"A Day At The Races", c’est à première vue le jumeau de "A Night At The Opera". La scénographie est la même, en noire cette fois-ci, le titre est toujours emprunté aux Marx Brothers. Cependant, cet album s’avère plus difficile d’accès, il n’a pas ce côté évident qui faisait la force de son grand frère, il est moins limpide.

Pourtant, il fourmille de bonnes idées, comme tous les disques de QUEEN jusque-là. On retrouve la touche d’agressivité qui va bien avec "Tie Your Mother Down" ou le très Heavy "White Man", les éclairs de génie de Freddie Mercury qui, après le succès de "Bohemian Rhapsody", ne semble pas se donner de limites. Il revisite le gospel à travers "Somebody To Love", il offre une ballade toute en émotion avec "You Take My Breath Away" et fait preuve de démesure sur l’énorme "The Millionaire Waltz".

Mais certains titres laissent plus dubitatif, comme le "You And I" de John Deacon, une espèce de pop qui parait un brin fade au milieu des morceaux cités précédemment. Le "Drowse" de Roger Taylor ne sort pas du lot, il se laisse endormir entre le joyeux "Good Old Fashioned Lover Boy" et l’hommage aux fans Japonais qu’est "Teo Torriatte".

"A Day At The Races" semble plus sombre que "A Night At The Opera", plus déséquilibré également. Là où ANATO arrivait à tirer de la force à travers des morceaux moyens, placés idéalement pour mettre en valeur les autres ("Good Company" par exemple, qui balisait le terrain pour "Bohemian Rhapsody"), ADATR noie des titres qui auraient mérité d’être mis plus en valeur ("White Man" ou même le désabusé "Long Away").

"A Day At The Races" ne démérite clairement pas. Les musiciens sont fidèles à leur ligne de conduite et ne se ferment aucune porte, composant au gré de l’inspiration, puisant dans leurs passions pour colorer un album qui demandera plusieurs écoutes pour être assimilé pleinement. Il marque également la fin d’une époque pour QUEEN, qui va sacrifier son sens du baroque sur l’album suivant.

3,5/5 baissé à 3 malgré tout.