SONATA a choisi son camp en 2007 : celui de la musique davantage progressive au détriment des tubes courts et punchés qui ont ponctué la grande majorité de la première partie de sa carrière.

"Unia" m'avait déstabilisé. Je l'ai haï et repoussé dédaigneusement durant une bonne année avant de m'y replonger. J'ai alors été surpris, émerveillé même, d'entendre autant de profondeur, de recherche sur un seul album. C'était donc vrai ce qu'on disait partout : SONATA gardait ses airs ratoureux ("For The Sake Of Revenge", mais changeait quelque peu l'enrobage ("Fly With The Black Swan") en se dirigeant vers des constructions plus arides à plusieurs chapitres. Les premières écoutes de "Caleb" ou de "My Dream's But A Drop Of Fuel For A Nightmare" (quelle fin au clavier !) auront été douloureuses, je n'arrivais pas à me retrouver dans un tel capharnaüm de notes et de mélodies. Le coq à l'âne était intense... Et je me souviens m'être dit : « Non, c'est pas vrai, mais qu'est-ce que c'est que ça ?! ».

Deux printemps plus tard, et surtout depuis la sortie du dernier opus des Finlandais, je me suis réconcilié avec ce changement de cap. Quand même pas si radical, le mielleux ("Under Your Tree", "Good Enough Is Good Enough") est toujours très présent pour balancer les expérimentations très nombreuses.

Le fan de la première heure sera toutefois très heureux d'entendre des tubes plus directs tels que "In Black & White" et "It Wont Fade", comme la nature intrinsèque du groupe. Tony avait clairement besoin de sortir de cet univers carré qui avait fait connaître son bébé à la face du monde. Avec le recul, il a bien fait ; non seulement l'a-t-il fait pour sauver l'avenir du groupe, mais sa décision est arrivée pile poil alors que le train du Prog' arrivait à la gare. Cette locomotive qui traîne pas mal de wagons ces dernières années et qui nous rouvre les portes d'un passé jamais oublié.