Cet album éponyme est la première offrande de QUEEN, un groupe qu’on ne présente plus. Et pourtant, aujourd’hui, ce disque est un peu oublié, la faute à une absence de morceaux retenus sur le "Greatest Hits I", porte d’entrée référentielle pour découvrir le groupe dans la première moitié de son existence.

À ce moment, QUEEN navigue en eaux troubles, s’attachant aussi bien au Glam Rock qu’au Hard Rock. Sans être forcément original quant au fond, le groupe l’est par la forme, grâce à un son particulier, unique. La Red One de Brian May y est pour beaucoup, le fait qu’il joue avec une pièce de monnaie en guise de médiator également. Il parvient à tirer des sons étranges de son instrument, au point où la formation devait préciser sur la pochette qu’ils n’utilisaient pas de synthétiseurs (ils le feront jusqu’à "The Game" en 1980. A partir de là, plus rien ne sera comme avant).

Sur ce disque, outre l’excellent "Keep Yourself Alive" de Brian May ouvrant les hostilités, on retiendra surtout l’apport du génial Freddie Mercury qui n’a pas encore le niveau vocal qu’il aura plus tard, mais qui en impose déjà dans le chant et dans ses compositions, souvent plus grandiloquentes, passant du hard rock burné ("Great King Rat", "Liar") à des choses plus ambiguës, comme le très sympa "My Fairy King", un Glam aux chœurs baroques de toute beauté.

Il manquera à cet album un peu de spontanéité, un peu d’énergie live pour vraiment espérer quelque chose de mieux qu’un 3/5, ce qui reste honnête pour un premier effort. D’ailleurs, QUEEN était un groupe qui traînait une excellente réputation live, que l’on ne retrouve pas tout à fait ici, comme si les musiciens se figeaient par moment, n’osant pas aller plus loin ou jouer plus fort. Dommage.