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POWER METAL  |  STUDIO

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2024 1 Let The Fury Rise
 

- Membre : Prydain, Sirenia, Freedom Call

BLOODORN - Let The Fury Rise (2024)
Par DARK BEAGLE le 4 Août 2024          Consultée 1275 fois

Pourquoi devons-nous avoir le sentiment, ou le devoir, de chier de la paillette de crinière de licorne chaque fois que nous écoutons un disque de Power Metal ? Pourquoi ce genre en particulier s’embarrasse d’une joie de vivre sautillante, pour ne pas dire galopante, pour nous dépeindre une Heroic Fantasy où les protagonistes pourraient être Ken et Barbie ? Allez, je crache dans la soupe, j’ai aimé pendant des années HELLOWEEN, mais je m’en passe volontiers aujourd’hui, me prélassant en écoutant BLIND GUARDIAN, PERSUADER, LOVEBITES, ou les regrettés STYGMA IV. Des trucs pas franchement jouasses en somme. Et à cette liste très restreinte, il convient d’ajouter aujourd’hui BLOODORN.

Là aussi, je ne vais pas vous mentir, ce premier album n’est pas un chef d’œuvre incontournable. Il est trop tôt pour cela et je pense sincèrement que le temps n’y changera rien. Cependant, il dégage une hargne, une colère, qui fait que l’on s’en prend plein la tête durant trois quarts d’heure, avec quasiment aucune pause. "Let The Fury Rise" est un disque volontiers rentre-dedans, qui exploite parfaitement les cordes du genre, et qui se permet malgré tout quelques petites touches plus modernes qui vont bien et qui ne tranchent pas avec un style souvent hermétique à toute modification.

Le projet est né de Nils Courbaron, guitariste français qui a fait ses armes au sein de T.A.N.K. et qui officie depuis quelques années au sein de SIRENIA. Ici, il change de style, mais il continue à mettre sa technique et son touché au service de sa musique. Il est entouré de Michael Brush à la batterie (un autre SIRENIA), de Francesco Saverio Ferraro à la basse (FREEDOM CALL) et de Mike Livas (SILENT WINTER, BLACKSWORD) au chant. Une équipe assez internationale en somme, pour un Power Metal sans concession, qui mérite que l’on se penche un peu dessus.

Il ne faut pas être rebuté par l’aspect un peu cru de la production : l’ensemble ne sonne pas toujours très propre mais ce n’est pas pour déplaire. Après tout, si nous voulons un son clean, autant aller écouter de la Pop. Le Power Metal de BLOODORN est agressif, hargneux, il n’est pas forcément conçu pour flatter les oreilles qui apprécient EDGUY et compagnie, même s’ils peuvent y trouver leur compte. Les claviers sont présents, mais discrets. Ils sont en partie assurés par Morten Veland, ils ont donc un aspect un peu orchestral, voire Gothique qui fonctionne assez bien avec le propos purement vindicatif de la formation qui avance pied au plancher.

Le mid tempo ? Il y a quelques parties qui le sont. Ne cherchez pas de ballades en revanche, ce n’est pour l’heure pas le délire de la maison qui s’éclate à balancer des morceaux rapides aux rythmiques enlevées ponctués de soli véloces, pour ne pas dire vertigineux. Nils est le grand architecte de cette œuvre, aussi bien à l’aise dans un riffing agressif que dans des envolées proches d’un lyrisme belliqueux, mais pas arrogant. Mike Livas lui offre un excellent contrepoint. Le Power Metal existe souvent à travers son chanteur (HELLOWEEN, SONATA ARCTICA, FELLOWSHIP…), même si le travail des guitaristes reste important, même si l’instrument peut se faire supplanter par les claviers. En revanche, le frontman flatte l’oreille, il réalise les prouesses attendues dans les aigus et on attend de lui qu’il monte toujours plus haut.

Alors chercher la note, ce n’est pas un problème pour Livas. Le mec y va franco, il apporterait presque un côté happy à l’ensemble si les textes n’étaient pas aussi sombres et la musique aussi mordante. Puis il descend aussi bas. Très bas. Dans le genre growl façon Death Melodique (sur l’über-efficace "God Won’t Come"). Il a une présence vocale et cela fonctionne bien. Après, il est bon de noter l’excellent travail de Johann Cadot des excellents ASYLUM PYRE (dont je vous causerai certainement un jour) au niveau de l’écriture des lignes de chant, rendues efficacement par Livas ; il a donné les bases pour que les interventions du chanteur soient réussies et ce dernier s’en accommode très bien.

Le résultat ? Ce sont des morceaux qui ne font pas dans la dentelle. L’ouverture va gentiment nous tromper, "Fear The Coming Wave" va rapidement mettre les points sur les i, "Under The Secret Sign" confirmer la tendance et "Rise Up Again" nous achever. Le reste pourrait presque ressembler à de la redite dans les intentions, même si de jolies choses se font remarquer çà et là ("Forging The Future (With Our Blades)" et ses lignes de chant dantesques, par exemple, "God Won’t Come" qui devrait faire très mal en concert, avec cette agression rythmique totale). Du joli travail, qui mérite que l’on s’y arrête en somme.

Seule ombre sur le tableau, outre une originalité présente, mais toutefois brimée par les codes du genre, réside dans cette reprise du "Square Hammer" de GHOST. Certes, on pourrait croire qu’il s’agit d’un morceau de BLOODORN qui sort du carcan habituel, mais ça ne fonctionne pas très bien. Ok, ça revisite l’original, ça apporte un côté Power Metal totalement assumé (of course), mais ça ne matche pas. On sent tout de suite qu’il ne s’agit pas d’une composition originale et qu’elle n’a rien à faire là. Sans utiliser la métaphore du soufflé qui retombe, car ce n’est pas une catastrophe non plus, ce titre provoque une chute brutale de l’intensité qui se dégageait jusque là et ce qui était une récréation pour les musiciens se transforme en acte manqué pour l’auditeur.

Vous l’aurez compris, je suis client de ce type de Power Metal. Ce qui ne veut pas dire que vous l’êtes. Je ne vais donc pas y aller par quatre chemins : si vous êtes un adepte de l’aspect Bisounours du style, passez votre chemin ou tentez d’y poser une oreille discrète. Vous avez « Blind » tatoué sur la fesse gauche et « Guardian » sur la droite… le délire n’est pas le même non plus, mais vous pourriez y trouver votre compte. Si vous êtes du genre à vous prendre des déluges de vitesse dans la tronche, foncez ! Ce disque est fait pour vous. BLOODORN est assurément une formation à suivre, en espérant que les emplois du temps des musiciens leur permettent de donner une suite à ce premier opus réussi.

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   DARK BEAGLE

 
   JOHN DUFF

 
   (2 chroniques)



- Mike Livas (chant)
- Nils Courbaron (guitare)
- Francesco Saverio Ferraro (basse)
- Michael Brush (batterie)


1. Overture Xys
2. Fear The Coming Wave
3. Under The Secret Sign
4. Rise Up Again
5. Tonight We Fight !
6. God Won't Come
7. Forging The Future (with Our Blades)
8. Let The Fury Rise
9. Six Wounded Wolves
10. Bloodorn
11. Square Hammer



             



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