Le premier live officiel de QUEEN voit donc le jour en cette sacro sainte année qu’est 1979 (non, sérieusement, en terme de sorties, 1979, ce n’est pas génial, et il va falloir que je mente vachement pour faire passer des vessies pour des lanternes). La pochette est un clin d’œil à celle du "Hello !" des potes de STATUS QUO, mais la musique proposée se veut bien plus agressive. En pleine tournée pour soutenir l’album "Jazz", QUEEN s’apprête à mettre en boîte un live qui aurait pu se hisser au niveau des "Made In Japan" ou autres "Tokyo Tapes". Aurait pu.

On ne va pas se mentir. La set-list est géniale. Forcément, vu les albums que ce concert recouvre. De "Queen I" (représenté par l’excellent "Keep Yourself Alive", sur lequel Freddie Mercury se fait prédateur) à "Jazz" donc, une période où QUEEN s’est complètement inventé et réinventé, en permanence, passé d’un style baroque à des influences plus Punk jusqu’à devenir un groupe capable de nous surprendre à chaque album. No limit.

La facette Hard Rock des Anglais est mis en exergue, ne serait-ce qu’avec cette introduction apocalyptique, ce "We Will Rock You" joué comme un morceau de Heavy Metal, sur lequel les musiciens sont tout à fait crédibles. Ce live porte donc très bien son nom, le groupe tue. Littéralement. Les enchaînements sont monstrueux et si Freddie Mercury en chie un peu sur "Tie Your Mother Down" (rarement entendu un « yeah » aussi tristement brisé).

Mais bordel, et Roger Taylor le souligne fréquemment, quelle prod pourrie ! L’ensemble manque parfois de relief, on est constamment dans l’agression et les moments où la formation devrait laisser parler l’émotion… Ben ça ne le fait pas vraiment ("Spread Your Wings", voire même "Bohemian Rhapsody" avec ses bandes qui sonnent trop comme des bandes justement. Ok, nous sommes en 1979, mais pour l’auditeur, et sans l’image, ça s’entend quand même vachement).

Peut-être que pour les 40 ans, nous aurons droit à une version revue et corrigée de ce "Live Killers" (si Taylor fait assez chier son monde) et peut-être que son côté culte qui ne demande qu’à exploser nous le fera à la gueule. En tout cas, jusqu’aux rééditions des live de 74 et 75, celui-ci faisait office de référence, bien plus que le "Wembley 86".