Ah, l’album le plus controversé d’ALICE COOPER et peut être bien l’un des plus controversés de toute l’histoire du hard rock. De la soupe infâme, comme le clamaient et le clament encore les die harders, ou une véritable révolution artistique comme l’ont avancé d’autres fans ? Ni l’un ni l’autre dirais-je… Il faut savoir qu’à cette époque, Vincent Furnier est en pleine forme, débarrassé de son alcoolisme depuis trois bonnes années, auteur des très heavy metal Constrictor et surtout Raise Your Fist And Yell (certainement son œuvre la plus technique et la plus agressive) : il en veut et il a envie de retrouver le devant de la scène. Alors il emploie les grands moyens, et invite ses potes d’Aerosmith et Bon Jovi pour l’enregistrement de Trash, produit par le déjà culte Desmond Child…

Personne ne l’a vu revenir, et pourtant ça a fait très mal : Trash fût un énorme carton, se hissant dans le top 20 américain pour la première fois depuis bien des années. Alors bien sûr, bien sûr, on ne peut pas dire que certains singles pour le moins faciles, voir soupeux, comme « Hell Is Living Without You », « House of Fire » ou « Only My Heart Talkin’ », ou que des pistes plus banales et insipides que jamais comme « Spark In The Dark » et « I’m Your Gun » soient des titres très inspirés. Mais au milieu de tout cela, on retrouve d’excellents morceaux, comme l’explosif « Why Trust You », l’impensable « This Maniac’s In Love With You » et bien sûr le tube intersidéral « Poison » qui deviendra vite le plus grand succès d’ALICE COOPER toutes époques confondues. Un album franchement ambiguë, qui a le tort de goinfrer l’auditeur jusqu’à l’indigestion sans guère plus de retenue. A consommer avec modération, en somme…