« Seule la mort séparera QUEEN ». Si ça ce n’est pas de la prophétie… Cette petite phrase somme toute laconique lâchée par Freddie Mercury juste avant d’entamer un "Who Wants To Live Forever" qui sonne de façon sinistre avec le recul plombe le moral de n’importe quel fan. Quand on sait ce qui arrive ensuite, cela ne laisse pas indifférent, forcément. Et encore aujourd’hui, on peut se demander pourquoi il a fallu attendre le décès de Mercury pour avoir droit à ce double-Live alors qu’il aurait été bien plus à l’avantage du groupe en 1986, à la place d’un "Live Magic" absolument indigne.

N’allez pas croire pour autant que ce "Wembley ’86" est parfait. Il ne l’est pas et il est loin de l’être. La faute justement à un Freddie Mercury pas très en voix, qui manque de nuance et qui est plus frontal dans ses interprétations que raffiné. Une guitare qui arrache peut-être un peu trop même si certaines visions du Hard Rock des débuts se sont considérablement lissées ("Now I'm Here"). La faute à une setlist qui s’arrête principalement aux années 80, synonymes de succès commerciaux comme de gadins et qui s’adaptent fort bien au côté Arena Rock de ce concert capté dans un stade avec un public monstrueux.

Accusant parfois quelques longueurs comme la doublette "Impromptu"/"Brighton Rock Solo", se montrant un peu radin quant à l’interprétation de certains morceaux ("Seven Seas Of Rhye" et surtout "In The Lap Of The Gods" qui s’arrête quand il devient juste jouissif). Les morceaux s’enchaînent vite, mais Freddie Mercury prend quand même le temps de parler, d’haranguer la foule comme il savait si bien le faire, jouant avec eux (la joute vocale après "A Kind Of Magic" qui se solde par un « fuck you » amusé du chanteur).

Si vous n’êtes pas à jour au niveau des albums de la Reine, ce double-Live vous contentera très certainement, puisant dans les gros hits, se permettant quelques petits écarts vers des choses pas forcément plus confidentielles, mais plus de l’époque, piochant allègrement dans "The Works" et "A Kind Of Magic", les deux derniers albums studio en date. Du tube, du tube, encore du tube. Mais personnellement, j’aurai toujours plus d’affection pour le "Live Killers" plus virulent, moins démesuré, malgré une production un peu ratée. Il sonne de façon plus authentique, ce que je ne retrouve pas forcément ici, où QUEEN est une machine de guerre qui se la joue cool.

D’où ce 3,5 baissé à 3, pour un double-Live que je n’ai écouté qu’une fois ces quinze dernières années : pour rédiger cette kro express…