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Marius DANIELSEN - Legend Of Valley Doom Pt. 3 (2021)
Par GEGERS le 21 Mai 2021          Consultée 2840 fois

Cette trilogie de la Légende de Valley Doom, qui connaît sa conclusion en ce printemps 2021, aura tout de même été remarquable à plusieurs regards. Pas forcément par l'inventivité de sa trame narrative ou par la créativité de ses ambiances, c'est certain. En effet, Marius Danielsen a voulu réécrire Tolkien, son histoire évoquant de nombreux lieux connus tels que le Gondor ou le Mordor, ses héros ressemblant fort à Aragorn, ses vilains prenant des allures d'insaisissables Nazgûl, ses quêtes étant décisives pour la survie du monde. On peut totalement se ficher des enjeux, de savoir si les Sept Anciens Artefacts vont enfin être rassemblés, ou de découvrir si les peuples de Valley Doom connaîtront enfin la paix. Ce qui est certain, c'est que Marius Danielsen aura eu le mérite de revitaliser un exercice à bout de souffle depuis de nombreuses années. Car pour faire un bon Metal Opera, il ne suffit pas de coller ensemble quelques grands noms de la scène Metal et de proposer quelques motifs mélodiques étouffés sous une tonne d'arrangements pompeux. Il faut y ajouter de l'audace, et mettre en œuvre les moyens de ses ambitions. C'est ce que fait Marius Danielsen, tant au niveau de son histoire que des protagonistes qui la mettent en son. L'artiste n'a pas peur de jeter toutes ses forces dans la bataille, voulant une immersion complète de l'auditeur dans son histoire, et n'évitant pas certaines maladresses qui provoquent parfois une légère gêne (la narration et les paroles de "The Sarlinian Bow"). Mais il y a une telle authenticité qui se dégage de ce troisième volet de son épopée heroic-fantasy que l'on finit par éprouver un certain attachement, doublé d'une admiration sincère face à la capacité de l'artiste à ne pas se perdre dans son histoire et dans ses invités.

Étoffant son réseau LinkedIn, ce bon Marius a cette fois convoqué, comme nouveaux venus, l'acteur John Rhys-Davies (notamment Gimli dans le Seigneur des Anneaux), les chanteurs Ralf Scheepers et Herbie Langhans, les grands noms Arjen Lucassen, Jennifer Batten, ou encore Derek Sherinian, entre autres nouvelles cartes de visite parmi pléthore d'invités déjà présents sur les précédents albums. Cette multiplication des intervenants apporte un foisonnement à l'histoire, un étoffement parfois compliqué à suivre, mais ne nuit en rien à l'impact des morceaux ou à la cohésion de l'album dans son ensemble. Décidé à se recentrer sur la musique là ou le volume 2 souffrait de l'ajout de passages narratifs trop nombreux, cet épisode final voit Marius Danielsen, comme ses personnages, jeter toutes ses forces dans la bataille. C'est d'ailleurs ce qu'on retient : l'audace.

Sans égaler tout à fait la saveur du premier volet, qui nous a cueilli à froid, ce troisième chapitre propose tout de même une bonne dose de Speed Mélodique dont l'efficacité ne réside pas autant dans ses rythmiques effrénées que dans l'addition des lignes mélodiques, des chœurs et des arrangements surgonflés qui habillent les morceaux de moult apparats. Sur "Seven Ancient Artefacts", vous pouvez imaginer De Funès dans La Folie des Grandeurs. Voici le genre de morceau qui se rengorge en permanence, repu de sa fierté, et qui exhibe sa collerette en bombant le torse. Ces titres constituent naturellement l'essentiel de l'album, et on se retrouve à adhérer pleinement à cette énergie puérile mais très appréciable, notamment sur "Mines Of Eloroth" introduit par des lignes de clavier dantesques de Derek Sherinian, ou sur "Tomb Of The Fallen Kings" sur lequel Ralf Scheepers s'époumone avec brio sur les lignes de chant que l'on croirait composées pour Michael Kiske (dommage que ce bon Marius n'ait pas réussi à lui mettre le grapin dessus). Quelques titres aux sonorités martiales (plus légères et moins pataudes néanmoins que SABATON ou n'importe lequel de ses mauvais lieutenants) viennent varier les ambiances, celles de "Journey To The North", fédératrices à souhait, étant sans doute les plus réussies. "Battle Of Eloroth" qui, comme son nom l'indique, appuie sur le côté militaire de l'affaire, nous séduit pour sa part grâce à ses velléités agressives (quelques growls et blast-beats accompagnent l'arrivée des MÉCHANTS !) et par la prestation de Raphael Mendes, clone vocal de Bruce Dickinson dont la présence constitue un véritable mirage auditif. MAIDEN n'aura jamais été aussi présent malgré son absence.

