LA VIERGE DE FER ET LE FAN LAMBDA QUE JE SUIS – EPISODE 1 : LA DECOUVERTE

Les débats interminables sur ″The Final Frontier″ au sein de l’équipe m’ont donné l’idée de proposer ma vision de la discographie de MAIDEN. Certes, elle n’apportera peut-être pas grand-chose au vu des nombreuses kro express déjà publiées, mais elles permettront peut-être d’éclairer ma position de fan lambda de ce groupe que j’avoue avoir bien du mal à écouter d’une manière totalement objective…

On va commencer par plomber complètement l’ambiance, et puisque je ne peux être guère objectif sur MAIDEN, je vais en profiter aussi pour parler de moi (même si vous n’en avez rien à faire). Fin 1993 : l’une de mes sœurs meurt dans un accident d’avion. C’est clair, c’est con. J’ai alors 13 ans et j’écoute habituellement les trucs qui passent à la radio, genre Indra ou Thierry Hazard… Ce décès fait l’effet d’un tsunami dans ma vie de petit garçon bien sous tout rapport, timide, gavé de tout un tas de croyances, notamment celle qui consiste à penser que le monde est merveilleux. En l’espace d’une phrase, d’une annonce, d’une vérité que je refuse de croire, je viens d’enterrer mon enfance. Ça y est, je suis dans la vraie vie, le vrai monde, celui qui ne fait pas de cadeau.

Un pote du collège se prenant de pitié pour la pauvre âme en peine que je deviens alors me passe un maximum de cassettes (eh oui, les cd n’étaient pas encore une évidence pour tout le monde à l’époque) en me disant de noyer mon chagrin dans la musique. Le genre de truc auquel je n’avais pas pensé. Parmi les différents albums qu’il me passe, il y a de tout (même du UB40 si je me souviens bien…) et puis je tombe sur la K7 de ″A Real Dead One″ (souvenez-vous, à l’origine, ce live est paru en deux fois). Ouah, un monstre cool sur la pochette et c’est parti. Les premières écoutes sont difficiles, je ne peux pas dire si j’aime ou pas : la voix de Bruce Dickinson est agressive pour mes oreilles encore pucelles mais les mélodies m’accrochent très rapidement.

En moins d’une semaine, c’est bouclé, je suis fan ! Le genre de fan qui va, en l’espace de quelques semaines, s’acheter toute la discographie du groupe et qui va se servir de cette musique comme catharsis, comme moyen d’exorciser toute la peine, la colère et la détresse qui germent et fleurissent en lui. Cette musique et ce groupe en particulier deviennent alors ma béquille, mon souffle intérieur, ma flamme vacillante qui jamais ne s’éteindra ou me laissera tomber. Toutes ces belles paroles doivent paraître sans doute bien puériles mais le contexte de cette découverte a induit une certitude encore valable aujourd’hui : l’importance de la musique des Anglais se situe pour moi au-delà de toute raison. A ce moment précis, oui, je suis devenu fan de Metal mais avant tout fan(atique) d’IRON MAIDEN et d’ailleurs, si je me souviens bien, je ne me suis mis à écouter autre chose dans le Metal que plus d’un an après.

Maintenant et depuis longtemps, avec le recul des années, je sais très bien qu’il ne s’agit pas du meilleur live des Anglais, loin de là. Mais on y retrouve les classiques qui m’ont ouvert les portes de l’écurie MAIDEN. J’ai découvert bien après ″A Real Live One″ et là, ce fut encore pire : un Dickinson au bout du rouleau et un son honteux pour un groupe de cette envergure. Quand je réécoute aujourd’hui ce live (réédité donc depuis sous la forme d’un double), c’est donc une nostalgie toute particulière qui m’étreint même s’il reste, avouons-le, terriblement moyen.

A Real Live One : 1/5.
A Real Dead One : 3/5 (nostalgie, nostalgie).
Moyenne pour les nuls : 2/5.