"Love it to death" avait permis à ALICE COOPER d'entrer sur le devant de la scène par la grande porte, il est maintenant plus que temps d'employer les grands moyens ! L'explosif tube "Under My Wheels" annonce la couleur : maintenant la fête a vraiment commencé et elle n'est pas prête de s'arrêter. "Killer" a tout pour plaire : un son excellent, une production énorme pour l'époque, une panoplie de cuivres qui savent l'ouvrir au bon moment et surtout une flopée de tubes incontournables. En témoigne l'excellent "Be My Lover", l'un des mes titres préférés du Coop', œuvre dont le guitariste Michael Bruce est le seul crédité ! Ces deux titres très "garage rock" ne doivent pas faire oublier le reste de la galette, qui n'est qu'une série de réussites toutes plus brillantes les unes que les autres.

John Lydon (des SEX PISTOLS) a carrément dit que "Killer" est le plus grand album de rock de tous les temps. Je n'irai pas jusque là, mais je met tout de même au défit quiconque de trouver un quelconque moment de faiblesse parmi les hit composant cette galette. Des titres aussi travaillés que le très long "Halo of Flies" (8 minutes et pas une de trop !), le plus sentimental "Desperado" ou l'irrésistiblement jazzy "Killer", ça ne court pas quand même les rues. Et les gros délires rock'n'roll bien basiques "You Drive Me Nervous" et "Yeah, Yeah, Yeah" ne changent en rien la donne.

Si "Love it to death" s'est avéré être dans l'ensemble assez inégal et hétérogène, "Killer", bien qu'en restant globalement dans la même veine, se trouve être être bien plus solide, varié et ambitieux. Techniquement parlant c'est un cran nettement au dessus, et ALICE COOPER pose la première pièce de son édifice horror show avec le cultissime "Dead Babies", qui lui vaudra quelques années plus tard des attaques de la part d'associations de parents conservatrices états-uniennes. Un album culte, tout simplement, que tout rockeur digne de ce nom se doit de posséder.