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QUEEN - Sheer Heart Attack (1974)
Par JEFF KANJI le 28 Avril 2012          Consultée 12524 fois

Ayé ! "Seven Seas Of Rhye" a marqué le public et QUEEN s’embarque pour les USA avec MOOT THE HOOPLE, passant de première partie à véritable co-headliner ; le public américain est impressionné par le show haut en couleur que propose le groupe. Si la première tournée (britannique) avait vu Freddie Mercury en proie à de sérieux problèmes de voix, forçant QUEEN à annuler quelques dates et avorter la promotion de "QUEEN", c’est Brian May qui lâche prise durant cette tournée américaine. En effet, une sérieuse hépatite le maintient à l’hôpital un moment et il eut réellement peur de se faire éjecter de son groupe à ce moment-là, sa convalescence durant plusieurs mois. Par cohésion, les trois autres membres n’en feront rien et, au lieu de se décourager, commenceront l’écriture et l’enregistrement de leur troisième album avec l'aide précieuse de Roy Thomas Baker, laissant la place à Brian pour s’exprimer quand ce dernier sera remis. Ce dernier gardera d’ailleurs un souvenir pénible des sessions de "Sheer Heart Attack" car il enregistra ses prises en étant encore bien malade et fut un peu isolé du processus de composition.

Surtout que QUEEN a choisi à la fois de recentrer son propos et de s’éloigner du carcan Rock progressif de "QUEEN II" en proposant des chansons basées sur l’efficacité et d’appliquer à bon escient les connaissances techniques acquises sur les deux premiers albums. Toutefois, il n’est toujours pas question ici de sobriété loin s’en faut ! Et "Sheer Heart Attack" est sans nul doute l’un des albums les plus barrés des Anglais.
Tout commence avec cette fête foraine en trompe-l’œil qui introduit "Brighton Rock". Composé pour "QUEEN II" mais non retenue faute de place, Brian May fait une démonstration de force. Sa Red Special part dans tous les sens. L’alternance de riffs très speed, de lignes vocales théâtrales en question-réponse de Freddie Mercury rythment le morceau avec intensité. Mais le meilleur moment est sans doute le long solo de guitare central où Brian May joue avec le son, les effets contrapunctiques créés par l’utilisation du delay, et les oreilles des auditeurs. Car ça ne débande pas pendant cinq minutes ! Brian May est bien là et malgré une santé fragile, il se montre flamboyant guitare en main. Devons-nous attendre un album dans cette tonalité ?

C’est mal connaître QUEEN et le facétieux Freddie Mercury qui propose avec "Killer QUEEN" l’une de ses chansons pop parfaites ! L’utilisation du piano, des chœurs en soutien ainsi que le texte décalé et humoristique (c’est l’un des rares morceaux de Freddie où les paroles furent écrites avant la musique) lui donnent une couleur qui tranche nettement avec le morceau d’introduction. Brian May nous pond l’un des ses soli anthologiques où son utilisation des contrechants et des guitares harmonisées font merveille. Grâce à cette petite pépite, QUEEN perce dans les charts, est diffusé à la radio et se produit dans le culte Top Of The Pops : un avant-goût du succès planétaire qu’ils rencontreront bientôt. QUEEN ne mettant jamais ses œufs dans le même panier, le deuxième single sera "Now I’m Here", composition hard Rock plus typique signée Brian May, mémorable pour son palm-mute de guitare introductif où Freddie joue à son tour avec le delay.

Si les médias mettent en lumière ces deux morceaux (qui seront d’ailleurs les deux extraits de cet album retenus pour le "Greatest Hits" de 1980), le contenu de l’album est à l'avenant. Extrêmement varié, voire disparate. Il est même miraculeux que les morceaux s’enchaînent aussi bien tant le groupe semble vouloir appliquer la rupture à chaque titre. L’enchaînement en forme de triptyque que QUEEN avait déjà pratiqué sur "QUEEN II" est réutilisé ici avec "Tenement Funster" où Brian May nous sort des arpèges à la "White QUEEN". La chanson est composée et interprétée par Roger Taylor, qui joue une bonne partie des guitares. Nous avons ici une démonstration du talent du batteur qui signe l’une des ses meilleures compositions pour QUEEN. "Flick Of The Wrist", face B de "Killer QUEEN", est aussi une réussite et avec le recul l’un des meilleurs morceaux de la galette. Le chant en octaves d’un Freddie Mercury inquiétant et les lignes de guitare orientalisantes en contrechant lui confère une ambiance presque Zeppelinienne. Le refrain, où les chœurs ont le premier rôle (à l’image de "I Want It All"), est d’une efficacité sans faille. La basse de John Deacon se montre particulièrement prédominante et met en évidence son penchant pour le funk. "Lily Of The Valley" est la ballade Mercuryenne de l’album, faisant écho à "Nevermore". Il y fait étalage de son lyrisme à fleur de peau, se chargeant lui-même de tous les chœurs, apportant ainsi une couleur bien spécifique, assez différente des harmonies à trois avec Brian et Roger qu’il affectionne tant. Et Brian débarque sur la fin pour nous jouer quoi ? Des cuivres ? Non toujours pas ! Tous ces sons improbables sortent une nouvelle fois de la Red Special et du Deacy Amp. Portant une nouvelle fois la mention "No synthesizers !", pratique que conservera le groupe jusqu’à la fin des seventies, "Sheer Heart Attack" est aussi l’album où le groupe tente beaucoup de nouvelles choses.

