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2020 The Fates
 

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WITCHES - The Fates (2020)
Par T-RAY le 23 Janvier 2021          Consultée 1997 fois

Comment s'est porté le Thrash Metal français en cette année 2020 ? Très bien, merci pour lui. Grâce à la bonne surprise francilienne DEAD TREE SEEDS, auteur d'un fort solide deuxième album, et avec, en tête de gondole, les derniers longue-durée d'HEXECUTOR et de WITCHES, l'Hexagone n'a eu à rougir devant personne durant "l'année Covid". Et ce n'est pas une situation habituelle pour la scène Thrash de notre cher pays, qui reste dans l'ombre des autres scènes extrêmes – Black, Death, Grind et autres mélanges étranges (I'm looking at you IGORRR) – sur lesquelles nos artistes excellent.

Il faut dire que WITCHES, qui nous intéresse aujourd'hui, a de la bouteille, du haut de ses presque trente-cinq ans d'expérience. Et si le combo de Sibylle Colin-Tocquaine est aussi ancien que celui de son frangin Alex, le fameux AGRESSOR, il n'a, hélas, pas obtenu la même renommée. Depuis quatorze ans et sa reformation, pourtant, sur le plan de la créativité pure et de la productivité, c'est bien la bande de sorcières qui est la plus active. Et sur ces cinq dernières années, le groupe s'est même fendu de deux E.P.s préparant le terrain de fort belle façon au "The Fates" chroniqué ci-après.

Force est de constater, en tout cas, que le recrutement opéré en 2014 par Sibylle Colin-Tocquaine a eu un grand rôle dans le dynamisme retrouvé de WITCHES et de sa musique. Car le batteur Sangli et le guitariste et bassiste Lienj ont le mors aux dents ! Et leur débauche d'énergie saute aux oreilles dès l'abrasif "We Are", qui ne perd pas une seconde pour nous démontrer qu'il n'est nul besoin de regarder vers l'Allemagne pour satisfaire sa soif de Thrash Metal brutal et sans concession. Parce que c'est davantage de l'autre côté du Rhin qu'outre-Atlantique que WITCHES puise l'inspiration de son Thrash, mais le trio le pratique avec une férocité bien à lui.

"We Are", donc, est une entrée en matière extrêmement vigoureuse et son titre ne laisse aucun doute sur ce qu'est WITCHES aujourd'hui : une formation qui ne rechigne pas à flirter avec le Death Metal par instants, et qui donne libre cours à ses penchants les plus extrêmes. Bien sûr, il y a cette voix quasiment growlée de Sibylle, qui ne fait pas dans la dentelle mais plutôt dans le fil barbelé et assure déjà une bonne part du quota d'extrémisme musical. Mais lorsqu'on y ajoute les blast beats fréquents de Sangli et le riffing mastoc de Lienj et de sa patronne, on ne peut que reconnaître toute la violence dont est capable la formation parisienne.

D'ailleurs, l'on ne saurait vraiment dire, une fois l'album écouté et réécouté dans son intégralité, si le trio s'est montré plus inspiré côté riffs ou côté refrains, tant ceux-ci sont également réussis, lesdits riffs menant avec une efficacité constante les morceaux vers les refrains en question. Ce qui est certain, en tout cas, c'est que le nombre de petites bombes sur cet album est élevé. Et WITCHES n'a nul besoin de tabasser de bout en bout pour faire des dégâts : un titre comme "Black From Sorrow" y parvient même sur le tempo lent et lancinant de sa première partie, qui offre une belle montée en puissance avant son accélération soudaine, à mi-course, qui voit le groupe s'avancer en territoire Death Metal.

Doté d'une atmosphère menaçante et jouissant d'une interprétation au top, "Black From Sorrow" est l'un des moments les plus forts de ce disque plutôt court, qui se tient en tout juste vingt-neuf minutes. Mais ce que WITCHES a mis d'énergie, de puissance et d'accroche dans cette petite demi-heure en remontre à bien des albums de Thrash et de Thrash/Death affichant dix à quinze minutes de plus au chronomètre. Prenez "Off The Flesh", tiens, et constatez combien d'idées fusent en moins de trois minutes ! 2'53 suffisent à WITCHES pour nous balancer, en un ensemble cohérent, trois riffs qui découpent – dont l'un exécuté en mode twin guitars – un chorus décapant à souhait et une avant-dernière partie à l'ambiance plus sournoise.

En à peine moins de trente secondes supplémentaires, l'excellent "Let Stones Fall" fait feu de tout bois, lui aussi. Son riffing très New Wave Of British Heavy Metal à la sauce extrême et le jeu en harmonie des deux guitaristes rapproche plus que jamais WITCHES des combos de Death Mélo que la vague de Heavy britannique des années 80 ne cesse d'inspirer, aujourd'hui encore. Les twin guitars se retrouvent jusque dans le furibard "Death In The Middle Ages", sur lequel les soli échevelés du japonais Warzy (confrère de Sangli dans HATE BEYOND) fusent et qui conclut l'album comme un coup de fouet sur le dos d'un condamné. Les Sorcières s'y montrent plus violentes que jamais et la brutalité dont elles font preuve rappellent les plus explosifs morceaux finaux de grands albums de Thrash, comme "Raining Blood" ou "Dyers Eve".

En somme, c'est une bien belle branlée que nous administre WITCHES en guise de troisième album studio. Et je n'ai même pas eu besoin de développer les atouts de morceaux comme "Inside", "Damned Skin Is Mine", "Feared And Adored" ou "Last Wishes" pour démontrer que le combo tricolore mérite d'être cité parmi les meilleures formations de Thrash, voire de Thrash/Death, de l'année 2020. Certes, l'on est ici en terrain connu, voire battu et rebattu, mais comme WITCHES nous matraque et nous mitraille avec une fougue et une détermination rarissimes, on ne peut que s'incliner… et réécouter l'album le plus vite possible au volume le plus élevé qui soit.

Si le destin du groupe était d'attendre plus d’un tiers de siècle et la sortie de "The Fates" pour être reconnu à sa juste valeur et s'imposer comme l'un des boss du Thrash qui tache en France, m'est avis que ça valait le coup. WITCHES tue et puis c'est tout.

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   T-RAY

 
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- Sibylle Colin-tocquaine (vocaux, guitares)
- Jonathan 'sangli' Juré (batterie)
- Lienj (guitare, basse)


1. We Are
2. Inside
3. Damned Skin Is Mine
4. Black From Sorrow
5. Feared And Adored
6. Off The Flesh
7. Let Stones Fall
8. Last Wishes
9. Death In The Middle Ages



             



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