"Chameleon" est sans aucun doute l’album le plus déroutant qu’ait sorti HELLOWEEN dans sa carrière. Pas nécessairement le plus mauvais, car au contraire de "Pink Bubbles Go Ape", cet album des citrouilles est rigolo. Celui-ci commence plutôt bien. "First Time" est vraiment un très bon titre heavy, même s’il est sans surprise, étant donné qu’il correspond en tout point à l’archétype même d’un morceau d’HELLOWEEN : rythmique puissante, riffs acérés, refrain mélodique et rentrant facilement dans la boîte crânienne.

Ce n'est qu'après que le choc survient : "I Don’t Wanna Cry No More", un titre à mi-chemin entre la pop et la power ballade, est totalement dépourvu d’intérêt ; "Crazy Cat", un titre assez sympa mais très loin du Heavy Speed des teutons ; "Giants" voit HELLOWEEN faire carrément du Hard FM. On se marre franchement sur "Windmill", ballade interprétée par un Kiske larmoyant. Inutile de poursuivre le track-by-track, l'analyse serait la même pour l'ensemble des morceaux.

Décevant, d'autant plus que cet album est plus la combinaison de 3 artistes solo que d’un groupe soudé. En effet, sur les 12 titres de l’album, 4 ont été composés par Grapow, 4 par Kiske et donc 4 par Weikath. Ainsi, HELLOWEEN aurait probablement gagné à s’abstenir plutôt que de sortir "Chameleon", dont les minces qualités se voient recouvertes d'une épaisse couche de miel indigeste et périmée.