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- Style + Membre : Ace Frehley
 

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KISS - Music From The Elder (1981)
Par POWERSYLV le 29 Août 2007          Consultée 23003 fois

Music From The Elder, ou l’art de se fâcher avec tout le monde.

Nous sommes en 1981 et dans l’équipe KISS le moral n’est pas au mieux. L’année précédente, Unmasked avec ses accents pop et disco avait fait mordre la poussière aux anciens fans de KISS qui vénéraient la facette la plus hard Rock du groupe, telle qu’elle était dans les années 70. Ceux-ci délaissent peu à peu les 4 peinturlurés qui d’un autre côté n’ont pas vraiment gagné de fans. Résultat : les ventes médiocres d’Unmasked plongent le groupe dans la remise en question.

Afin de remonter la pente, de retrouver une crédibilité et désireux de revenir à une musique plus brute, les 4 hommes laissent tomber le producteur Vini Poncia (Dynasty, Unmasked) pour retourner voir le fameux Bob Ezrin. Ce dernier avait produit avec le groupe l’un de ses plus gros cartons, Destroyer en 1976. Bob Ezrin qui avait travaillé avec bon nombre d’autres artistes prestigieux dans les années 70 (Alice Cooper, Lou Reed …) avait pondu voilà presque 2 ans le génial The Wall des PINK FLOYD. Le producteur reprend dès lors le groupe en main pour le faire revenir sur le terrain du Rock et parvient à convaincre Gene Simmons et Paul Stanley qu’il faut réaliser un bon album Rock suffisamment ambitieux pour attirer à nouveau les brebis égarées. Les évènements font que KISS se dirigent peu à peu vers la conception d’un concept album (Bob Ezrin devait encore avoir une partie de sa tête dans The Wall …) qui devrait même être la bande son d’un film … qui finalement ne verra pas le jour. L’histoire (en résumé) : dans un monde fantastique, un jeune garçon est entraîné par un Ordre Sacré d’Eldars dans le but final d’aller combattre les forces du mal au terme d’une longue odyssée.

Si les 2 leaders de KISS sont partants pour cette idée (suivi par le jeune batteur Eric Carr qui était dans le groupe depuis moins d’un an et qui donc n’avait pas forcément son mot à dire à l’époque), le guitariste Ace Frehley qui préconisait lui un retour à un hard Rock bien plus dur est un peu mis au rencart. De plus, les rancoeurs entre Ace et Bob Ezrin qui existaient déjà du temps de Destroyer n’ont pas disparues, bien au contraire. A la marge du groupe, Ace qui pourtant avait pris plus d’assurance au sein du combo ces dernières années ne participe qu’à la composition de 2 titres sur cet opus : l’instrumental « Escape From The Island » (co-écrit avec Ezrin et le batteur Eric Carr) et le plus direct « Dark Light ». Co-écrit avec Lou Reed, Gene Simmons et son fidèle ami Anton Fig, « Dark Light » est le seul morceau chanté par Ace ici. Titre sympathique même s’il est loin d’être à la hauteur d’un « Shock Me » ou d’un « New-York Groove ». Quelques clips sont issus de l’albums où l’on peut voir un changement de look chez les musiciens afin de coller au concept : Ace Frehley et Paul Stanley ont les cheveux largement plus courts, ce dernier se pare même d’un bandeau violet sur la tête. Quand à Gene Simmons, il se complait avec une curieuse coupe aristocrate qui lui donne l’air … vénérable (cf. le clip de « A World Without Heroes »).

Entrons de plein pied dans l’album en poussant cette porte massive qui illustre la pochette. Et venons en de plein fouet aux critiques dont l’album fut l’objet. Tout d’abord, une production un peu étouffée, un son étrange, des compos qui souvent sont teintées d’influences progressives (le solo de « Just A Boy » ressemble carrément à un solo de PINK FLOYD), l’impression qu’il y a un fil conducteur entre les morceaux, la participation d’un orchestre et de chœurs (l’American Symphony Orchestra and St. Robert's Choir, notable sur l’étrange « Under The Rose ») … on peut dès lors comprendre que le fan de KISS qui a grandi à l’écoute de Destroyer ou de Rock’n Roll Over ne s’y retrouve pas. Même par rapport à Unmasked, c’est encore autre chose. L’ensemble est aussi en décalage avec les discours de début 1981 où le groupe déclarait à qui voulait l’entendre qu’il reviendrait à un Rock « hard ».

Pourtant, si l’on fait abstraction qu’il s’agit que groupe KISS et que l’on juge l’album sur pièce, il ne s’agit pas forcément d’un « mauvais » disque en soi et le critiques ont sans doute été faciles à une époque où KISS était un peu le groupe à abattre. Quelques années plus tard, les musiciens du groupe reviendront d’ailleurs sur Music From The Elder en disant qu’il ne s’agissait pas là d’un grand disque de KISS mais d’un fort bon album quand même dans l’absolu. Tout récemment, ARCH ENEMY a même fait une reprise du titre « The Oath ». Quelques titres se dégagent de l’ensemble : « Just A Boy », « Only You », le presque gothique « Under The Rose » avec ses chœurs majestueux (on notera qu’il s’agit de la première composition où intervient Eric Carr), le doux « A World Without Heroes » (avec le fameux clip où l’on voit Gene Simmons les larmes aux yeux à la fin), les énergiques « The Oath » et « I » ainsi que l’étrange « Mr. Blackwell » (auquel participe encore Lou Reed).

Alors que Music From The Elder était annoncé comme le grand retour de KISS, les accents symphoniques et le concept de The Elder ont totalement échappé aux fans et aux critiques qui n’ont pas manqué de reprocher au groupe son égarement et son opportunisme. Ce disque bien particulier qui voit KISS s’essayer au Rock progressif a été l’un des disques les plus décriés du groupe et c’est finalement l’effet inverse qui s’est produit : KISS vient d’essuyer le plus gros flop commercial de son histoire et n’a fait que s’enliser dans la fange. Les ventes sont tellement médiocres qu’aucune tournée n’est planifiée. Personnellement et même si je le met un peu à part, c’est un album que j’aime bien écouter de temps à autre et qui n’est franchement pas désagréable. Exaspéré et plus que jamais réfugié dans l’alcool, Ace Frehely n’en peut plus. Un accident de voiture fin 1981 précipitera son départ du groupe début 1982 alors que KISS prépare Creatures Of The Night. Un album qui signera (enfin !) véritablement le retour en fanfare de KISS sur la scène hard/heavy après ces quelques années de disette.

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   (2 chroniques)



- Paul Stanley (guitare, chant)
- Gene Simmons (basse, chant)
- Ace Frehley (guitare)
- Eric Carr (batterie)


1. The Oath
2. Fanfare
3. Just A Boy
4. Dark Light
5. Only You
6. Under The Rose
7. World Without Heroes
8. Mr. Blackwell
9. Escape From The Island
10. Odyssey
11. I



             



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