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QUEEN - Hot Space (1982)
Par JEFF KANJI le 1er Décembre 2012          Consultée 10429 fois

Dix ans que QUEEN met du cœur à l’ouvrage en courant après le succès. On peut dire que l’objectif est pleinement atteint commercialement avec "The Game" et le "Greatest Hits" qui vient de sortir. Mais le groupe, toujours attiré vers de nouveaux horizons musicaux, cherche à tester les nouvelles sonorités alors en vogue et à explorer un peu plus les synthétiseurs qui ont fait apparition dans leur musique deux ans plus tôt. La cause fondamentale de ce revirement artistique sans précédent dans la carrière des Anglais ? "Another One Bites The Dust". Le pari risqué qu’a tenté QUEEN avec ce titre lorgnant furieusement sur le Disco Funk s’est avéré payant, le titre ayant cartonné des deux côtés de l’Atlantique, s’offrant le luxe d’être en en tête des catégories Rock, R&B et Disco aux USA. Fortement influencé par son manager personnel, Paul Prenter, Freddie entraîne ses comparses vers l’idée d’un disque entier consacré à ce nouveau style de musique en plein boom. Malgré la réserve, voire l’hostilité de Brian May et Roger Taylor, Freddie Mercury, qui a des affinités de plus en plus évidentes avec John Deacon en ce qui concerne la composition, va entraîner QUEEN dans l’ornière !

QUEEN, connu pour son éclectisme musical, ses arrangements soignés, ses harmonies vocales et un son de guitare caractéristique, est ici des plus déroutants ! Boîte à rythme et synthé-basse devant, cuivres très présents, guitare en son clair funky et chant en harmonies tout à fait Pop, la rupture est on ne peut plus nette quand résonnent les premières mesures de "Staying Power" qui ouvre "Hot Space" ! Passé cet électrochoc, "Dancer", une des trois compositions de Brian, s'alourdit de claviers, noyant la Red Special, qui était déjà bien discrète sur "The Game", un solo vient néanmoins nous rassurer et Brian arrive à nous proposer quelques guitares harmonisées. Le seul titre véritablement Rock est aussi signé Brian. Le Hard Funk "Put Out The Fire" est ce que QUEEN a proposé de plus musclé depuis "Jazz" malgré la caisse claire électronique utilisée. Avec un Freddie Mercury épatant vocalement (il l’est d’ailleurs sur tout l’album), on peut être rassuré sur un point, QUEEN sait encore composer du Hard Rock même si tout l’album est drivé dans une direction tout à fait différente.

Comme sur "The Game", la Pop, latente dans la musique du groupe depuis ses débuts, s’installe définitivement sur "Hot Space". Et à la différence de "The Game", QUEEN, et particulièrement Freddie Mercury, sait amener les morceaux à l’essentiel et de ce point de vue, "Hot Space" est une franche réussite ! Il faut pour cela soustraire l’abominable "Body Language" (1) qui poursuit le travail sur le groove minimaliste tenté une première fois avec "Don’t Try Suicide" (sur "The Game"), et les passables "Calling All Girls" pourtant doté d’un refrain bien envoyé par Freddie, et "Cool Cat" qui, malgré le groove mis en place par John Deacon (il joue de tous les instruments sur ce titre) et les parties vocales en falsetto d’un Freddie Mercury époustouflant de maîtrise, ne décolle jamais (2).

Parlons-en de John Deacon ! On connaît les goûts musicaux du bassiste, qui l’amènent du côté du Rhythm 'N' Blues et de la Tamla Motown. Il se montre excellent dans ce registre et "Back Chat" est une des franches réussites du disque qui montre à quel point le groupe peut se permettre de toucher à tout. Que ce soit avec sa basse, qu’il ne touche pas tant que ça, ou à l’aide de claviers (de nombreuses lignes de basse étant jouées par ceux-ci) ou encore à la guitare, il apporte un groove omniprésent à "Hot Space", et colore de Funk tout morceau qui pourrait sonner un peu Rock (je pense à "Action This Day", excellente compo de Roger Taylor ou encore à "Put Out The Fire"). Freddie Mercury, quant à lui, amusé de pouvoir laisser libre cours à son imagination débordante, retrouve un niveau de composition digne avec "Staying Power" et "Life Is Real", délicate ballade écrite en hommage à John Lennon, décédé un an plus tôt et qui pour beaucoup signera le glas définitif des années soixante-dix. Il accomplit surtout une performance vocale ahurissante sur l’album, façonnant le QUEEN des années 80, où il domine artistiquement, scéniquement et médiatiquement ses collègues qui, jusqu’à "The Game", chantaient généralement quelques-unes de leurs chansons. Ici Freddie domine de bout en bout, tant dans son registre puissant, élevé ici en monument ("Staying Power", "Put Out The Fire" dans laquelle Brian May parvient à caser quelques lignes de chant sur les pré-refrains), que dans la finesse ("Cool Cat", "Las Palabras De Amor"), laissant transparaître le romantique qu’il n’a jamais cessé d’être. Et il faut le reconnaître, "Life Is Real" serait bien fade sans la vie et la palette d’émotions que le moustachu nous inspire.

