Si sa musique ne fait plus vraiment l’unanimité, METALLICA conserve un bel atout pour faire vibrer les foules, ses tournées promo. En effet, depuis longtemps habitué aux concerts surprises dans de petites salles (dont une fois en première partie non annoncée de METAL CHURCH), le groupe s’est par exemple permis le jour de la sortie de Reload de livrer une performance de très grande qualité (avec au programme damage inc, master of puppets dans sa version longue, breadfan…) à l’Elysée-Montmartre (évitons de ressasser les mauvais souvenirs et oublions que le public présent était à moitié composé d’auditeurs de Fun Radio et de vip’s en goguette). Dans le même genre, Garage Inc était prétexte à une mini-tournée de cinq dates américaines intitulée «garage barrage», durant laquelle les seuls morceaux joués étaient des titres de cet album soit des reprises rarement et souvent jamais jouées sur scène.

Whiskey In The Jar est donc un single dont les bonus consistent en des extraits de cette fameuse tournée. Comme d’habitude, la version disponible dans chaque pays est différente et je me propose de clarifier un peu la situation.
La version japonaise se compose de blitzkrieg, the prince, killing time, last caress/green hell et whiskey in the jar (en studio et en live), la version australienne substitue the small hours à blitzkrieg. Les européens peuvent se procurer les six titres, à condition de disposer d’un porte-monnaie suffisamment garni, ce single étant honteusement divisé en trois parties.
Il est clair que la meilleure solution réside en l’acquisition d’un bootleg de cette tournée, dont plusieurs de qualité sonore plus que correcte sont assez faciles à dénicher.

Quant au single lui-même, certains ne savent peut-être pas qu’il est en fait une vieille chanson traditionnelle irlandaise adaptée par Phil Lynott en 1973. THIN LIZZY (mettez-vous une perruque rousse sur la tête, parez-vous d’une écharpe de l’équipe de rugby au trèfle à trois feuilles et prononcez «tin lizzie») connaîtra un succès jamais renouvelé au Royaume-Uni avec ce titre rempli d’émotion. La version de METALLICA est deux cents fois (deux cent sept pour être précis) plus pêchue mais perd un peu de ce feeling original, les deux groupes utilisant des armes toutes différentes pour faire vibrer leur auditoire. Les paroles sont délicieuses et narrent l’histoire d’un voyou amoureux d’une dame finissant sous les barreaux.

Jaymz et Lars ont beaucoup de défauts (le second ayant gravement été touché par les dérives du star-system…et de la poudre blanche, le premier ayant apparemment su conserver plus de distance) mais les deux oiseaux, à défaut d’une inspiration qui semble les avoir quittés, continuent d’avoir quelques idées qui permettent à la bête vieillissante de garder un œil à peu près vif.