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HARD BLUES  |  LIVE

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1971 Rory Gallagher
  Deuce
1973 Blueprint
  Tattoo
1974 Irish Tour
1975 Against The Grain
1976 Calling Cards
1978 Photo Finish
1979 Top Priority
1980 Stage Struck
1982 Jinx
1987 Defender
1990 Fresh Evidence
2011 Notes From San Franci...
2020 Check Shirt Wizard - Liv...
 

- Style : Led Zeppelin, Gary Moore, Tyler Bryant & The Shakedown, Uncut, Jeff Beck
- Membre : Michael Schenker

Rory GALLAGHER - All Around Man Live In London (2023)
Par DARK BEAGLE le 10 Novembre 2023          Consultée 923 fois

En 1990 sortait "Fresh Evidence", dernier album studio de Rory Gallagher, mais à ce moment-là, personne ne le savait encore. Ce disque apportait une contribution du guitariste Irlandais à ces années 90 balbutiantes, après des ’80 où il se sera montré très discret ; le travail en studio, la confrontation aux nouvelles technologies et le temps qu’il devait y passer pour enregistrer ne l’intéressait plus, il préférait l’aspect direct qui était la norme et le sien dans les ’70, où tout pouvait se jouer en quinze jours. Trois ans après un "Check Shirt Wizard" qui donnait un aperçu de ce que représentait Rory en live en 1977, "All Around Man Live In London" offre un focus opposé sur une prestation captée en décembre 1990, les 28 et 29 pour être précis, au Town & Country Club, connu aujourd’hui comme étant l’O2 Forum.

Deux époques et deux ambiances très différentes. Enfin, non, pas vraiment du côté du public qui répond présent et qui se fait entendre. Ce qui change, ce sont les intentions de Rory et le son. Lui qui avait terminé sa carrière discographique en revenant au Blues à partir de "Defender" (1987) opte clairement pour cette option sur scène, quitte à réaménager quelques vieux titres incontournables des set-lists. Si le Irish Tour ‘74sonnait très roots, que "Stage Struck" était une photographie de ce que Rory proposait de plus typiquement Hard Rock, "All Around Man" n’est pas pour autant un enregistrement en public de vieux qui fait son truc peinard. Non. Même si Gallagher œuvre totalement dans un Blues très électrique, il se donne complètement sur chaque titre.

C’est une constante avec les lives du gaillard. On peut prendre n’importe lequel, piocher chez TASTE également, on ne sera jamais déçu par la prestation. Il y a une intensité musicale et émotionnelle qui se dégage à chaque fois et "All Around Man" ne déroge pas à la règle. Le Blues de Rory reste assez musclé, il tend vers le Boogie par moment, entraîné par une section rythmique que l’on capte très bien, qui joue simple et qui apporte tout de même un groove certain à l’ensemble. Puis il y a toujours l’instinct de l’Irlandais qui prend le relai sur la maîtrise vocale à proprement parler. Il déraille parfois ("Tattoo’d Lady"), mais cela fonctionne tout de même, parce que l’on sent toute sa passion derrière cela.


Cette passion, ou plutôt cette sincérité confondante est perceptible tout du long. Il est fort possible que les bandes aient été nettoyées en studio, mais il est difficile, voire impossible de reproduire artificiellement la présence de l’Irlandais. Ce n’est pas simplement vingt trois morceaux balancés devant un parterre de fans, c’est surtout l’histoire d’un mec qui était heureux de fouler les planches chaque soir et de se donner complètement, quelle que soit la taille de la salle. Et cela, en termes de ressenti, c’est superbe. Cela donne tout l’intérêt de s’envoyer des albums live qui, souvent ne dégagent pas grand-chose sans l’image, où l’on devine parfois que les musiciens sont statiques. Il y a une âme derrière tout cela, une vie. Et à partir de là, Rory pourrait nous réciter l’annuaire en musique, on taperait du pied de la même façon.

