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HELLOWEEN - Keeper Of The Seven Keys Part 1 (1987)
Par POSSOPO le 20 Décembre 2006          Consultée 34214 fois

Il y en a aujourd'hui pour affaiblir la réputation de cette œuvre comptant par les immenses classiques du metal. Il est vrai qu'une courte réflexion permet de lister les paramètres qui font que, finalement, au bout du compte et avec le recul, "Keeper Of The Seven Keys Part One" ne luttera jamais à armes égales avec "Master Of Puppets" ou "Powerslave", chefs-d'œuvre jamais descendus, encensés de façon discontinue depuis 20 ans par un monde entier de metalleux.

Michael Kiske est un bon chanteur, aux atouts techniques invincibles. Dans les années 80, son talent n'est jamais discuté. Kai Hansen peut enfin se concentrer sur son instrument de bois et laisser un vrai spécialiste exécuter des lignes mélodiques que Kai n'aurait jamais pu tenter. Michael Kiske possède même un timbre réellement original, reconnaissable entre mille (vous diriez cela de chaque vocaliste officiant dans vos groupes préférés, je le conçois). Mais Michael Kiske a un problème. Un problème qu'il aurait aimé passer sous silence, un problème honteux, moralement douloureux, un problème qui lui fait voir la vie différemment des autres hommes. Michael Kiske ne peut transmettre le relais de la vie. Et non, Michael Kiske n'a pas de couilles. Si les années 80 acceptent ce handicap physique, qui pouvait d'ailleurs garantir un emploi dans le metal à pas mal de chanteurs en herbe à condition qu'ils se fassent pousser le poil, les années 90 sont moins tendres et raillent cette difformité. Les vociférateurs death, les enragés du hardcore et les trachéotomisés du black sont passés par là. Le vent a tourné, d'un coup d'un seul. Les années 2000 ne font guère état de plus de clémence. Pourtant, les Bruce Dickinson et autres André Matos ont survécu aux moqueries. Oui, mais le premier, malgré ses montées impressionnantes, conserve un coffre puissant qui traverse les époques et le second peut se fendre de records de hauteurs de pitch alarmantes qui, à elles seules, le classent dans une dimension différente. Michael Kiske est un faible physique, aujourd'hui plus du tout raccord avec l'univers dont il fait partie.

Autre critique fort valable, ces refrains pop, presque variété, immédiatement accrocheurs, à la facilité qui dérange. HELLOWEEN se rapproche parfois d'innombrables laboureurs d'ondes radio dans l'immédiateté de son répertoire. Les snobs ne peuvent aimer des morceaux à la trame que n'aurait pas renié un Desmond Child, grand manitou multiplatiné du hard glam eighties américain. C'est vite oublié le décor très heavy, très metal, très speed. Mais chacun voit dans un spectacle les éléments qu'il désire.
Caractère parallèle aux conséquences similaires, le quintette hambourgeois ne joue pas de musique sombre. Il officie dans un happy metal de son invention. Et comme pour ajouter une sous-couche de beurre à une tartine bien sucrée, l'orchestre multiplie les effets comiques, des pouets et des prouts parfois tout à fait déplacés. Cela fait désordre quand on sait que des musiciens oeuvrant dans une branche voisine de la musique coulent leurs jours en prison ou se sont auto-suicidés la vie.

Autre tare, cette galette fait suite à un "Walls Of Jericho" plus rugueux, précède un "Keepers Of The Seven Keys Part Two" plus léché. Moins bon que le premier pour certains, moins bon que le second pour les autres. Et comme pour finir de dépecer l'animal, il serait indigne de ne pas évoquer le délicat problème de la production. Forcément meilleure qu'auparavant, elle est conséquemment plus propre, moins sombre. Osera-t-on dire mièvre ? Forcément moins bonne que plus tard, toute comparaison lui fait perdre le match. Manque de puissance encore et toujours, mais une clarté déjà trop prononcée. Et on n'est jamais content.

Et enfin, le fin du fin, cerise sur le gâteau qui piétine la carcasse, on a fait mieux depuis ! Géniteur d'un genre empruntant autant à IRON MAIDEN qu'au thrash le plus survolté, HELLOWEEN s'est fait dépassé sur la gauche par son demi-frère GAMMA RAY, sur la droite par tous les adeptes du symphonique et/ou du conceptuel.

L'office est terminé, préparons-nous à enterrer le cercueil.

Mais bien sûr ! Je n'ai guère envie et je ne crois pas avoir réellement besoin de passer en revue les éléments qui ont permis de donner à ce chef-d'œuvre ce titre. L'argumentaire négatif en parle déjà avec suffisamment de précision. Ajoutons-y le doigté de guitaristes coincés dans leur époque mais tellement à l'aise qu'ils n'ont aucune raison de vouloir en sortir. Saupoudrez le tout du soupçon de nostalgie toujours nécessaire et dites-vous que sans HELLOWEEN, d'autres n'auraient jamais éclos de leur coquille.

Daté au possible, hué des djeun's, le premier volume des sept clés a su s'élever jusqu'au panthéon du metal…et y rester. Le débat est clos.

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   (7 chroniques)



- Michael Kiske (chant)
- Kai Hansen (guitare)
- Michael Weikath (guitare)
- Markus Grosskopf (basse)
- Ingo Schwichtenberg (batterie)


1. Initiation
2. I'm Alive
3. A Little Time
4. Twilight Of The Gods
5. A Tale That Wasn't Right
6. Future World
7. Halloween
8. Follow The Sign



             



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