"Hot Space", on aime ou on n’aime pas. Il y en a qui l’adulent d’autres qui le détestent ouvertement. Bref, ce disque divise. Aussi, la perspective d’écouter un enregistrement live issu de cette tournée, ça ne fait pas forcément envie quand on se retrouve dans ma position, c’est-à-dire celle du mec qui a tendance à oublier que QUEEN a commis cet album. Pourtant, je dois bien avouer avoir un faible pour ce "Live At The Bowl" de part sa setlist tout simplement vertigineuse.

Déçu de ne pas avoir eu droit à "Somebody To Love" ou "Fat Bottomed Girls" ni sur le "Live Killers" ni sur le "Live At Wembley", je me régale ici. Puis il y a "Save Me", l’un de mes morceaux préférés de la Reine, un de ceux qui savent m’émouvoir à chaque écoute. Puis il y a ce "Dragon Attack" qui prend une autre dimension sur scène, bref du bonheur à l’état pur. On retrouve ici une véritable dimension Rock, même les titres issus de "Hot Space" se veulent plus radicaux dans leur interprétation (et merci, on évite "Body Language" !).

Cela fait toujours plaisir d’entendre des morceaux comme "Get Down, Make Love", "Sheer Heart Attack", qui sonnent le rappel des heures les plus Rock de QUEEN. En totale opposition avec les deux derniers albums studio (trois si on compte "Flash Gordon", vaguement représenté ici), on retrouve un groupe qui continue à faire parler l’électricité et, visiblement, qui aime le faire. Freddie Mercury est conquérant, comme à son habitude, la guitare de Brian May est légèrement moins dans l’agressivité, mais elle est toujours aussi pertinente. Derrière eux, la section rythmique assurée par John Deacon et Roger Taylor s’avère toujours aussi efficace, même si elle n’a pas toujours cette dimension typiquement Rock’N’Roll des débuts (Taylor savait vivre avec son temps d’un point de vue musical, une des raisons qui expliquent pourquoi certains de ses morceaux vieillissent mal).

Si on peut toujours reprocher l’absence de certains titres (au pif, "Don’t Stop Me Now", "Spread Your Wings" ou encore "Keep Yourself Alive"), on aura toujours le plaisir d’en découvrir, voire d’en redécouvrir d’autre, dans des formes un peu différentes, comme ce "Action This Day" qui prend une toute autre dimension sur scène alors que je le trouve insupportable en studio par exemple. QUEEN met le feu et on pardonnera les quelques approximations, les moments où trop de "Hot Space" tue le "Hot Space".

Même si cet album live est posthume, il arrive à point nommé pour faire la jonction entre le "Killers" et le "Wembley", mêlant la fougue du premier avec le côté très pro du second pour un résultat qui donne le sourire. "Live At The Bowl" a un petit goût de reviens-y malgré sa setlist qui allie le meilleur de deux mondes.