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HARD ROCK  |  STUDIO

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2005 Dirty Diamonds
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2015 Hollywood Vampires
2017 Paranormal
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- Style : Meat Loaf, Halestorm, Rosalie Cunningham, Traumatisme, The Throbs , Crash Kelly, Sweet Needles
- Membre : The Dead Daisies, Badlands, Impellitteri, Fifth Angel, A New Revenge, Mountain, Asia, Electric Angels, Savatage, Joe Lynn Turner , Rainbow, Winger, Dennis Dunaway , Black Country Communion, F5, Ace Frehley , Kiss
- Style + Membre : Blue Coupe, Dokken, Hollywood Vampires

ALICE COOPER - Trash (1989)
Par BAAZBAAZ le 3 Mai 2006          Consultée 5471 fois

Quand ce disque sort, en 1989, il y a deux manières de l'aborder. En étant jeune, ou en étant vieux. Dans un cas, on écoute Bon Jovi, Mötley Crüe ou Guns n' Roses, et Trash vient tout naturellement s'ajouter à cette liste. Le reste, les origines, le passé, la préhistoire du rock : tout cela n'a alors aucune importance. Et il est donc incompréhensible que quelques uns, auto-proclamés fans de la première heure, viennent gâcher la fête. A l'époque, ils sont vieux. Ils écoutent Thin Lizzy, Lynyrd Skynyrd, Blue Oyster Cult et autres. C'est un autre monde. Une musique qui date de plusieurs siècles – voire de plusieurs millénaires. Pas de clips, pas de son, ou du moins pas cette production lisse et ronde qui imprègne les albums des années 80, Def Leppard et White Lion en tête. Pas d'intérêt, donc. Etre jeune au moment où arrive Trash, c'est refuser d'écouter les vieux moralistes élitistes qui rejettent en bloc le virage musical pris par Alice Cooper : « c'était mieux avant ». Ils ressortent des disques pleins de poussières – noirs et fragiles, incapables de restituer la pureté glacée du métal… des vinyles ! – et pleurent sans fin sur un artiste qu'ils auraient préféré voir crever dans l'oubli plutôt que d'assister à son retour tonitruant par le biais d'une musique qu'ils ne comprennent plus. Et c'est pareil pour Aerosmith ou pour Foreigner. Survivre aux années 80, quand on est groupe de hard rock né la décennie précédente, implique un sérieux changement de cap. Les jeunes s'en foutent. C'est la musique de leur temps. L'autre Alice Cooper, celui d'avant – l'ancêtre – mérite au mieux une petite compilation de ses tubes les plus connus, rien de plus. Les vieux, de leur côté, massacrent Trash. Pas pour ses défauts éventuels, mais pour ce qu'il représente, à savoir le fer de lance et le point culminant d'une évolution plus globale du hard rock, évolution qu'ils n'accepteront jamais. A l'origine de la profonde controverse suscitée par ce disque, il y a d'abord une rupture générationnelle.

Le disque est bon. Les jeunes s'en apercevront, et ils le consommeront en masse. Ils s'en gaveront comme on se gave alors de tous les produits de masse qui incarnent à la perfection ce mélange de modernité clinquante et de cynisme artistique qui caractérise la musique populaire de l'époque : beaucoup d'efficacité, un vrai talent, et un mauvais goût inculte de tous les instants. Voilà le style dont Trash est presque l'archétype. Avec, dans l'ombre, une main posée sur l'épaule du vieil Alice, le symbole le plus éclatant de tout ce qui a fait l'horreur et le génie des années 80. Le grand, l'immense, le terrible Desmond Child. Détestable et incontournable. Il coécrit tous les morceaux, comme il l'a fait aussi dans une large mesure pour Slippery When Wet (« You Give Love a Bad Name », c'est lui) ou Permanent Vacation (« Dude, Looks Like a Lady », c'est lui aussi). C'est finalement à propos de lui qu'il faudrait faire la chronique de tous ces disques, Trash en tête : car c'est bien là qu'il va réaliser l'une de ces œuvres les plus outrancières, dont les multiples tubes sont la vitrine luisante. Alice Cooper y devient en quelque sorte un simple chanteur destiné à mettre en valeur – par sa voix unique et l'atmosphère qu'elle dégage forcément – des compositions que Child arrache à quelques invités de marque, Bon Jovi et consort, pour les modeler à sa guise. La recette est simple : des couplets réduits au minimum mais travaillés, lissés, polis et affinés jusqu'à la perfection, et un refrain bulldozer, saturé de chœurs synthétiques, répétés jusqu'à l'épuisement, martelés jusqu'à l'hypnose. Les morceaux eux-mêmes ne sont presque que les supports de ces refrains souvent monstrueux repris en boucle, encore et encore, sans répit. Cooper n'a rien à voir là-dedans. Simplement, sa voix rugueuse, pleine d'aspérité, donne à Trash une épaisseur et une noirceur sans lesquelles il serait un simple disque de variété tiède et douceâtre.

Si ce n'est pas le cas, c'est qu'Alice Cooper lutte ; il se bat, il s'agrippe et s'accroche : il tente de garder la tête hors de cette marée d'arrangements pompiers, de chœurs glissants, ce flot douteux de chansons aguicheuses et faciles, mais dont il a compris aussi l'extraordinaire énergie et la totale adéquation à l'air du temps. En résistant, il fait Trash, là où Desmond Child ne peut écrire que des tubes épars et impersonnels ; il donne au disque son identité, son ambiance et sa cohérence. Avec « Poison », sa petite montée de guitare vicieuse et son refrain d'anthologie, avec « Hell is Living Without You » – la meilleure ballade de l'histoire du hard rock – on profite de ce que cette rencontre, cette confrontation, peut produire de mieux. Et même si l'album n'est pas parfait, si quelques chanson semblent très largement en deçà, l'horrible « This Maniac's in Love With You » ou l'autre ballade, au refrain raté (« Only my Heart Talkin' », sans Child), l'ensemble est trop écrasé par les tubes pour que l'on s'attarde sur ces quelques erreurs : « Spark in the Dark » ou « Why Trust You » sont assez efficaces, rapides et enjoués pour combler les trous entre les monstres mélodiques (« House of Fire ») jetés ça et là en pâture à ceux qui se sont vautrés à l'époque dans le consumérisme le plus soumis. Dans Trash, il y a un côté parvenu et cynique, la négation du bon goût, l'oubli volontaire et arrogant de la décennie précédente, ces années 70 énervantes, musicalement trop fières d'elles-mêmes, et que l'on enterre alors avec jubilation. Plus de quinze ans après sa sortie, cet album n'a pas trop vieilli. Ceux qui l'ont aimé à l'époque continuent à l'apprécier et ne peuvent toujours pas supporter la première moitié de la discographie d'Alice Cooper. D'autres styles – grunge, néo-métal – sont venus ouvrir d'autres brèches entre les générations, et il ne reste de Trash que le souvenir d'un virage artistique roublard mais également ouvert à son époque : ce fut, avant tout, une œuvre progressiste.

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- Alice Cooper (chant)
- John Mccurry (guitare)
- Hugh Mcdonald (basse)
- Bobby Chouinard (batterie)
- Alan St. John (claviers)


1. Poison
2. Spark In The Dark
3. House Of Fire
4. Why Trust You
5. Only My Hart Talkin'
6. Bed Of Nails
7. This Maniac's In Love With You
8. Trash
9. Hell Is Living Without You
10. I'm Your Gun



             



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