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THRASH METAL  |  STUDIO

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 Overkill Wreckingcrew (1622)

OVERKILL - The Electric Age (2012)
Par CANARD WC le 4 Mai 2012          Consultée 10501 fois

OVERKILL, c’est un peu comme le tonton Patrick que vous retrouvez à chaque grande réunion de famille. On est toujours content de le retrouver, il met de l’ambiance avec ses vannes pourries, il taquine tout le monde et finit invariablement le repas un peu démoli en laissant derrière lui ses volutes de bonne humeur. Tonton Patrick fait partie de votre paysage familial, fidèle au rendez-vous, années après années. Il survit aux cancers, aux divorces et autres drames familiaux. Au fil du temps, il est devenu une sorte de symbole grisonnant de la fratrie, un acteur secondaire mais hautement respectable et diablement sympathique. Une chose est sûre : on n’a surtout pas envie de savoir ce que ça serait s’il n’était pas là.

La « famille » Thrash s’est dépeuplée, les acteurs principaux font de la merde, la relève n’est pas géniale et le genre s’entête à riffer tout de cuir vêtu façon années 80… en 2010 (ce qui est pathétique et touchant à la fois). Et c’est finalement les « vieux » seconds couteaux qui font office de locomotive déclinante, vieillotte mais d’une fiabilité exemplaire. SODOM, TESTAMENT, DEATH ANGEL, KREATOR : ils sont encore là et font du bruit avec comme seule vertu cette conviction qui force le respect et l’admiration. A cette brouette de thrasheurs dégarnis, il serait injuste de ne pas ajouter OVERKILL dans le wagon. Le groupe de faiseurs new-yorkais, les courageux fonctionnaires, une ode à la loyauté incarnée, l’envie d’être là pour ses (quelques) fans et par amour d’un Thrash antique. Un rien de talent qu’on saupoudre précieusement à chaque album pour faire durer encore un peu de cette passion et ce plaisir d’être encore là en 2012.

Rapide retour en arrière : "Immortalis" tenait le pavé et "Ironbound" était presque énorme. Pas mal. En vieux briscards, OVERKILL sait pondre des albums « corrects » sans trop se prendre la tête mais sans démériter pour autant. Le petit nouveau qui se prénomme "The Electric Age" se situe dans la même veine que ses deux grands frères, en moins bien. Du Thrash un peu bourrin, sans génie, une gentille broderie de savoir-faire et de quelques bouts d’idées (comme ce break « motorheadien » enchaîné sur un mid tempo Thrash typique sur "Electric Rattlesnake"). OVERKILL joue avec ses acquis, avec cette aisance d’artisan aguerri pour un résultat pas toujours heureux, un rien poussif, mais pas mal quand même. Faut pas déconner.

Clairement, le groupe a manqué d’un rien d’inspiration. OVERKILL pêche par précipitation, par ce surplus d’envie, cet activisme effréné qui les pousse à commettre du Thrash rudimentaire, plutôt que de se poser gentiment une année de plus et bosser un peu mieux les compos. Les titres s’enchaînent sans passion, mais avec efficacité. On écoute "The Electric Age" en reconnaissant son OVERKILL pâlichon mais toujours là (on se console comme on peut). Il faut attendre "Drop the Hammer Down" pour retrouver le OVERKILL fringuant du passé, la décharge Thrash passe immédiatement et vous voilà obligés d’headbanguer frénétiquement. