Le nouveau Jus d’Ass pue du cul. Ce n’est pas la catastrophe intersidérale, dans le sens où ça aurait pu être pire (Gods of Merde), mais il s’agit tout de même d’une grosse déception (du moins en ce qui me concerne, car certains semblent énigmatiquement vouer un culte au nouvel effort du PRIEST). Soyons sérieux une minute : Nostradamus est un album trop ambitieux qui manque son objectif, celui de faire du Heavy symphonique qui ne soit ni chiant, ni ridicule, ni trop pompeux.

Pourtant, on avait eu avec MANOWAR un aperçu de la leçon à tirer de toussa: « Heavy et Symphonique ne peuvent rimer ». Evidemment. Le résultat d’un tel mélange a forcément le cul entre deux chaises. Comment faire coïncider du riff en acier trempé avec des zigouigouis de classique de supermarché ? Quel rapport entre l’agressivité – somme toute adolescente – du Heavy Metal et la grandiloquence si « mature » du Classique ? C’est pas possible de faire fonctionner ce mélange sans frôler la catastrophe. Point barre. Voyez, JUDAS avec toute la meilleure volonté du monde n’y est même pas arrivé. Alors il faut quoi ? Que MAIDEN à son tour se plante pour qu’on se rende compte que l’exercice est bien trop casse-gueule ?

Evidemment (contrairement à MANOWAR), le PRIEST s’en tire avec les honneurs du perdant qui s’est bien battu (7/6 6/4). Un bon tiers de l’album est tout à fait correct et on a même certains passages assez bandants (j’avoue avoir eu quelques frissons sur « Visions » et « Pestilence » entre autres). Reste que tous ces interludes sont bien trop chiants et plombent l’album. D’un point de vue général, les titres sont bien trop longs. Le groupe dilue ses bonnes idées dans un double album qui ne se justifie absolument pas. Heureusement que Rob sauve les meubles au passage (son chant est simplement à tomber à la renverse).

Bref, JUDAS PRIEST a pêché par excès et par goût du TROP en produisant un album bipolaire, où le pire côtoie l’excellent, où le groupe ne fait plus son Heavy magnifique mais du NIGHTWISH avec Rob au chant. Sans doute ce qui est le plus décevant.

Note : 2/5

Remarque : Avec Nostradamus, le tri prend tout son sens. En élaguant comme un sauvage, on obtient un bon album d’une quarantaine de minutes. Comme je suis sympa, je vous file la reprogrammation :

1/ Prophecy 2/ Revelations 3/ Sands of Time (facultative, pour l’ambiance) 4/ Pestilence 5/ Conquest 6/ Persecution 7/ Alone 8/ Visions 9/ Nostradamus