Pour fêter ses vingt-cinq ans, HELLOWEEN a eu envie de mettre les petits plats dans les grands. Il était trop tôt pour sortir un nouvel album, "Gambling With The Devil" étant sorti juste un an plus tôt, l’option de l’album live semblait faisandée également, le groupe en ayant sorti un quelques temps auparavant. Il restait l’option de la compilation. Mais voilà, encore une fois, les Citrouilles en avaient balancé une à la face du monde peu de temps avant de virer Roland Grapow et Uli Kusch. Pour leurs remplaçants, cela pouvait prendre des allures du signe du destin.

C’est pourtant cette option qui sera choisie, à la condition sine qua non qu’elle ne soit pas bateau. Donc il fallait proposer quelque chose qui sorte de l’ordinaire, qui ne soit pas simplement une accumulation de titres sans intérêt pour celui qui a déjà tout. L’option de faire chanter les vieux morceaux par Andi Deris volait d’elle-même en éclat après le "Blast From The Past" de GAMMA RAY, où Kai Hansen se réappropriait le répertoire interprété par Ralf Scheepers à la base.

Il restait donc une option (non, il y en avait une deuxième, s’abstenir ; merci pour ton intervention Gegers !), sortir un disque hors du commun, que personne n’attendait : une compilation acoustique. Voilà voilà. En même temps, "Unarmed", ça devait bien mettre la puce à l’oreille, non ? Première constatation devant le tracklisting, aucun morceau composé pour l’occasion ne figure sur l’album, ce qui est forcément dommage. Ensuite, on remarque un équilibre entre les titres période Andi Deris et ceux interprétés à la base par Michael Kiske (pour ceux de "Walls Of Jericho", comme d’hab, on peut se brosser).

L’affaire commence de façon assez étrange, pour ne pas dire désagréable. "Dr Stein", façon Big Band, avec un saxo un brin envahissant, c’est déstabilisant. Et finalement, cela ne restera pas dans les mémoires, d’autres morceaux vont se charger de marquer les esprits et ce, de façon plus positive. Il y a déjà la "Keeper Trilogy", motivante même si prévisible avec son approche symphonique. Un medley plutôt réussi donc. Il y a aussi cette relecture intéressante de "Eagle Fly Free", toute en délicatesse, ou encore celle de "If I Could Fly", bien pensée.

Bien sûr, l’exercice ne plaira pas à tout le monde. Tout le monde na va pas rentrer dans le délire des Citrouilles, tous ne taperont pas du pied sur "I Want Out" ou "Fallen To Pieces". Non, certains n’apprécieront pas l’effort et je ne mettrai pas en avant les metalleux bas du front. Parfois, cela dépend simplement des sensibilités et, concernant HELLOWEEN, du sens de l’humour. Mais il est indéniable que le groupe a beaucoup travaillé pour transformer ses titres sans ne puiser uniquement que dans les ballades. De là à dire qu’il y a plus de travail sur cet "Unarmed" que sur les productions récentes, il n’y a qu’un pas que je serai tenté de franchir.