Plus encore que "Load" ou "Reload", voila l’album qui défraiera la chronique (si je puis dire…), et qui subira les assauts hargneux des fans un peu réac’ de METALLICA. Un disque fusillé pour l’exemple, en quelque sorte. Annoncé comme un retour aux sources, "St Anger" prendra tout le monde à revers, et ce sur plus d’un point. On retrouve peu de choses des différents METALLICA qui ont traversé bon gré mal gré, 20 ans d’une carrière qu’on peut qualifier de mémorable. Nouveau bassiste, nouvelle image, et surtout nouvelle musique, avec l’apparition de mélodies encore inédites pour le groupe (oui oui, il en restait encore !).

"I Disappear" nous avait montré un groupe voulant moderniser un peu sa musique, et entrer à pieds joints dans le XXIe siècle ; "St Anger" va transformer l’essai, de façon assez extrême. Trop pour certains. Et ça, pas de doute, c’est l’esprit METALLICA. Sur fond de gros riffs plus Heavy que Thrash, James nous pond un chant mélodique au possible, donnant au tout un côté Neo, qui passera bien mal chez beaucoup de gens. Mais à y regarder de plus près, le groupe nous sert un lot de très bonnes chansons, et malgré quelques longueurs et quelques titres assez dispensables, on voit que finalement, "St Anger" ne mérite pas la grosse colère (ou caca nerveux) qu’il a subi à sa sortie.

On a aussi beaucoup critiqué le nouveau son du groupe et notamment sa batterie « casserole ». Pas vraiment gênante, je trouve même qu’elle apporte même quelque chose d’intéressant à la musique de "St Anger", à son côté métallique, et à la colère ambiante qui plane sur le disque. 20 ans après ses débuts, METALLICA invente le "Huge Metal", une musique écrasante dont voici l’unique rejeton. Un album à part, comme seul le groupe sait nous les faire.