Pour fêter ses 30 ans de carrière, HELLOWEEN nous offre une galette... au jus de citrouilles pourries. Et réchauffée en plus. Beurk ! Et oui, HELLOWEEN continue sa chute artistique, largement entamée par son précédent opus. Cet énième album ne respire ni la passion, ni l'envie. 13 titres (ou plus selon les versions) accouchés par des générateurs automatiques de Power Metal qui se contentent de mixer des éléments vu et revu.

HELLOWEEN avait pendant longtemps su éviter les redites trop flagrantes. Ce n'est plus le cas désormais. Entre "Battle Won's" et son refrain repris tout droit du fameux "Eagle Fly Free", le foutage de gueule de "Lost In America" qui est un croisement de "Future World" et "Who Is Mr Madman ?" (même refrain), ou pire le très anecdotique "If Gods Loves Rock'n'Roll" qui auto-plagie "Final Fortune" : on sent là un véritable cache misère, le groupe recyclant même des titres récents. Et quand parfois notre intérêt se réveille, comme sur l'intro de "Creatures Of Heaven", c'est finalement pour se rendre compte que le rendez-vous est manqué (la suite du morceau n'est pas à la hauteur). Je passe sur le titre d'ouverture foireux et la ballade moisie.

On pourra aller chercher quelques satisfactions sur cet album à l'écoute du sombre "The Swing Of A Fallen World" voire du title track et de sa mélodie qui, à défaut d'être mirobolante, demeure accrocheuse. Cela reste bien peu. On ne pourra se départir de l'idée que l'on écoute là un groupe en très petite forme, dépourvu de la moindre idée neuve, qui se contente d'aligner un opus dans le même moule que le précédent, sans lui insuffler le moindre soupçon d'identité. Au sein de la féconde discographie des citrouilles, "My God-Given Right" décroche la lanterne rouge.

A force de sortir des albums à une cadence trop élevée, HELLOWEEN s'épuise totalement. Le groupe est condamné à faire dans le remplissage. Doit-on les blâmer pour autant ? Je ne pense pas. HELLOWEEN n'a pas les épaules suffisamment larges pour se contenter de sortir un album tous les 5 ans et de vivre et tourner sur ses acquis, il est forcé de maintenir ce rythme élevé afin de rester rentable. Forcément, la qualité de la production s'en ressent, et cela n'ira certainement pas en s'arrangeant... Sauf si le groupe ose enfin se séparer de son producteur et que Nuclear Blast arrête de nous gonfler avec ses multiples bonus tracks disséminés dans 36 versions de l'album dont certains sont meilleurs que les titres figurant sur la track-list principale.

Unhappy Halloween...