J’avais treize ans et celui qui allait devenir mon beau-frère m’avait passé un lot de cassettes audio parmi lesquelles il y avait le "Souls Of Black" de TESTAMENT, "Assault & Battery" de ROSE TATTOO ainsi que ce "Walls Of Jericho" par les Allemands de HELLOWEEN. La cassette datait de 1986 et ne contenait que l’album à proprement parler. Il n’y avait pas les cinq morceaux composant le premier EP. Et là, quelle baffe.

Tout commence avec des trompettes qui laisseraient songeur Josué. Puis déboule THE riff. "Ride The Sky" est une tuerie absolue dans le genre. C’est rapide, épique et malgré tous les défauts inhérents à ce titre (à peu près tous centrés sur le chant de Kai Hansen, un brin faux, un brin agaçant, un brin incompréhensible. Ce qui fait un petit bouquet de défauts). Et l’album se termine alors par un "How Many Tears" d’anthologie, avec une partie instrumentale de toute beauté.

Et entre l’alpha et l’oméga de cet album, il y a des compositions en dents de scie. Quelque part, "Walls Of Jericho" est efficace, mais il est moins régulier que ce que proposait le mini LP. Dans le haut du panier, on placera sans sourciller "Phantoms Of Death", "Guardians", une nouvelle version speedée de "Metal Invaders" et dans une moindre mesure "Heavy Metal (Is The Law)". "Reptile" et "Gorgar" apportent des ralentissements bienvenus mais ratent le coche. L’une est pataude au possible ("Reptile"), la seconde se contente d’être lourdingue ("Gorgar").

Mais "Walls Of Jericho" tient très bien sur la longueur. Le temps l’a certes marqué, mais aujourd’hui encore, il dégage un petit quelque chose de particulier. C’est imparfait, limite un peu épuisant, et on comprend pourquoi Kai Hansen a voulu se consacrer uniquement sur la guitare dès l’album suivant. Mais ce disque a un charme fou. C’est un passage quasi obligatoire pour tout fan de Heavy Metal en quête de vitesse et de jusqu’au-boutisme dans ce domaine, tout en restant toujours mélodique.

Pour le gamin de treize ans que je fus, c'était grandiose. Plus rapide que du Thrash, plus rentre-dedans que du Heavy Metal classique. HELLOWEEN était alors mon groupe préféré. Puis le temps est passé et a fait son œuvre. D'où un avis plus nuancé, même si je conserve toujours une certaine nostalgie pour cet opus.