"Crazy Nights" est le quatrième album de la période Glam/Hard FM sans maquillage de KISS. Gene SIMMONS délaissant le groupe pour ses diverses activités parallèles, les commandes se retrouvent plus que jamais entre les mains de Paul STANLEY, qui opte pour une orientation radicalement commerciale. Beaucoup diront qu'avec "Crazy Nights", KISS a fait du BON JOVI... Mais en moins bien.

Un son totalement aseptisé, une avalanche de synthétiseurs, des refrains sucrés et un flot de mélodies plan-plan bien dégoulinantes : pas de doute, on a ici affaire aux pires clichés de la seconde moitié des années 80. Sur cet album, on trouve deux titres plutôt cool : le single éponyme et son super refrain intemporel, et le terrible "No, No, No" sur lequel Bruce KULICK se prend pour VAN HALEN. Le reste ? C'est soit bof, soit à chier.

Tout cela a terriblement mal vieilli et sonne vraiment ringard (allant jusqu'à la caricature avec "Turn On The Night"). On croise de temps à autres quelques morceaux sympas ("When Your Walls Come Down", "Hell Or High Water"), mais sans plus. La voix de Paul est vraiment lassante, voire insupportable, lorsqu'elle est poussée de manière excessive dans les aigus comme sur ces horribles bouses popisantes que sont "I'll Fight Hell To Hold You", "My Way" et "Reason To Live". Gene ne fait rien pour arranger les choses, chantant sur à peine quatre titres dans un registre aseptisé le rendant méconnaissable. Quant à Eric CARR et Bruce KULICK, leur talent est indéniable, mais plus que jamais injustement sous-exploité... Leur présence aura probablement sauvé du naufrage une tournée promotionnelle nullissime avec un Gene distrait et un Paul égocentrique irritant au possible.

"Animalize" était cool, "Asylum" franchement passable, "Crazy Night" est tout bonnement mauvais. Et le pire dans tout ça c'est que le groupe continuera sa descente aux enfers avec l'album suivant... Complètement en proie aux délires de Paul STANLEY, KISS a fini par devenir un groupe de seconde zone juste bon à faire de la soupe. Quelle misère qu'il ait fallu attendre le décès d'Eric CARR pour que tout ce monde-là entreprenne enfin de se sortir les doigts du c**...