A day in the beagle’s life…

Forcément, le premier disque que l’on s’achète avec ses propres deniers, ça marque. Je m’en souviens très bien, j’avais une douzaine d’années et j’avais juste de quoi me prendre la cassette audio du "Trash" d’ALICE COOPER. Je connaissais juste de nom, je ne savais pas du tout à quelle sauce j’allais être mangé. Je me disais juste, avec la candeur de ce jeune âge « mais qu’est-ce qu’elle est moche cette nana ! ». Je devrai demander des droits d’auteurs à Tim Burton. Ne vous attendez donc pas que je sois objectif avec ce disque. L’objectivité, faut pas l’écarter, c’est important quand on parle d’un disque. Mais la subjectivité doit également être dosée. Là, elle va prendre le dessus. Parce que "Trash", malgré son côté putassier au possible, ben je le kiffe. En même temps, ce n’est pas un spoiler, vous avez déjà vu la note que je lui accorde.

Le gamin de 12 ans que j’étais s’est vite rendu compte de deux choses. La première, c’est que la fille laide de la pochette, c’est un mec en fait. La seconde, c’est que j’étais assez doué pour faire du yaourt en chantant. Parce que mine de rien, les refrains sur ce disque sont très entraînants. La touche Desmond Child. Ce mec, il avait de l’or dans les mains et il arrivait à sortir des refrains qui restent bien en tête et que l’on a envie de reprendre en chœur. BON JOVI, pour ne citer que lui, a bien profité de ses services et il était l’un des artisans du succès du natif du New Jersey.

Et soyons sérieux trente secondes, les refrains, ici, sont bien plus catchy et séduisants que ceux très maniérés de "Constrictor". Puis quand vous êtes accompagnés par Steven Tyler, Jon Bon Jovi, Joan Jett et Kip Winger pour les chœurs, ben mine de rien, ce n’est pas rien. Franchement, j’ai toujours eu un petit faible pour "House Of Fire" pour cela. Puis s’il n’y avait que ce refrain de complètement imparable ! Ce disque en est truffé comme un bon foie gras : "Poison", "Bed Of Nails", "Spark In The Dark". Je vous avais prévenu : je vais complètement être subjectif. Mon panard est total et je deviendrai presque fétichiste.

Après il ne faut pas trop se plaindre non plus. Cela fait quelques années que Vincent Furnier se raccroche aux styles en vogue pour assurer sa survie musicale. Quelque part, cela lui réussit, il est toujours là. Est-il de ce fait choquant qu’il se frotte au Hard FM ? Qu’il nappe sa musique de paillettes et qu’il va piétiner amicalement les plates-bandes de BON JOVI ? Oui, effectivement, après "Constrictor", ça n’aurait pas été surprenant. Mais comme il fait les trucs à l’envers, "Trash" succède au très Heavy "Raise Your Fist And Yell" et forcément, les esprits chagrins vont se plaindre : elles sont passées où les couilles ? Il est passé où le Prince des Ténèbres ?

Ben elles sont là et il rôde toujours dans le coin. Mais le tout est plus produit, plus lisse, plus acidulé. Mais Poison n’est pas le single le plus vendu du ‘Coop pour rien. L’album ne l’a pas remis sur le devant de la scène par un coup de chance non plus. Il y a du travail derrière tout cela et si "Trash" est calibré pour séduire les masses, ben tant pis. Cela a fonctionné sur le gamin de 12 ans que j’étais et je l’écoute toujours avec énormément de plaisir, mine de rien. Même "Hell Is Living Without You" me provoque des réactions peu avouables sur Nime (ou alors c’est l’inverse).

Bref, "Trash" est un de mes albums de chevet. Je le chérie même si je sais qu’il ne m’est pas fidèle. Il se donne à qui le veut bien. Il est facile, l’animal, il ronronne dès qu’on lui montre qu’il nous rend entièrement gaga, comme un chat en somme. Mais je cause, je cause ! Pour moi, "Trash", c’est un 4/5 sans la moindre hésitation (et aussi parce qu’une note sous 4, c’est un divorce douloureux qui m’attend, ok, mais on a même pas besoin de me pousser de ce côté !). Je vous l’ai dit, je n’ai pas de vrais arguments à avancer pour justifier cette note. Si j’étais avocat et que je devais défendre ce "Trash" au tribunal, ce serait certainement la chaise électrique pour ce pauvre disque (et la perte de la licence pour bibi). Pour le moment, souvenez-vous : 4/5 ! Moi, je vais aller rédiger une lettre d’excuse à Fenryl pour la longueur de cette kro-x.