Heureusement, il se « contente » de balancer la sauce. Beaucoup de titres sont extraits de Fresh Evidence (pas moins de sept sur les dix que compte l’album), mais ils sont sublimés par l’exercice du live, ils gagnent en agressivité pour certains ("Kid Gloves" sonne de façon plus Heavy sans pour autant prendre un tranchant typiquement Hard Rock par exemple). Bon nombres de classiques sont présents également, certains manquent à l’appel ("A Million Miles Away", dont l’absence est « visible » comme le nez au milieu de la figure). Mais surtout, ils sont pensés différemment par le maître de cérémonie. Il ne va pas franchement les lisser, mais il va les adapter à sa set-lit plus Bluesy pour qu’ils ne dénotent pas au milieu de tout cela.

Prenons les exemples de "Moonchild" et de "Shadow Play". Il s’agit à la base de deux beaux fleurons Hard Rock dans la discographie de l’Irlandais affable (l’ombrageux, c’était Gary Moore). Ici, ils se veulent moins agressifs, même s’ils conservent leurs atours Hard. Mais l’ombre du Blues s’est posé dessus et ils sonnent différemment. Cela reste assez léger, mais quand on les compare à leurs pendant sur "Stage Struck", il n’y a pas photo. Gallagher les a pleinement adaptés à sa playlist et à ce qu’il voulait jouer, sans pour autant léser les fans qui attendent ce genre de titres. D’ailleurs, le public répond plutôt favorablement dès que le maître de cérémonie balance leurs riffs.

On appréciera également les moments où Gallagher va complètement se lâcher, où il va saigner sur sa Fender. Je pense par exemple à "Tattoo’d Lady", son introduction dantesque qui ne cesse de monter en pression, à "The King Of Zydeco" qui vient apporter de nouvelles couleurs à ce live, ou encore ce sempiternel "Bullfrog Blues", une cover qui n’a quasiment jamais quitté les set-lists de la formation, même si elle n’apparait pas toujours sur les live officiels. Un titre qui pourrait être banal à force de l’entendre ou d’être joué, mais qui dégage toujours la même passion de la part du guitariste. Et on en revient toujours à cela, à la passion qui l’animait et qui transpirait toujours, chaque fois qu’il prenait sa guitare et commençait à s’exprimer avec.

"All Around Man" est une très jolie piqûre de rappel concernant Rory Gallagher. Et il permet également de nous présenter une période de sa carrière assez rarement représentée : les dernières années. L’étincelle n’était toujours pas éteinte, simplement le guitariste était passé à autre chose, faire encore et toujours du Hard Rock ne l’intéressait pas plus que cela et il était revenu à ses premiers amours, pour rester avant tout sincère envers lui-même. Mais dès qu’il foulait les planches, dès qu’il montait sur scène, il se retrouvait complètement, faisant un avec ses musiciens et entrant en communion avec son public. Et, quelque part, c’est la forme la plus pure du live.

PS : Ah oui, dans le livret, il y a une photo du ticket de concert. 9£50. Ahahah. Putain, je crois que je n’ai jamais payé aussi peu, après conversion en francs ou en euros.

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   DARK BEAGLE

 
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- Rory Gallagher (chant, guitare)
- Gerry Mcavoy (basse)
- Brendan O'neill (batterie)
- Geraint Watkins (claviers)
- Mark Feltham (harmonica)


1. Continental Op
2. Heavens Gate
3. Don't Start Me Talkin'
4. Kid Gloves
5. Mean Disposition
6. The Loop
7. Tattoo'd Lady
8. The King Of Zydeco
9. Moonchild
10. Out Of The Western Plains
11. Ride On Red, Ride On
12. Walkin' Blues
13. Empire State Express

1. Shadow Play
2. I Wonder Who
3. Shin Kicker
4. Middle Name
5. When My Baby She Left Me
6. Ghost Blues
7. Messin' With The Kid
8. Keep A Knockin'
9. Bullfrog Blues
10. All Around Man



             



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