Témoin d'une époque aujourd'hui révolue, les sacro-saintes 80s, adorées ou détestées, c'est selon, cet album du Coop' sorti en 1989 a fait couler beaucoup d'encre, et à juste titre lorqu'on connaît un peu la carrière de l'artiste... Après un virage plus commercial déjà amorcé sur l'album "Constrictor" en 1986, Alice profite de ces fastes et courtes années finalement, pour renouer avec le succès.

Pensez-donc, un contrat avec le label Epic, sous l'égide du géant Sony, Desmond Child à la production, une liste non exhaustive de compositeurs extérieurs (dont lui), ainsi nous retrouvons Jon Bon Jovi & Richie Sambora sur "Hell Is Living Without You", avec un solo toujours très inspiré du guitariste, et aux textes poignants du chanteur (sourire...). Ce titre définit tout l'album en fait, d'une efficacité redoutable, mais terriblement too much, même pour le Mulk, c'est dire !

Tout le gratin d'alors est présent sur ce "Trash" beaucoup trop boursouflé pour être honnête. Dans le désordre, nous retrouvons entre autres Kip Winger, les membres d'AEROSMITH, Diane Warren, alter-ego de Desmond Child au féminin sur le néanmoins très bon et énergique "Bed Of Nails", avec pour une fois des riffs que ne renierait pas Robbin Crosby de RATT (rip).

Un album pour le, la fan est toujours subjectif parce qu'il fait écho à une période de notre vie, mais celui-ci n'en fait pas partie pour Mulk. Certes, "Poison", "Why Trust You" ou encore la ballade mielleuse qu'est "Only My Heart Talkin'" avec ses codes convenus font l'affaire, mais avec le recul, cet album s'écoute aujourd'hui avec un petit rictus bienveillant en été, fenêtres ouvertes au volant de sa voiture... Trop produit, trop d'invités, trop de clichés inhérents à cette fin de décennie, et surtout trop impersonnel pour être apprécié à sa juste valeur.