Si je préfère le HELLOWEEN créatif au HELLOWEEN passéiste, il faut bien reconnaître qu'une reformation avec les anciens membres emblématiques du groupe était souhaitable. Pour faire plaisir aux fans, bien entendu, mais aussi pour relancer une machine qui semblait quelque peu essoufflée, en témoigne la faiblesse relative de son dernier album en date, "My God-Given Right". Weiki et ses camarades agissent alors avec classe, en décidant d'intégrer Michael Kiske et Kai Hansen au line-up actuel plutôt que de mettre au repos Andi Deris et Sascha Gerstner, piliers créatifs du groupe depuis de fort nombreuses années.

Bien entendu, ce DVD vaut le coup. Ne serait-ce que pour voir Michael Weikath sourire, l'achat est nécessaire. Mais pour tout le reste aussi, bien sûr. Car HELLOWEEN semble avoir ici livré son témoignage live définitif. Si le côté "patchwork" du DVD peut décontenancer de prime abord, les transitions entre les différents concerts qui le constituent sont plutôt bien faites, et les morceaux se succèdent sans changement radical d'ambiance. La variété des publics, qu'ils soient espagnols, allemands ou brésiliens, empêche c'est vrai l'auditeur de se plonger pleinement dans le show, de l'épouser complètement, et ce n'est que sur le final de "Keeper of The Seven Keys", qui permet enfin de bénéficier d'un moment d'intense communion entre le groupe et son audience, que l'on a finalement l'impression d'être les témoins d'un bout d'Histoire.

Le contenu se voit parfaitement mis en image, avec des plans en noir et blanc et des angles de prise de vue audacieux, qui renforcent le dynamisme du show et la complicité entre les membres du groupe, dont le bassiste volubile Markus Grosskopf semble plus que jamais être le ciment. Inutile d'y aller par le menu, beaucoup de choses ayant déjà été dites. Chacun y trouvera son compte, tant les nostalgiques de l'ère Hansen que les férus des albums publiés durant la deuxième moitié des années 90, et qui se voient particulièrement mis en valeur. Moment marrant, Andi Deris se plante en présentant "Sole Survivor" comme le premier titre de "Time Of the Oath", erreur conservée au montage. Chacun aura son meilleur moment à retenir, et si nous penchons de notre côté pour l'enchaînement "I Can" / "Pumpkins United", témoignage de la communion entre les trois chanteurs du groupe, l'ensemble est fort savoureux, du coup d'envoi jusqu'au feu d'artifice final.

Le point d'achoppement reste le chant de Michael Kiske, bien trop parfait pour être honnête, d'autant plus lorsque l'on sait que le premier concert de la tournée avait failli être annulé à cause de problèmes de voix du chanteur et que ce dernier a accepté, sans rougir, d'utiliser des bandes playback. Il y a de nouveau tromperie ici, c'est particulièrement flagrant sur "Rise And Fall". Si on l'accepte, alors ce "United Alive" permet de passer un excellent moment en compagnie des citrouilles, qui avaient certainement besoin de ce coup d'oeil dans le rétroviseur pour être de nouveau en mesure d'aller de l'avant.