L’arrivée de Les Binks derrière les fûts va quelque peu stabiliser le line-up de JUDAS PRIEST. Et surtout, le jeu de ce batteur va permettre au PRIEST de passer à la vitesse supérieure. "Exciter", qui démarre l’album, en est une très bonne illustration. Jamais le groupe n’aura sonné aussi vif, aussi rapide, voire même brutal, pour l’époque, avec cette double grosse caisse qui n’en finit plus, qui pousse les guitaristes à faire preuve de vélocité. Le dernier solo avant la reprise du Rob reste une petite merveille du genre.

Et Rob Halford justement ? "Sin After Sin" présentait un très beau panel de ses capacités vocales. Sur "Stained Class", il va littéralement s’imposer comme un grand frontman et sa capacité à monter dans les aigus va faire école. Il suffit de poser une oreille sur le morceau-titre ou "Saints In Hell" pour s’en rendre compte (bon, pour l’accent français, on repassera). Mais c’est surtout sa collaboration avec Les Binks sur "Beyond The Realms Of Death" qui va s’avérer éblouissante. La mélodie, quoique simple, s’avère très efficace et les montées en puissance sont tout simplement irrésistibles, avec Rob qui pousse, qui s’affirme, qui éblouit tout le monde de sa classe.

La paire Tipton/Downing n’est pas en reste. La complicité des guitaristes arrive à maturité ici. Cela s’entend tout du long, à travers des soli explosifs ("Exciter", encore et toujours, mais également "Stained Class", "Saints In Hell" ou encore "White Heat, Red Hot"). JUDAS PRIEST a gagné en efficacité, il se montre plus incisif. Les délires parfois psychés ont disparu, le groupe a plus de mordant et montre un futur possible pour le Heavy Metal, plus tranchant que réellement lourd, où la vitesse commence lentement (!) à prendre le pas sur une virtuosité parfois un peu stérile.

"Stained Class" est un album référence dans la carrière du PRIEST, même s’il n’est pas très bien représenté en live ou sur les différents best-of. Il n’en demeure pas moins un condensé d’énergie, qui conserve beaucoup de charme malgré ces années qui passent inexorablement. C’est également mon préféré, mais ça, on s’en fout !