Si l'on devait établir un top 5 des meilleurs albums de Thrash de tous les temps, celui-ci y figurerait sans doute. Et si je réalisais ce classement, il serait sur le podium sans souci. J'ai beau lui chercher des défauts, je ne lui en trouve pas.

Dave Mustaine a su en effet sur cet album tirer la quintessence de son style. On retrouve sa manière unique de composer sur chacun des titres, tous pourvus d'une personnalité propre. Ses riffs secs et tranchants foisonnent et son art du solo se montre encore une fois fulgurant et mélodique. Ici, les notes, on les saisit sans problème ! Et comme sur chaque album de Megadeth, les autres musiciens s'adaptent sans coup férir à l'identité du groupe, à son son, à son esprit.

Dave chante à merveille de très bons textes et surtout varie les plaisirs du thrash avec brio. Des pièces longues et terriblement efficaces, comme "Holy Wars... The Punishment Due", la bombe "Rust In Peace... Polaris" et ma préférée "Tornado Of Souls", se croisent avec des titres plus courts et incisifs ("Five Magics", "Lucretia", "Take No Prisoners" et le jouissif "Poison Was The Cure", où l'élocution de Dave impressionne). Deux titres donnent en sus une valeur ajoutée au disque, par leur originalité indéniable : "Dawn Patrol", drum'n bass assez sinistre, et surtout l'immense "Hangar 18", au riff unique, simple mais pas évident, et à l'impressionnant enchaînement de soli entre Marty Friedman et Dave Mustaine, qui semble ne jamais vouloir se terminer mais qui laisse sans voix tout du long. Un incontournable du genre.