Les premières années des ’80 ont été assez difficiles pour ALICE COOPER. Entre une approche musicale particulière et la défection des vieux fans qui ne s’y retrouvaient pas, Vincent Furnier vivait des moments difficiles. En même temps, il dégageait malgré tout une espèce de nonchalance et conservait un certain sens de l’humour, deux ingrédients importants qui vont littéralement exploser sur ce "Zipper Catches Skin" à la pochette des plus minimalistes.

Parce que franchement ? "Zorro’s Ascent", c’est quoi ce truc ? Le Vincent, il nous pète une durite et le pire, c’est que c’est communicatif et qu’on le suit dans son délire ! Il y a quelque chose de très simple dans la musique proposée qui fonctionne bien, un ou deux riffs, un solo minimaliste au possible et on y va, on s’en fout, on ne sait pas où on va arriver. Normalement, c’est le carton rouge, direct. Jaune qui vire à l’orange, au mieux.

Mais sur un disque sans ambition, on veut bien se laisser tenter. Il y a des choses sympa qui ressortent de ce disque, comme "Make That Money", complètement hors de propos ici et qui du coup sort du lot, ou ce "I Am The Future" qui aura une petite carrière grâce à sa présence sur la BO du film culte Class Of 1984 (avec un tout jeune Michael J. Fox). Mais qu’on ne se fasse pas d’illusions, cet album est quand même un peu moyen. Voire pas mal, si l’on s’attarde sur "I’m Alive (That Was The Day My Dead Pet Returned To Save My Life)", le titre le plus improbable de l’album.

Vincent Furnier est complètement en pilotage automatique, il donne l’impression de ne pas s’en faire, de prendre les choses comme elles arrivent, poussant parfois un petit soupir dès qu’il y a une contrariété, et encore. De nos jours, sortir un disque pareil serait un véritable suicide artistique et commercial. Allez savoir comment, mais en 1982, ALICE COOPER y a survécu, même s’il n’a pas daigné défendre ce "Zipper Catches Skin" sur scène.

Pas nul, juste moyen, avec quelques sourires provoqués tout de même à l’écoute de certains titres.