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POWER METAL  |  SINGLE

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BLIND GUARDIAN - And Then There Was Silence (2001)
Par JEFF KANJI le 11 Décembre 2019          Consultée 4955 fois

J'imagine l'attitude de tous ceux qui ont découvert ce single avidement attendu, presque quatre ans après "Nightfall In Middle Earth" qui avait été un énorme succès, prolongé en quelque sorte par la sortie du premier album du side-project DEMONS & WIZARDS voyant Hansi Kürsch et Jon Shaffer unir leurs forces.

Le titre choisi pour présenter le futur "A Night At The Opera" serait le titre le plus ambitieux, le plus long et le plus orchestré de la carrière de BLIND GUARDIAN. Satisfait de sa collaboration avec Charlie Bauerfeind, que le groupe a eu l'occasion de tester pour l'enregistrement du "Don't Talk To Strangers" de DIO en 2000, après avoir complété sa plus grande tournée jusqu'à lors, le Gardien Aveugle voit les ambitions de démesure de ses deux leaders naturels, André Olbrich et Hansi Kürsch, prendre vie. Des chœurs en guise de lignes mélodiques, des contrastes, entre puissance et douceur, qui avaient fait une bonne partie du charme de "NIME", une histoire homérique, un souffle épique jamais atteint (et peu égalé depuis) et une volonté affirmée d'exploiter plus en profondeur les orchestrations. Pour cela Charlie était l'homme de la situation, entre son bagage classique et sa maîtrise des outils informatiques (en particulier à l'époque), il va, avec la complicité de Matthias Wiesner, amener au groupe ces éléments qu'il souhaitait intégrer au nouveau millésime.

"And Then There Was Silence".

Le titre est une sentence à lui seul. J'ai presque des frissons avant même l'écoute inlassable de ce morceau que je ponce depuis quinze ans. Le grandiose le dispute au Heavy, le Power au mid-tempo en mode fête de la bière, démesure sonore (7:33) et finesse orchestrale (2:46), puissance vocale et finesse (là encore Hansi confirme une intention de diversifier son approche, et s'est mué en véritable mélodiste, sans perdre de temps à autres sa traditionnelle grinta), c'est du côté des guitares qu'il y aura peut-être finalement le moins de surprise, la rythmique disparaissant un peu sous des chœurs imposants et des leads inaltérables, harmonisées plus souvent qu'à leur tour, raffinant un peu plus ce qu'André a fait exploser au grand jour sur "Imaginations From The Other Side". Et puis il y a ce refrain… Après une montée en puissance subtile et magistrale à partir du premier passage calme, une batterie galopante de Thomen Stauch, on arrive à la sentence "And then there was silence", et pourtant il faut continuer à monter en intensité jusqu'à 4:16 pour entendre les mythiques lignes "Misty tales and poems lost, all the bliss and beauty will be gone…" qui évoquent la chute de Troie. Ici les lignes de chant ne font qu'une avec les guitares étirées façon Brian May d'André. Si bien que pendant longtemps j'ai assimilé une partie de la guitare comme composante intrinsèque de la mélodie vocale. Et c'est exactement le genre de choses que BLIND GUARDIAN voulait accomplir avec ce morceau, toujours le favori d'Hansi Kürsch à l'heure où j'écris ces lignes. "And Then There Was Silence" représente l'alpha et l'omega du Power dans toutes ses variantes ; Speed, Symphonique, Progressif.

Et pour finir de rendre ce single mémorable, BLIND GUARDIAN y a glissé un inédit. Il s'agit d'une ballade dans le plus pur style du groupe, où les orchestrations font malgré tout une percée remarquée, dans l'esprit d'un "A Past And Future Secret". "Harvest Of Sorrow" est intimement lié à la thématique du Silmarillion développée sur "Nightfall In Middle Earth" puisqu'elle évoque l'histoire des Enfants de Húrin. Le titre sera par ailleurs ajouté comme bonus à cet album lors des futures rééditions. Il y règne un spleen et une mélancolie qui n'ont d'égal que la finesse d'interprétation d'Hansi Kürsch. Le groupe aura de plus la bonne idée de l'interpréter lors de la tournée "A Night At The Opera", ce qui permettra de l'inclure à l'album "Live" de 2003. Pas l'une des ballades celtisantes les plus connues de nos bardes germains, mais qui mérite plus qu'une oreille.

Avant de sortir un chef d'œuvre qui trône au sommet de sa production musicale, BLIND GUARDIAN a livré le meilleur manifeste possible pour annoncer le successeur de "Nightfall In Middle Earth", confirmant une tendance à faire différemment tout en ne sacrifiant rien d'une personnalité toujours plus marquée, cherchant le renouvellement en permanence. Et par ailleurs, aucun titre ultérieur n'atteindra la démesure de "And Then There Was Silence", comme aucune ballade acoustique ne retrouvera la mélancolie de "Harvest Of Sorrow". Un anneau pour les gouverner tous disaient-ils…

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Merci BLIND GUARDIAN !


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   JEFF KANJI

 
   ANCESTOR

 
   (2 chroniques)



- Hansi Kursch (chant, basse)
- André Olbrich (guitare)
- Marcus Siepen (guitare)
- Thomas Stauch (batterie)


1. And Then There Was Silence
2. Harvest Of Sorrow



             



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