelle de "The Unforgiven" et là, merde non quoi oh hé non mais ! De quoi ruiner la magie de l’originale, avec un chant sans génie et sans aucune émotion. Merde ! Ouais, je suis remonté !

On respire, zeeeeeeeeeeeeeeeen. Pfiou. Bref, "Reload", c’est une daube. Et encore, c’est insulter la daube que de l’approcher de ce disque. Sérieux. Le single le plus long du monde…