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2013 The Circle And The Blue Door
 

2013 The Circle And The Bl...
 

- Style : Camel, Lucifer, Witchcraft, The Tea Party
- Style + Membre : Rosalie Cunningham

PURSON - The Circle And The Blue Door (2013)
Par DARK BEAGLE le 3 Janvier 2022          Consultée 1653 fois

Mine de rien, le label de Lee Dorian, Rise Above, a été un sacré dénicheur de talents dans des styles bien particuliers, qui reflètent bien les goûts de son éminence noire. Dans le cas de PURSON, il s’agit d’une perle aujourd’hui disparue, mais qui avait marqué l’année 2013 d’un remarquable premier album dont nous allons causer ici. Né sur les cendres de IPSO FACTO, le nom du groupe est tiré de la démonologie, Purson étant un des souverains de l’Enfer. J’ai la flemme de chercher, mais si ça se trouve, on parle de lui dans "Hellblazer" ou "Hellboy".

La pochette est assez révélatrice du contenu : enfumé, fortement psychédélique et volontiers mystique. Bref, il ne faut pas s’attendre à du Heavy des familles ou du Thrash survitaminé. Les influences de PURSON, nous les retrouvons dans le Rock bien vintage de la fin des années 60 et du début des années 70, avec une pointe de Progressif et de grosses vagues bien Hard Rock, mais toujours amené avec une certaine délicatesse. Ne vous attendez pas à des riffs secs à la Jimmy Page ou lourds façon Tony Iommi, ce n’est pas le style de la maison. Rosalie Cunningham veille au grain.

Rosalie Cunningham, justement, vient de IPSO FACTO, avec lequel elle pratiquait un Rock fortement Gothique, mais déjà bien teinté de Psychédélisme. Le groupe n’avait sorti que des singles et une poignée d’EP avant de splitter, mais la belle n’a pas tardé à rebondir. S’il aura fallu deux ans pour sortir ce premier album, on peut néanmoins affirmer sans trop de craintes de se tromper qu’elles ont été bien utilisées pour peaufiner le style et se forger une personnalité dans un milieu où il est très facile de ressembler à son voisin de chambrée.

Quand nous posons le disque sur la platine (ok, ou qu’on lance le téléchargement, mais sérieux, ça ne fait pas très vintage, ça !), c’est la surprise qui nous gagne instantanément. L’album démarre lentement, sur une très courte ballade acoustique. Puis Rosalie Cunningham commence à chanter. Et là, comment vous dire ? Bon, quitte à passer pour un vieux dégueulasse, Rosalie, c’est un peu Diana Rigg du temps de Chapeau Melon et Bottes de Cuir, en plus psychédélique, donc déjà je perds toute objectivité (avec Sharon Tate, Diana Rigg a été un de mes premiers amours d’enfance). Puis elle a une voix.

Et là, vous allez me répondre « heureusement qu’elle en a une, Ducon ! », ce qui serait amplement justifié. Mais ce que je voulais dire par cette terminaison idiote, c’est qu’elle possède un genre de voix qui ne laisse pas indifférent. Un peu grave, profonde, qui confère ou plutôt qui renforce tout l’aspect mystique apporté à l’écriture des morceaux. Elle déclame parfois, sans que cela ne soit trop poussé, elle prend le rôle de la maîtresse de cérémonie, ou plutôt de la conteuse, qui se laisse emporter par les sentiments que lui inspirent les textes.

Et là, nous arrivons à ce fameux concept d’Occult Rock, ici joué dans toute sa splendeur. PURSON développe des ambiances tantôt éthérées, tantôt plus rudes, nées de guitares fluides ou au contraire, plus accrocheuses et d’un orgue qui tire plus du côté des DOORS que de DEEP PURPLE. "Spiderwood Farm" est un petit bijou du genre, où la mélodie évolue au gré de l’inspiration des musiciens, qui est très changeante. Aussi, chaque titre est une petite découverte, où la douceur peut laisser sa place à quelque chose de plus raide, sans que cela ne choque. Les enchaînements sont très réussis, il n’y a pas de cassures de style très marquées au sein d’une même chanson.

Et ainsi, la groupe parvient à nous faire voyager dans des contrées étranges, peu familières, sur des formats assez courts finalement, mais où tout est dit sans qu’il y ait du remplissage superflu. Cela amène des montées en puissance bien pensées qui dopent littéralement les canevas musicaux de certains titres en les tordant, les étirant, dans une progression qui apparaît finalement comme logique après plusieurs écoutes. Mais "Leaning On A Bear", "Mavericks And Mystics" ou encore "Tragic Catastrophe" sont des perles dont il est difficile de passer outre.

Il y a là du Janis JOPLIN, une part de JEFFERSON AIRPLANE, ainsi que du BLACK SABBATH qui évoluerait avec un son proche de la fin de carrière des BEATLES. L’alchimie peut paraître étrange, mais elle fonctionne bien, et offre des compositions parfois à fleur de peau ("Sailor‘s Wife’s Lament"), avec quelques inspirations plus Folk par instants qui viennent aérer l’ensemble de jolie façon. Il ne faut surtout pas s’attendre à quelque chose qui ressemble aux autres groupes qui font dans le Revival ’70. Il y a des traits communs, mais PURSON développe réellement des ambiances qui lui sont propres et qui ne sont concrètement pas si simples à expliquer.

En écoutant l’album à plusieurs reprises, j’admets avoir été de plus en plus séduit par ce que j’entendais. Il faut dire que les morceaux mouvants demandent une certaine attention pour être parfaitement assimilés, les explosions plus Pop qui semblaient de trop au départ sont en fait parfaitement intégrées à un ensemble qui a été visiblement travaillé. Et je pense deviner ce qui a plus à Lee Dorian quand il a signé le groupe sur son label (et non, je ne parle pas de Rosalie, là) : cette impression d’avoir retrouvé un vieux disque obscur dans une brocante et découvrir quelque chose d’inspirant pour qui aime ce style, le genre d’album qui aurait été un classique instantané au début des années 70.

Je m’emporte, je m’emporte, je me laisse gagner par l’euphorie que me procure cet album. "The Circle And The Blue Door" est un très bon premier essai, parfaitement transformé. Il y a un je-ne-sais-quoi d’entraînant là-dedans, de diablement accrocheur, qui fuse au travers les élans mystiques pour mieux nous happer. La suite, malheureusement, ne sera pas tout à fait du même tonneau et après un "Desire’s Magic Theatre" en dents de scie, le groupe va splitter. Aujourd’hui, Rosalie Cunningham poursuit sa carrière en solo, où elle évolue au gré de ses envies, mais toujours comme si elle avait voyagé dans le temps, passant des années 70 à nos jours et jouant sa nostalgie des musiques de sa jeunesse.

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- Rosalie Cunningham (chant, guitare, claviers)
- Ed Turner (basse)
- Raphael Mura (batterie)
- William Cunningham (saxophone)


1. Wake Uup Sleepy Head
2. The Contract
3. Spiderwood Farm
4. Sailor's Wife's Lament
5. Leaning On A Bear
6. Tempest And The Tide
7. Mavericks And Mystics
8. Well Spoilled Machine
9. Sapphire Ward
10. Rocking Horse
11. Tragic Catastrophe



             



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