Si la face A est dans la lignée de "QUEEN II", la face B montre avec "In The Lap Of The Gods" ce qu’il arrive quand on laisse Freddie Mercury s’éclater tout seul dans son délire baroque. Le chanteur dira même considérer ce morceau comme le brouillon de "Bohemian Rhapsody". Si les chœurs grandiloquents, les vocalises inhumaines (et il faut le dire assez stridentes) de Roger Taylor et le découpage en plusieurs tableaux sont effectivement là, poussant l’extravagance aux sommets du Glam, je modèrerai un peu les propos du défunt chanteur. Si le refrain, empreint d’une certaine nostalgie, est assez beau, le marasme d’introduction et l’avalanche d’effets de la fin du morceau me le rendent un peu indigeste. Un peu trop éclaté pour le coup et pas aussi maîtrisé que "The March Of The Black QUEEN". "Stone Cold Crazy", préfigure le Speed Metal, jouant un Heavy particulièrement véloce, très rare à l’époque (seul DEEP PURPLE à ma connaissance en a produit une forme équivalente avec des morceaux comme "Speed King" ou "Burn"). Les bases de ce morceau dateraient de l’époque WRECKAGE, groupe éphémère de Freddie Mercury à la fin de années soixante. Il ne faut jamais oublier que Freddie était aussi guitariste : il vouait une admiration sans bornes à Jimi Hendrix, il en fit d'ailleurs de nombreux portraits lorsqu’il était encore au Ealing College. "Stone Cold Crazy" est le premier qui sera co-signé par QUEEN, ses membres étant incapables de se rappeler qui avait écrit les paroles.

Cela témoigne de l’effervescence et du bouillonnement créatif qui agite nos Anglais à cette époque, qui ont amorcé avec "QUEEN II" un marathon qui les verra sortir trois albums en un an. "Misfire", première composition et première réussite de John Deacon, dont l’importance grandit un peu plus à chaque album (QUEEN lui devra entre autres "You’re My Best Friend" et "I Want To Break Free") sous ses atours acoustiques (John Deacon joue la plupart des guitares, solo compris), donne une touche plus légère à cette face B qui en avait bien besoin. Et Freddie nous sort sa nouvelle facétie avec "Bring Back That Leroy Brown", démonstration de maîtrise vocale et instrumentale ou chœurs jazzy explosent sur fond de piano bastringue, de banjo et de ukulele. Et "She Makes Me (Stormtrooper In Stilettos)", que j’ai réécouté pour la rédaction de cette kro, a de belles qualités à faire valoir. John Deacon accompagne la douce voix de Brian May à l’acoustique mais la répétition incessante de son motif nous fait perdre un peu le fil et le morceau accuse du coup d'une mollesse irréversible. Le final voit toute la joyeuse équipe sombrer au milieu des effets en tous genres, comme noyée sous le son, prélude à un final en apothéose avec "In The Lap Of The Gods… revisited". Freddie Mercury permet à l’album de se terminer avec pour moi le meilleur morceau de la galette, augurant d’une forme d’Arena Rock qui arrivera à son paroxysme sur "We Are The Champions" trois ans plus tard. Les ultimes crépitements de guitare mélangés au tonnerre ne feront pas de survivants.

La complémentarité des individualités de QUEEN est ici exacerbée avec une première composition marquante pour John Deacon, empreinte de légèreté, pondérant l’extravagance de Freddie et la noirceur de Brian. Roger Taylor signe avec "Tenement Funster" un morceau se hissant au niveau de l’hydre May/Mercury, équilibrant ainsi le songwriting (et les egos) pour les albums suivants. Du fait de ses conditions d’enregistrement difficiles, on notera que les musiciens de QUEEN, tous multi-instrumentistes, se chargent de la plupart de leurs chansons (piano de Brian May sur "Dear Friends", guitares de John Deacon sur "Misfire"), facteurs contribuant sans aucun doute à la forte personnalité de chacun des morceaux. Un album vraiment à part dans la discographie du groupe mais fondamental. QUEEN se retrouve soudé comme jamais, nourri de son expérience live, et voit poindre un avenir radieux grâce au succès de ses concerts et de "Killer QUEEN". Un bien beau brouillon pour le chef d’œuvre auquel les Anglais sont promis.

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   (3 chroniques)



- Brian May (guitare, chant, piano, banjo)
- Roger Taylor (batterie, chant, percussion)
- John Deacon (basse acoustique)
- Freddie Mercury (chant, piano)


1. Brighton Rock
2. Killer Queen
3. Tenement Funster
4. Flick Of The Wrist
5. Lily Of The Valley
6. Now I'm Here
7. In The Lap Of The Gods
8. Stone Cold Crazy
9. Dear Friends
10. Misfire
11. Bring Back That Leroy Brown
12. She Makes Me
13. In The Lap Of The Gods...revisited



             



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