En pleine période de fête continue et alors que Freddie Mercury s’érige en icône de la communauté gay, avec des messages subliminaux assez explicites (on peut voir dans les paroles de "Body Language" une incitation à peine voilée à l’hédonisme et à la sodomie), QUEEN est à la croisée des chemins. Et "Hot Space" aurait pu être une véritable rupture entre les membres du groupe, entre John Deacon, heureux de jouer enfin un peu plus de ce qu’il aime, Roger Taylor, avide d’expérimentations mais gardant un vrai cœur de rocker (comme le démontreront les versions live de "Action This Day" où l’on entend sa voix beaucoup plus distinctement), et Brian May, qui force un peu son écriture ("Dancer", les paroles de "Put Out The Fire") quitte à contraster la virilité libidineuse de son chanteur avec l’extrême douceur de "Las Palabras De Amor" (oui, après le japonais et le français, QUEEN se met à l’espagnol).

Ne sautant jamais à pieds joints dans le vide, QUEEN inclut à "Hot Space" une expérience de studio enregistrée fin 1981 (et inclue à la version US de "Greatest Hits"). Cette expérience, le fruit d’une collaboration spontanée entre le grand David Bowie et les membres de QUEEN s’intitule "Under Pressure". Articulé autour d’un riff de basse caractéristique de John Deacon (encore lui) qu’il se fera copieusement pomper des années plus tard, ce duo entre David Bowie et Freddie Mercury renoue avec les structures éclatées à la "Bicycle Race". Entre emphase, chœurs, parties rythmiques à la limite du bœuf, c'est incontestablement une petite merveille qui rehausse le niveau d’un album pas si mauvais qu’on a pu le dire, et en tout cas bien plus ambitieux artistiquement parlant que "The Game", mais qui aurait sans doute gagné à être enregistré à l’ancienne, quand Brian imitait les cuivres avec sa guitare ("Procession"), où que Freddie et Roger se joignaient pour recréer un Big Band ("Seaside Rendezvous"). Car le niveau de composition est plus élevé que sur "The Game" et la qualité du songwriting tend à rapprocher "Hot Space" de la fin de la dernière décennie, quelque part entre les expérimentations parfois hasardeuses de "News Of The World" et le Hard Pop Prog Baroque maîtrisé de "Jazz". En voulant coller à son temps, QUEEN a sorti l’album de l’impasse artistique, celui qui a le moins bien vieilli avec "Flash Gordon". Le début des années quatre-vingt est compliqué pour nos Anglais, et après une tournée auréolée de succès, qui culmine avec la date de Milton Keynes, le 5 juin 1982 et documenté sur "Live At The Bowl", QUEEN aura bien mérité un petit break.

1) « C’était le délire de Freddie, on l’a laissé tout gérer » dira Roger Taylor qui a par ailleurs fait savoir clairement qu’il détestait le clip de "Back Chat".
2) David Bowie avait initialement participé à ce titre, mais insatisfait du morceau, il demanda au groupe de retirer ses parties chant.

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   (3 chroniques)



- Freddie Mercury (chant, claviers)
- Brian May (guitare, chant)
- John Deacon (basse)
- Roger Taylor (batterie, chant)


1. Staying Power
2. Dancer
3. Back Chat
4. Body Language
5. Action This Day
6. Put Out The Fire
7. Ife Is Real
8. Calling All Girls
9. Las Palabras De Amor
10. Cool Cat
11. Under Pressure



             



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