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CRISIX - The Menace (2011)
Par T-RAY le 10 Avril 2018          Consultée 2017 fois

Aussi vrai que le FC Barcelone a porté le toque au rang d’arme absolue sur un terrain de football, ses compatriotes de CRISIX (car la Catalogne est leur patrie... En attendant d'être leur État ?) ont porté l’adjectif “toqué” au rang d’art de vivre le Thrash Metal. S’il y a une chose de certaine au sujet de ce groupe, c’est que ça ne tourne pas plus rond sous le crâne de ses membres que dans un mosh pit. Or, le mosh, CRISIX, ça le connaît ! Son Thrash à lui n’est pas tant celui de la Bay Area – même si l’on peut y flairer du TESTAMENT – que celui né East Coast, dans l’ombre du géant ANTHRAX. Et sans dire pour autant que la formation catalane propose un Thrash d’inspiration purement ANTHRAXienne, l’on retrouve chez elle quelques caractéristiques évidentes de ce style-là.

Il y a notamment cette approche un brin Hardcore du riffing, frôlant parfois le Crossover. Il y a aussi ce goût manifeste pour les gang vocals. "Dead By The Fistful Of Violence" en est percluse de partout et fait figure sans doute d’exemple parfait en la matière sur ce premier album, "The Menace". Ça sent l'humidité suintant des murs de briques du Bronx après un règlement de comptes à poings américains entre bandes rivales lors d’une chaude nuit d'été. Car CRISIX, c’est de la violence Thrash... Mais avec la banane et toujours dans la bonne humeur ! Quitte à en faire des caisses. Il y a quelque chose de loco totalement assumé chez ce groupe qui le rend éminemment sympathique. Et l’on en revient à mon postulat de base : la dinguerie inhérente au combo et à ses compos.

Déjà, cette voix aiguë de Julián Baz, non pas chantée mais hurlée, toujours au bord de la rupture, affirme le côté déglingo de CRISIX. Elle est clivante mais il assume. Il n'y a guère que sur "The Last Monkey" que le frontman s’essaye à chanter réellement… Avant que son naturel revienne au galop au bout de deux minutes et qu’il aille jusqu'à mimer des cris de singe, qui ne sont que pur délire et n’ont évidemment rien du caractère odieux de ceux qu’on entend dans certains stades de football. Le délire, oui, fait partie intégrante de l’identité CRISIX. Il y a du deuxième, du troisième, du dixième degré dans sa musique, dans ses thématiques, dans ses lyrics. Entendez-donc cet hommage à "The Mask" et à la danse endiablée du héros possédé par son "Brutal Gadget". Pure dinguerie, surtout quand résonne le fameux « tchik tchiki boom » de Sancho le Cubain (Cuban Pete en VO) dans la voix de Baz !

En cela, CRISIX dégage un côté Happy Metal qui n’est pas sans rappeler l’approche humoristique d’un HELLOWEEN vis-à-vis de sa musique et de son public. Et franchement, c’est très agréable et ça fout la pêche. Les Citrouilles ne sont jamais plus proches des Catalans que sur un "Flesh-Collector Machine" très "Dr. Stein" dans le texte : paroles fun, effets sonores amusants sur les voix, et autres petites fantaisies. D’abord mid-tempo Heavy thrashy, le voilà qui part ensuite en pur Thrash endiablé. Il n’est cependant nul besoin d’aller forcément chercher la folie du combo barcelonais dans des textes rigolos et des compos marrantes, car l’on s’en rend compte très vite avec cet hymne immédiat qu’est "Ultra Thrash". Un titre au riff constitué d’une simple montée/descente de gamme mais exécuté à la vitesse de l'éclair, qui le rend immédiatement addictif. Et ce, d’autant plus que Julián Baz et son gang s'époumonent à hurler « Ultra Thrash! Ultra Thraaaaaaash! » par-dessus !

Pour commencer ou finir un concert, CRISIX tient déjà avec ce titre son tube perso, qu’il ne doit à absolument personne tant le morceau lui ressemble : fou, enflammé, fun et moderne, finalement. Car la façon dont le quintette catalan compose et interprète son Thrash Metal n’est pas pratiquée en regardant dans le rétroviseur. CRISIX ne s'inscrit pas autant dans le revival Thrash 80s que d’autres thrashers du XXIème siècle. Et CRISIX ne s'arrête pas non plus aux frontières internes ou externes à son genre de prédilection : Crossover, Hardcore, Speed, Heavy musclé, la formation en saupoudre sa musique avec parcimonie mais c’en devient de ce fait très efficace. Un style qui lui permet de donner autant libre cours à son côté geek ("Spawn", véritable hommage au comic book de Todd McFarlane) qu'à son côté sérieux (oui, ça arrive !).

En effet, il n’y a pas que de la folie potache sur ce premier album de CRISIX. Il y a aussi, comme dans tout Thrash Metal qui se respecte, des morceaux plus ou moins engagés, à tout le moins enragés : "Holy Punishment", accrocheur comme il faut, "Unleash The Beast", "Mummified By Society", "Electric Possession". Renvoyés à la fin de l’opus, ces derniers, diversement efficaces, témoignent des limites de CRISIX à l'époque de la composition de cet album. Car ils s'avèrent moins percutants, malgré des refrains corrects, que les plus humoristiques des titres ici gravés. L’on se demande d’ailleurs s’il n’aurait pas fallu que CRISIX les disperse parmi les morceaux les plus drolatiques de l’album, ce qui aurait permis de mieux équilibrer l’ensemble et de ne pas faire passer le combo que pour une bande de joyeux drilles.

Si CRISIX va démontrer au cours de sa carrière qu’il n’est pas que ça, il prenait tout de même le risque avec ce premier opus studio d’être catalogué comme amuseur public sans véritable fond. Le niveau musical déployé par l’ensemble des membres, que la production signée Andy Classen (ex-HOLY MOSES) met parfaitement en valeur, et la performance d'interprétation globale dont fait preuve le groupe lui permet toutefois d'éviter l’écueil. L'écueil que les Espagnols (car en attendant l'indépendance, la Catalogne fait toujours partie du royaume des Bourbons) n’évitent pas, en revanche, c'est l'extrême densité de ce premier album. Une heure de Thrash Metal non-stop, surtout du rapide et de l’excité comme le leur, avec des morceaux parfois un peu trop longs, ça n’est pas facile à encaisser… Ce qui fait que l’on met longtemps, jusqu’à une bonne dizaine d'écoutes, avant de profiter pleinement de la richesse de la musique de CRISIX. Une fois franchi l’obstacle, l'éclate est au rendez-vous.

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   T-RAY

 
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- Julián Baz (vocaux)
- Marc Busqué 'busi' (guitare)
- Albert Requena (guitare)
- Javi Carrión (batterie)
- Marc Torras (basse)


1. A.s.f.h.
2. Ultra Thrash
3. Internal Pollution
4. Flesh-collector Machine
5. Holy Punishment
6. Dead By The Fistful Of Violence
7. Spawn
8. Brutal Gadget
9. The Last Monkey
10. Unleash The Beast
11. Mummified By Society
12. Electric Possession



             



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