Quelle étrange sortie que ce dvd intitulé "Some Kind Of Monster", faisant bien sûr référence à leur album fraîchement distribué à l'époque, le formidable "St Anger". Sourire... Un projet instauré par Q Prime, leur management très influent, sur la genèse de l'album. Dès lors que son visionnage commence, nos yeux s'écarquillent, sommes-nous dans une émission de télé réalité ? Car si certaines scènes sont émouvantes, notamment les moments d'introspection des membres, la réalisation s'avère quant à elle assez voyeuriste.

Le départ impromptu de Jason, successeur direct du regretté Cliff Burton a complètement chamboulé les deux têtes pensantes, c'est certain. Néanmoins, voir le groupe laver ainsi son linge sale en public laisse perplexe. Alors évidemment, il y a des moments poignants, à commencer par celui avec Lars et Mustaine, à cœur ouvert, celui où Jason leur passe un coup de fil très maladroit, ou encore quand on voit un James très fragile et au bord du chaos (il doit s'absenter à des horaires précis pour soigner ses addictions), au milieu de cette tempête. Oui, là il y a de la matière pour apprécier ce documentaire. Il est intéressant de voir combien Lars est adepte du verbiage alors que le blond chanteur est un taiseux se faisant comprendre par un simple regard noir...

Là où le bât blesse en revanche, ce sont ces scènes surréalistes où l'on voit leur thérapeute présent à leurs meetings, leur disant en substance "Mais non tu ne devrais pas lui dire ça, tu es trop dur", pendant que l'un ou l'autre claque la porte ! Et puis bon, voir Lars pleurer parce qu'il vend sa collection d'oeuvres d'art, mais, mais, on s'en fout non ?! Le pauvre Kirk essaie tant bien que mal de s'exprimer, un vrai conciliateur et non pas un suiveur comme le dit parfois James.

Que retenir finalement de cette thérapie médiatique d'un groupe alors aux abois aussi bien musicalement qu'humainement ? Une petite erreur de parcours dirons-nous en étant assez indulgents, parce que METALLICA fait tellement partie de nous qu'il est difficile de lui en vouloir de s'être fourvoyé de la sorte.