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THRASH METAL  |  LIVE

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OVERKILL - Live In Overhausen (2018)
Par T-RAY le 28 Mai 2018          Consultée 5932 fois

Ouch, mes aïeux ! On ne nous en donne pas souvent, du Live de ce niveau ! Sauf quand on s’appelle OVERKILL, qui s’est fait une spécialité depuis vingt ans de délivrer des enregistrements en public qui butent. Certains groupes s’affirment en studio, reléguant la scène au rang d'arrière-pensée. D’autres se révèlent totalement on stage, et c'est indubitablement le cas d’OVERKILL. Non pas que les New-Yorkais soient moyens en studio, au contraire, ils ont même su être excellents à plusieurs reprises. Mais leur milieu naturel, c’est la chaleur d'une salle de spectacle bouillante de la ferveur de leur public. Là, OVERKILL est imparable. Et comment ne pas être fervent envers un groupe qui n’a jamais cessé de prouver son dévouement à la cause Thrash et à ses fans, en proposant bien plus de bons opus studio que de mauvais, et ce, à une fréquence soutenue ?

La ferveur, justement. OVERKILL sait y répondre avec un à-propos remarquable, sur ce troisième album Live de sa carrière. Presque deux heures de show, d’une seule traite, réparties sur deux CD. Combien de formations Metal peuvent en dire et surtout en faire autant ? Aujourd'hui, quand une tête d’affiche balance un set de plus d’1h15, on est content… Alors 1h51, c’est la bamboula, la fiesta, c’est orgiaque ! Tout est tellement “timé”, de nos jours, qu’un combo qui joue les prolongations sur scène, ça fait plaisir et ça fait du bien. Surtout quand le contenu de son concert est, comme qui dirait, exclusif. Oui, oui, c’est à une exclusivité qu’ont eu droit les quelque 1500 spectateurs de la Turbinenhalle 2 d’Oberhausen, charmant village de 200 000 habitants en plein milieu de l’industrieuse Ruhr, le 16 avril 2016.

Oberhausen ? Non. « Overhausen, I like this ! You Metal motherfuckers, it’s good to be back in Deutschland, where Thrash is fucking king ! », lance au public gâté de cette soirée de printemps teuton un Bobby “Blitz” Ellsworth en feu. Et c'est une évidence. Rebaptisée Overhausen, pas besoin de chercher midi à quatorze heures pour comprendre pourquoi OVERKILL a choisi l’ancienne cité minière pour célébrer cet événement unique, eux les cols bleus du Thrash Metal. Quant à l’Allemagne, ce n’est pas pour célébrer le surnom de “Blitz” que la bande à Bobby l’a choisie, mais parce que c’est le premier pays européen dans lequel le combo a tourné, il y a plus de trente ans, celui où il a mis en boîte sa première « fucking bullshit cassette » VHS (partagée avec ANTHRAX et AGENT STEEL), au Zeche de Bochum, comme le frontman se plaît à le rappeler à l’assistance. Mais plus que toute autre chose, c’est un anniversaire qu’OVERKILL est venu fêter ce 16 avril 2016 en Westphalie.

Un double-anniversaire, en l’occurrence. Celui des trente ans de "Feel The Fire", tout premier album du combo du New-Jersey, et celui des vingt-cinq ans de ce que nombreux considèrent comme le meilleur opus studio d’OVERKILL : "Horrorscope". Chacun des deux albums a donc droit à un disque… Car le groupe américain à joué chacune des deux œuvres en intégralité ! Chanceux de Germains ! Depuis un bon paquet d'années, maintenant, nous sommes habitués, nous, Metalleux, à voir de grands groupes reprendre un de leurs meilleurs albums en entier sur scène. Certains se sont même piqués de reprendre les albums des autres dans leur totalité, comme l'osa DREAM THEATER avec “Master Of Puppets” de METALLICA et “The Number Of The Beast” d'IRON MAIDEN. Mais offrir à ses fans l'interprétation de deux, oui, DEUX albums intégralement en Live, ça n’a pas dû souvent se faire. Je ne suis pas historien du Metal, mais s’il existe des précédents, je veux bien que vous m’en fassiez part, chers lecteurs.

L’exclusivité à laquelle ont eu droit les spectateurs de la Turbinenhalle 2 d’Oberhausen est à inscrire dans le marbre de l'Histoire de notre musique favorite, m’est avis. D’autant que, pour l'occasion, OVERKILL a enfilé le bleu de chauffe. Malgré l’absence de son batteur permanent de l’époque, Ron Lipnicki, le groupe s’accommode parfaitement de celui de PISSING RAZORS, Eddy Garcia, qui l’a remplacé au pied levé sur cette tournée de 2016. Certes, les plans de batterie d’OVERKILL ne font pas partie des plus challengeants du Thrash Metal, mais il faut reconnaître au garçon d’avoir su se hisser à un niveau d’engagement au moins égal aux autres membres du quintette, durant cette soirée dantesque. Enfin, égal… Moins égal, aurait dit Coluche, que l'engagement de Blitz Ellsworth. Car l’animal à la voix rappelant celle de Bon Scott, mais en plus lyrique, n’est égal qu'à lui-même sur ce double-Live. Il est féroce !