Les passages narratifs se font plus nombreux en fin d'album, de même qu'une tendance à appesantir le propos et à allonger inutilement les morceaux (le symptomatique "The Sarlinian Bow" précité). Néanmoins, le limpide "Stars Will Light The Way", que l'on peut interpréter comme un hommage très réussi au EDGUY période "Theater Of Salvation", vient raviver les esprits avant "For Our King And For Our Land" qui a la lourde tâche de clôturer non seulement l'album, mais aussi la Légende de Valley Doom. Et malheureusement, on tombe un peu court. Joué pied au plancher pendant plus de neuf minutes, le morceau voit les intervenants se succéder (Ripper Owens jouant ici le grand frère autour d'une nuée de chanteurs de groupes issus de la deuxième division Heavy/Power) et sans que l'on parvienne vraiment à saisir autre chose qu'un refrain flamboyant. Pour la durée du morceau, c'est un peu maigre.

Dans sa globalité, cette Legend of Valley Doom est pourtant une œuvre très réussie. Nous ne sommes pas au niveau des deux premiers AVANTASIA, c'est certain (il y a un peu trop de "gras" pour cela), mais en se donnant les moyens de ses ambitions, et surtout en sachant proposer une identité propre dans un monde Power mélodique très balisé, Marius Danielsen est parvenu à proposer un triptyque dont la "naïveté" artistique constitue une véritable force. On écoute finalement ce Metal Opera comme si on redécouvrait le style, malgré une formule plus qu'éprouvée (et pas loin d'être essorée). Il y a là de la vigueur et une audace délectables, et la promotion d'un artisanat de qualité, malgré les dizaines de grands noms qui se bousculent sur l'affiche. Il est à préciser néanmoins que, si les invités renforcent le côté vendeur de l'affaire, les compositions se tiennent d'elles-mêmes et seraient, même sans la présence des nombreux hôtes, résolument savoureuses. Une trilogie immanquable pour réaliser que l'exercice du Metal Opera n'est peut être pas encore totalement épuisé.

3,5/5, ramené à 4 pour la bouffée d'air frais.

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   GEGERS

 
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- John Rhys-davies (narration)
- Roger Watson (narration)
- Ralf Scheepers (chant)
- Daniel Heiman (chant)
- Tim Ripper Owens (chant)
- Olaf Hayer (chant)
- Herbie Langhans (chant)
- Melissa Bonny (chant)
- Alessio Garavello (chant)
- Mathias Blad (chant)
- Alessandro Conti (chant)
- Tommy Johansson (chant)
- Elisa Martin (chant)
- Marco Pastorino (chant)
- Jonas Heidgert (chant)
- Bernt Fjellestad (chant)
- Raphael Mendes (chant)
- Mikael Holst (chant)
- Arnaud Menard (chant)
- Anders Skold (chant)
- John Yelland (chant)
- George Tsalikis (chant)
- Brandon Bordman (chant)
- Anniken Rasmussen (chant)
- Peter Danielsen (chant, orchestrations)
- Marius Danielsen (chant, guitare)
- Ronni Le Tekro (guitare)
- Richard Fortus (guitare)
- Arjen Lucassen (guitare)
- Jennifer Batten (guitare)
- Tommy Johansson (guitare)
- Jimmy Hedlund (guitare)
- Bill Hudson (guitare)
- Timo Somers (guitare)
- Dushan Petrossi (guitare)
- Samuel Lundstrom (guitare)
- Christian Munzner (guitare)
- Fredrik E. Enochson (guitare)
- Tim Hansen (guitare)
- Robin Malm (guitare)
- Daniel Carpenter (guitare)
- Sigurd Karstad (guitare)
- Ketil Strand (guitare)
- Derek Sherinian (claviers)
- Bjorn Helge Lervag (basse)
- Ludvig Pedersen (batterie)


1. Seven Ancient Artefact
2. Journey To The North
3. The Ballad Of Arnoth The Wild
4. Mines Of Eloroth
5. Battle For Eloroth
6. March Into The Storm
7. Bane Of Lord Cremortius
8. The Sarlinian Bow
9. Deep In The Mountain
10. Tomb Of The Fallen Kings
11. Stars Will Light The Way
12. For Our King And For Our Land



             



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