L’alcoolisme de Vincent Furnier devenait de plus en plus problématique, au point où la solution de l’internement fut envisagée et appliquée, à une époque où les séjours à l’asile n’avaient rien d’une promenade de santé. Vous vous souvenez de Vol au-dessus d’un Nid de Coucou ? C’était à peu près ça, avec Ratched et tout et tout. Mais surtout, à cette époque, on pouvait côtoyer dans la même pièce une nymphomane, un schizophrène, ou un mec qui a découpé en petit morceaux sa femme et des enfants. Et c’est cette expérience qui inspirera à ALICE COOPER "From The Inside".

Interné volontairement, il va passer trois mois sur place à observer ce qui l’entoure et il va prendre des notes à ce sujet, des notes qui serviront à la conception des textes de l’album. L’équipe créatrice va changer autour de lui. Première absence, et de taille, celle de Bob Ezrin, dont le nom semblait destiné à toujours accompagner celui de ALICE COOPER. C’est David Foster qui va se charger de la production et l’ensemble sera bien moins policé que les précédents opus. On retrouve aussi Bernie Taupin, ex partenaire de Elton JOHN, qui va bien s’accorder avec Vincent Furnier sur l’écriture. Si l’on retrouve Dick Wagner aux guitares, on croise également la route d’un certain Steve Lukather et quelques-uns de ses potes dont la carrière décollait à cette époque avec TOTO.

"From The Inside" n’est pas un retour au Hard Rock des débuts, mais il s’avère plus régulier que son prédécesseur. On trouve des pointes de virulence, sur "Serious" notamment, mais la teneur globale de l’album est plutôt Rock, agrémenté d’un bon grain de folie tout du long ("The Quiet Room", "Inmartes (We’re All Crazy)"). Après, tout n’est pas parfait, loin de là. Il y a quand même beaucoup d’incohérence qui émane de la galette, avec des pics de… mièvrerie ("Millie And Billie"). Tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes…

Cependant, "From The Inside" a un côté frais et intrigant que les précédents opus n’ont pas forcément. Ce disque est vivant, quelque part, il raconte des histoires inspirées par de véritables personnes pour qui le quotidien est un enfer. Il se dégage un je-ne-sais-quoi de ce disque, séduisant et frais, qu’on croyait avoir perdu après le monument "Welcome To My Nightmare". Les années 70 s’achèvent sur ce qui s’apparente à un échec commercial pour le Coop’, mais paradoxalement un très bon disque.