"The Time Of The Oath" est un album qui tabasse. Plus Heavy que "Master Of The Rings", moins inutilement happy que "Better Than Raw", il se pose comme la pierre angulaire de la discographie du HELLOWEEN des années 90. Ainsi, et le recul aidant, comment ne pas comprendre pleinement la démarche du groupe, qui décide sur sa tournée en soutien à l'album, de lui laisser un ample espace d'expression ? Cette volonté, doublée par l'arrivée encore fraîche d'Andi Deris, triplée par la rancœur tenace qu'éprouve Weikath à l'encontre de Kiske, donne un Live à la setlist historiquement originale.

Car, soutenu par un public espagnol qui donne de la voix et soutient le groupe comme un seul homme, HELLOWEEN balance avec conviction des titres qu'il ne jouera plus. À commencer par "The Chance", un des rares rescapés de la période Kiske, qui vit ici ses dernières heures de gloire. Nombre de titres percutants passent ici avec brio l'épreuve du feu, et auraient mérité de figurer plus longtemps dans les setlists du groupe. C'est notamment le cas de "Wake Up The Mountain", "Before The War" (quelle claque), et, étonnamment, de la ballade "In The Middle Of A Heartbeat", qu'Andi interprète seul à la guitare acoustique. La communion avec le public aurait mérité de faire de ce titre un classique indéboulonnable du groupe.

Si HELLOWEEN a, plus que certains de ses pairs, toujours fait preuve d'une certaine originalité concernant l'établissement de ses setlists, l'unicité de ce "High Live", marqué par une prestation sans faille des Citrouilles, en fait un Live à la fois surprenant et d'une très grande qualité. Une belle réussite.