Sans pour autant haranguer la foule à chaque pause entre les morceaux, le vocaliste trouve régulièrement les mots pour exciter une assistance qui monte en température tout au long du show. Ok, le mixage n’a pas poussé le public trop en avant et les sifflets et les « Overkill, Overkill ! » restent à des niveaux relativement naturels pour une salle de 1 500 personnes, mais c’est tout à l’honneur de ce double-Live que de respecter la réalité du son de l'enregistrement. Il en va plus ou moins de même pour la musique : celle-ci apparaît relativement peu retouchée a posteriori. Si ce n'est pas du tout. Le fantaisiste instrumental qu’est "Frankenstein", repris de The EDGAR WINTER GROUP, apparaît ainsi quasiment comme un bon gros bœuf entre les quatre instrumentistes, et cela renforce son pouvoir d’accroche. C’est bon d'entendre un instrumental ne pas casser le rythme d’un concert de Metal mais, au contraire, lui donnant un nouveau souffle !

Enfin bon, ce n’est pas comme si ce "Live In Overhausen" avait eu VRAIMENT besoin d’un nouveau souffle. Au contraire ! L'interprétation relativement sans faille des coups de scie sauteuse de "Horrorscope", avec ce surplus d'agressivité par rapport aux versions studio, ne laisse pas vraiment apparaître de coups de mou de la part du combo du New Jersey. De cette puissante version de "Coma" pour ouvrir les hostilités, avec backing vocals vindicatifs du bassiste et membre fondateur D.D. Verni, aux élans mi-clean, mi-saturés de la fausse power-ballade "Soulitude", OVERKILL met la barre très haut en termes d'intensité. Sur cette dernière, d’ailleurs, le lyrisme de la voix de Blitz réapparaît au grand jour, laissant poindre de faux-airs de Bruce Dickinson. Entre temps, des tueries comme "Blood Money", "Thanx For Nothin’", "Bare Bones" ou "New Machine", interprétées sans coup férir, auront agi sur le public comme autant de coups au corps lors d’un championnat du monde de boxe.

S’attendait-il vraiment à encaisser le double de rounds lors de cette soirée infernale, ce public d’Oberhausen ? Était-il prévenu de ce qui l’attendait ? Après le Thrash musclé de "Horrorscope", c’est pourtant celui, plus old school et plus influencé par le Heavy Metal de la NWOBHM, de "Feel The Fire", qui déboule. Moins radicale que la musique issue de l’album studio de 1991, celle de l’opus de 1985 pouvait risquer d'apparaître molle ou plus soft en étant placée sur le second CD de ce double-Live. Il n’en est rien ! Les versions survitaminées de "Raise The Dead" et, surtout, de "Rotten To The Core" – avec des vocaux additionnels bruts comme on les attend en live – suffisent à prouver combien, dès son premier opus studio, OVERKILL était capable de produire des missiles Speed/Thrash ne réclamant pour rampe de lancement qu’une bonne salle de concert chauffée à blanc.

L'enchaînement des brefs "There’s No Tomorrow" et "Second Son" en live, en particulier sur CE Live, rappelle combien le Punk a pu influencer la façon de composer d’un D.D. Verni durant les premières années d’existence d’OVERKILL. Ce côté Punk transpire toujours dans l’attitude blue collar et revendicative d’Ellsworth sur scène, même si c'est dans le Thrash Metal pur et dur que le groupe s’est bien vite épanoui. Enfin, le Heavy n’est pas caché bien profond non plus dans les morceaux de "Feel The Fire" et le deuxième CD de ce "Live In Overhausen" permet de s’en rendre compte. Écoutez ce "Hammerhead" où le jeu des guitares, en mode jumelles, révèlent leurs harmonies. Et cette version enthousiasmante de "Overkill". Et le riff cavalant de cette version allongée de "Feel The Fire", qui pue le Heavy à plein nez. On est dans le Live, là, nom de Dieu ! Vivant comme jamais, ce morceau de trente ans d'âge ! Et il n’est pas le seul, non, non, non !

En fait, c’est tout "Feel The Fire", l'album, qui paraît revigoré par cette cure de jouvence live à laquelle le soumet OVERKILL. Et, pour ceux qui ont toujours craint de se pencher sur la musique d’OVERKILL – sa loooongue discographie et son allure de second couteau pouvant assurément rebuter – en particulier sur les albums les plus vieux, "Live In Overhausen" constitue une superbe session de rattrapage. L’interprétation intégrale de l’album permet même à certains titres très peu joués sur scène dans l'histoire de la formation américaine, à l’image d’un "Kill At Command" ou Blitz se la joue chanteur à voix façon Geoff Tate, d'être quasiment updatés. Plus question, dès lors, de se laisser aller à considérer les cinq gars de la Côte Est comme des vieux schnocks ayant leur ticket pour la retraite. Pour ceux qui continueraient à le penser, malgré les quasiment deux heures jouées ce 16 avril 2016 et ici immortalisées, OVERKILL n’a qu’un mot (deux, en réalité) : “Fuck You” ! They « don’t care what you say », de toute façon.

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Ce double-Live est accompagné d'un DVD reprenant l'intégralité de ce même show. Si joindre l'image au son est essentiel pour vous, OVERKILL vous fera plaisir.

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   T-RAY

 
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- Bobby 'blitz' Ellsworth (vocaux)
- D.d. Verni (basse, vocaux additionnels)
- Dave Linsk (guitare lead)
- Derek 'the Skull' Tailer (guitare rythmique)
- Eddy Garcia (batterie)


1. Coma
2. Infectious
3. Blood Money
4. Thanx For Nothin'
5. Bare Bones
6. Horrorscope
7. New Machine
8. Frankenstein (cover The Edgar Winter Group)
9. Live Young, Die Free
10. Nice Day... For A Funeral
11. Soulitude

1. Raise The Dead
2. Rotten To The Core
3. There's No Tomorrow
4. Second Son
5. Hammerhead
6. Feel The Fire
7. Blood And Iron
8. Kill At Command
9. Overkill
10. Fuck You (cover The Subhumans)



             



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