Que dire de "Hot In The Shade" ? Que sa pochette n’est vraiment pas terrible (comparé à celle de "Crazy Nights" qui pétait quand même bien, faut dire ce qui est) ? Qu’il est long, beaucoup trop long, avec quasiment une heure au compteur ? C’est indéniable et ça devient même franchement chiant de se l’enfiler trois fois de suite comme je l’ai fait pour rédiger cette kro-x. En fait, "Hot In The Shade", c’est un peu un disque en plus. On sait qu’il existe, mais de là à lui vouer une passion, pourquoi pas, mais est-ce vraiment utile ?

KISS revient à un style un peu plus couillu que sur l’opus précédent. Il va un peu toucher au Heavy Metal, il va conserver de temps en temps son approche plus AOR, il va revenir à un fumet plus Rock’N’Roll, comme au bon vieux temps, où chaque album du groupe était systématiquement signifié platine et que ça rapportait gros. Les trois premiers morceaux fonctionnent plutôt bien. On remarquera d’ailleurs que Tommy Thayer est déjà crédité à la composition, lui qui ne remplacera officiellement Ace Frehley que bien des années plus tard ("Betrayed", "The Street Giveth And The Street Taketh Away"). Et on notera avec une certaine pointe d’amusement que Vini Poncia est de nouveau de la partie, mais heureusement, il a été tenu à l’écart de la production.

Deux choses surprennent beaucoup plus. Si certains pouvaient être étonnés de voir Bryan Adams au songwriting sur "Creatures Of The Night", la présence de Michael Bolton pour "Forever" ressemble à une blague. Heureusement, la ballade n’est pas franchement mauvaise. Pas franchement à se taper le cul par terre non plus. Quant aux paroles, elles ne font pas franchement KISS, mais bon on fait avec. Ensuite, nous pouvons entendre la voix de Eric Carr sur "Little Caesar", qu’il assure en lead et franchement, en plus d’être un très bon batteur, il chantait plutôt bien également. Le titre est assez typique de Gene Simmons dans les lignes mélodiques et cela lui convenait finalement assez bien.

Et sinon, il est parfois difficile de se remémorer avec exactitude à quoi ressemblent certains morceaux, qui en deviennent interchangeables. À vouloir trop en faire, le groupe a fini par se diluer et à perdre toutes les bonnes dispositions dévoilées au début de l’album. Et "Hot In The Shade" se perd lentement, nous perd parfois et il n’en ressort pas toujours grand-chose même s’il convient de signaler qu’il est tout de même plus costaud que son prédécesseur dans le fond comme dans la forme.

La suite, malheureusement, ce sera la maladie de Eric Carr et les décisions qui en découlèrent…