BLIND GUARDIAN veut nous régaler et a la folie des grandeurs sur cette nouvelle offrande. On en ressort repu avec même les dents du fond qui trempent (maintenant que vous avez bien l’image en tête, je vous souhaite un bon appétit !). Mais attention, on n’a pas affaire à de la bouffe industrielle hein ! Non, non, du bon gros traiteur étoilé avec des plats élaborés, raffinés, mais pas pour les bouffeurs de yaourts allégés, ça c’est clair.

Là où "At The Edge Of Time" ne contenait que 2 titres incluant un orchestre, ici c’est la quasi-totalité qui y a droit. Et puis pas un, ni deux, mais trois différents! Prague, Budapest et Boston, rien que ça. Quand je vous disais que le groupe avait la folie des grandeurs je ne mentais pas.

"Beyond The Red Mirror" me fait penser à un mix de "Imaginations From The Other Side" pour le fond (flagrant sur "The Holy Grail") et "At The Edge Of Time" pour la forme. La structure de l’album est similaire à ce dernier avec des titres plus longs et, étonnamment, plus rentre-dedans (d’habitude quand un groupe dilue la sauce c’est pour se faire plus calme, plus posé… bin là non). En témoigne les thrashy "Twilight Of The Gods" et "Ashes Of Eternity" avec son glorieux refrain transpirant de fierté.

En avant dernière position la ballade traditionnelle, très QUEEN-ienne, "Miracle Machine" fait office de trou normand pour tasser le tout avant le grand final. La bien nommée "The Grand Parade" s’impose donc comme l’ultime ascension d’une pièce-montée géante, ma favorite (en grand gourmand que je suis, j’ai toujours préféré les desserts !), aux soli epic as fuck et à la progression finale orgasmique. Une explosion de saveurs!

Au final, un album imposant, impressionnant, toujours plus riche (ce sera même trop pour les petits estomacs, je le conçois) mais finement composé et d’une fluidité exemplaire. C’est simple, on peut siffler tous les titres de façon discontinue. Si on a plusieurs bouches (façon xénomorphe).