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CRISIX - Rise... Then Rest (2013)
Par T-RAY le 15 Avril 2018          Consultée 1977 fois

"Rise… Then Rest". S'élever… Puis se reposer. Le résumé de la carrière de CRISIX entre 2011 et 2013 ? On l’a vu, dès son premier opus studio, "The Menace", la formation barcelonaise n'était pas du genre dilettante. La seule durée de l’album – plus d’une heure – suffisait à le prouver. Et compte tenu de la frénésie de son Thrash Metal, il est évident que CRISIX n’a pas non plus chômé sur scène pour défendre son premier-né. Or, une telle dépense d'énergie à un coût, physique et mental. Même pour une bande de jeunes loups aux dents longues comme les cinq Espagnols. Et cela se ressent sur ce deuxième album, plus court, moins fou, moins intense et certainement plus conventionnel. L’originalité du groupe en prend un petit coup.

Néanmoins, s’il s’est montré moins actif qu’il ne l’aurait dû, ou pu, sur le plan créatif, ça n'est pas forcément sur ses lauriers que le quintette catalan s’est reposé. Car il y a tout de même de l'évolution sur ce deuxième album… Qui voit le Thrash Metal de CRISIX se durcir sensiblement, au premier abord. Dès les premières mesures de "I.Y.F.F.", les guitares prennent un muscle quasi Melodeath, qui augure d’ores et déjà des futures évolutions de sa musique. Ce qui peut paraître surprenant aux premières écoutes mais ne l'est plus tant que ça lorsque l’on connaît la suite des aventures des Barcelonais. Ces atours Death Mélo, on les retrouve ailleurs sur cet album, plus ou moins discrètement. "Seven", inspiré du mythique thriller de David Fincher, le démontre assez clairement, ainsi que "Army Of Darkness" et "One By One", par exemple.

Paradoxalement, même s’ils sont nouveaux pour CRISIX, ces élans n’apportent rien de franchement original à la musique du combo… Qui se rapproche un peu de ce que l’on peut entendre chez le SODOM le plus bodybuildé. Ainsi, contrairement à ce que l'on peut croire, sur ce deuxième longue durée, ce muscle fait plutôt rentrer le groupe dans le rang. Et même lorsque la bande des cinq essaie de reproduire, en partie, la recette du succès de "The Menace", cela fonctionne moins bien. « In your fucking face! » hurlent en chœur les Catalans sur un "I.Y.F.F." conçu pour être un hymne, à la manière d’un "Ultra Thrash" sur "The Menace". Mais s’il est plus qu’excellent pour lever le poing en live, ce titre ne parvient pas à se montrer aussi fédérateur que son aîné. Très bon morceau d’ouverture, oui. Cri de ralliement ultime, non.

Même en humour, CRISIX s’avère moins percutant sur son deuxième album que sur son premier. "Army Of Darkness", malgré les références au troisième volet très cartoon de la saga "Evil Dead", est moins jubilatoire que ne pouvait l'être "Brutal Gadget" deux ans plus tôt. Et le potache "Volcano Face" – big up à tous les ados ayant souffert grave de l'acné ! – est loin d'être aussi fun que "Internal Pollution", dont l’humour scato assumé portait plus à sourire. En revanche, la face geek de CRISIX reste fort appréciable et ne l’est nulle part davantage que sur "Frieza The Tyrant", totalement dédié au personnage de Freezer dans le manga "Dragon Ball" et le célèbre animé ponctué d’un Z qui en a été tiré. Un morceau dont le riff d’introduction reprend totalement l’un des plus fameux thèmes de l’adaptation ! Avis aux nostalgiques du début des années 1990, ce morceau est pour vous !

Là où CRISIX s’en sort finalement le mieux sur ce deuxième album, c’est là où l’on ne l’attend pas. Comme sur un "Waldi Gang" mêlant habilement Thrash et Rock’N'Roll. Ces parties de guitare lead, cet harmonica, ce solo terminal, sleazy à mort, et ces « yee-haaaaa! » en chœur… Autant de raisons de taper du pied, voire même des deux, et de s’imaginer dans un rodéo survolté. Comme sur le morceau-titre, aussi, et son riff Heavy Metal qui fait du bien par où il passe. "Rise… Then Rest" est d’ailleurs le premier à nous donner un (tout) petit aperçu de twin guitars, lesquelles refont surface plus loin sur le disque. Mais sur ce deuxième L.P., les deux bretteurs que sont Albert Requena et Marc Busqué ne forcent pas leur talent : les pistes nouvelles qui s'ouvrent à leurs grattes ne sont qu'à moitié empruntées. CRISIX est encore trop le même que sur "The Menace", en plus carré mais en moins efficace.

Certes mieux produit et plus compact que son prédécesseur, grâce notamment au mixage et au mastering d’Erik Rutan (HATE ETERNAL, ex-MORBID ANGEL et RIPPING CORPSE) le deuxième opus du quintette catalan n’a pas poussé aussi loin le délire que par le passé, même si quelques titres n’auraient pas dépareillé sur son prédécesseur (l’alcoolo-footballistique "Bring’Em To The Pit" en premier lieu). Et le groupe ne progresse pas aussi franchement qu’il ne l’aurait pu. On se retrouve avec un album homogène, en particulier sur sa première partie, qui s’ancre moins dans les caboches que le furibard "The Menace". L’on devine aisément que CRISIX a déjà quasiment fait le tour de son Thrash Metal d’origine et s'apprête à passer à quelque chose de plus costaud dans le son comme dans la composition. Ce qui pose "Rise… Then Rest" comme un album de transition, bien plus que comme l’album de la confirmation. Décidément, les Catalans ne font rien comme les autres.

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   T-RAY

 
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- Julián Baz (vocaux)
- Albert Requena (guitare)
- Marc Busqué 'busi' (guitare)
- Javi Carrión (batterie)
- Marc Torras (basse)


1. I.y.f.f.
2. Rise... Then Rest
3. Bring'em To The Pit
4. Those Voices Shall Remain
5. One By One
6. Frieza The Tyrant
7. Seven
8. Army Of Darkness
9. Volcano Face
10. Scars Of The Wolf
11. Waldi Gang



             



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