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Rory GALLAGHER - Blueprint (1973)
Par DARK BEAGLE le 16 Août 2020          Consultée 1602 fois

En 1973, Rory Gallagher est déjà une référence de la guitare. Outre son court passé avec TASTE, il s’était admirablement illustré en solo avec deux albums s’étant succédé sur l’année 1971 avant d’enregistrer un premier album live qui aurait pu s’avérer référentiel s’il avait été plus complet. Sans oublier que bon nombre de ses pairs saluaient son toucher et sa virtuosité. Quand il publie son troisième opus sous son nom, le guitariste a procédé à quelques changements dans le groupe, afin d’étoffer le son, de proposer quelque chose de différent. Et cela on le découvre en même temps que la pochette nous saute aux yeux avec ses couleurs.

En effet, celles des deux premiers essais présentaient beaucoup de noir et dégageaient quelque chose d’un peu plus classieux que celle de "Blueprint". Et le fait que cette jaquette ne soit des plus sexy fait qu’encore aujourd’hui ce disque est un peu boudé, ceci et le fait qu’il ne soit pas très représenté sur le mythique "Irish Tour ’74". Pourtant, la pochette est finalement assez en raccord avec son titre, vu qu’elle présente ce papier bleu sur lequel on imprimait les plans techniques. N’y connaissant rien, je dirais toutefois qu’il semblerait s’agir d’un circuit électrique, peut-être pour un ampli ou un rack d’effets. Bref, quelque chose de raccord avec la passion du jeune guitariste.

Et donc, le line-up a quelque peu évolué. Si nous retrouvons toujours le fidèle Gerry McAvoy à la basse, c’est Rod De’Ath qui tient les baguettes en lieu et place de Wilgar Campbell, mais surtout, Gallagher s’octroie les services d’un claviériste en la personne de Lou Martin, capable de l’épauler à la guitare également, ce qu’il fera sur "Race The Breeze". Bien entendu, l’arrivée des claviers va changer la donne, mais cela va surtout permettre à Rory Gallagher de doper sa musique ainsi que, mais cela se découvrira surtout sur scène, de ne pas attirer toute l’attention sur sa guitare et lui.

Au menu, nous trouvons toujours ce Blues musclé, qui tend souvent vers un Hard Rock policé et soigné, à l’image de "Walk On Hot Coals", qui n’a pas usurpé son nom ! Si vous devez chercher un classique absolu de Gallagher, ce titre pourrait figurer en très bonne place et tout le monde – enfin, ceux qui ont eu le bonheur de l’écouter – se souvient encore de la version dantesque figurant sur le "Irish Tour ’74". Forcément, ce pendant studio se veut un peu plus gentillet, mais il ne faut pas se faire avoir : le riff est mortel, la mélodie est d’anthologie. C’est rugueux, cela tend vers le Hard Rock, tout en conservant une forte identité Blues, accrocheuse à souhait. La voix de Rory fait le reste. Ce dernier a fait des progrès à ce niveau, il dégage quelque chose de plus profond, même si son côté imprécis des deux premiers essais faisait tout son charme.

Difficile de faire mieux comme entame. Nous entendons déjà la complicité qui s’installe entre Lou Martin et Rory Gallagher, le clavier donnant du répondant à la guitare de ce dernier. D’ailleurs, ce clavier va être très présent sur la première face de l’album, apportant des couleurs nouvelles à la musique de l’Irlandais. Et forcément, sur certains titres, cela fait mouche, comme sur la sympathique reprise du "Banker’s Blues" de Big Bill BROONZY (vous me direz, ça change de ce bon vieux Willie DIXON !), pas le truc le plus connu qui soit, mais qui a le mérite de retrouver des couleurs ici. Là, nous plongeons des décennies en arrière, guidés par l’harmonica de Rory tandis que derrière un rythme entraînant se met petit à petit en place, une pause fraîcheur avant le terrible "Hands Off", le titre de le plus typiquement Hard Rock de cet album.

Mais ce qui est particulièrement marquant sur ce disque, c’est que chaque face est composée de deux longues pièces et de deux autres plus courtes. "Blueprint" fait tout de même pas loin de quarante-quatre minutes et ces longs morceaux en font tout le sel. Nous avons déjà évoqué le génial "Walk On Hot Coals", ce n’est pas une raison de passer au subtilement nuancé "Daughter Of Everglades", belle à pleurer. La slide est de passage sur "Race The Breeze", qui voit donc la participation de Lou Martin à la guitare. Mais c’est surtout sur "Seventh Son Of A Seventh Son" que doivent se porter tous les regards. Sur huit minutes, Gallagher va se livrer à un exercice complexe, sur lequel il va tisser une mélodie moins évidente. Ne dégainons pas le terme Prog, ce serait un brin exagéré, mais il est vrai que le morceau est vraiment très exigeant et que pour le coup, il mérite plusieurs écoutes pour être pleinement assimilé.

Dans les titres les plus courts, outre "Hands Off" qui est imparable, la jolie ballade "If I Had A Reason", très western dans l'esprit, dévoile un Rory Gallagher au chant plus profond, doux, qui livre une très jolie prestation tout en simplicité. J’avoue être en revanche moins fan du court instrumental "Unmilitary Two-Step", qui ne me parle pas beaucoup même si le toucher de l’Irlandais reste exceptionnel. Mais le disque se veut mine de rien plutôt varié, l’Irlandais empruntant de nombreux chemins, sans se perdre en route. Alors oui, il n’est pas aussi percutant que son successeur et ne possède pas le côté suave de "Deuce", mais il ressemble à une exploration musicale de la part d’un artiste qui se fait plaisir avant tout en jouant la musique qu’il aime. Ça transpire tout du long et une fois que l’on se met sur la même longueur d’onde du guitariste, "Blueprint" commence à dégager quelque chose de fort.

Voilà donc un des disques mal-aimés de Rory Gallagher. Ce qui, dans son cas, signifie juste qu’il ne soit pas placé au rang de chef d’œuvre, le Rory n’ayant pas sorti de mauvais album durant sa carrière. "Blueprint" est pourtant soigneusement dosé et il en met plein les oreilles pour qui va complètement s’immerger dedans, ce qui en fait un disque difficile, exigeant. Mais c’est également ça qui est bon avec la musique : briser tous les verrous d’une œuvre pour s’imprégner de sa substance et se laisser à une des plus belles formes de bonheur qui soit. Et avec Rory Gallagher, vous n’avez pas fini de prendre un plaisir monstrueux.

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- Rory Gallagher (chant, guitare, mandoline, harmonica)
- Gerry Mcavoy (basse)
- Rod De'ath (batterie)
- Lou Martin (claviers, guitare)


1. Walk On Hot Coals
2. Daughter Of The Everglades
3. Banker's Blues
4. Hands Off
5. Race The Breeze
6. Seventh Son Of A Seventh Son
7. Umilitary Two-step
8. If I Had A Reason



             



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