Ah "Exciter" ! Je lui préfère la version contenue dans "Unleashed In The East" mais nous commençons à toucher au sublime. Tout y est mythique : la batterie déjà Thrash, les duels de guitare flamboyants, l’omniprésence de la voix de Rob Halford sur une composition d’exception, et cette montée finale : ah comme ça dépote !
Les ingrédients fondateurs du métal Priestien sont omniprésents, on les note sur "Better By You Better Than Me", "Invader" et "White Heat Red Hot", sur la cavalcade du titre éponyme "Stained Class", et il y a aussi "Heroes End". Sans être des titres d’exception, tout cela révolutionne malgré tout la musique, c’est profondément novateur et original.
Il y a cependant des morceaux qui sortent du lot : nous avons la très carrée "Saints In Hell" au martèlement imparable, avec son bridge de toute beauté. Je suis aussi assez fan de "Fire Burns Below", sa lancinance mélodique avec ce double beat de batterie assez original chez Judas. Et puis il y a la stridence des hurlements de Rob au début de "Savage".

En revanche, nous avons ici l’exceptionnel "Beyond The Realms Of Death", un des plus beaux slows jamais composé. Cela nous donne deux supers classiques dans un seul album. Indéniablement, Judas accède à la division supérieure avec des titres d’une telle trempe. Nous connaissons tous la postérité de cette chanson, les nombreux débats qu’elle aura suscités, sa présence "retournée" lors du fameux procès aux États-Unis. Bah ! Rien à branler, elle reste pure et immaculée comme au premier jour, un chef d’œuvre !

En définitive, impossible de ne pas reconnaitre l’importance et la portée d’une œuvre comme "Stained Class" dans l’histoire du Heavy Metal. Sur des portées historiques comme musicales, c’est indéniable : la formule magique vient d’être trouvée. Il va falloir y ajouter un son pour rendre justice à la puissance des compos de Halford, Downing et Tipton.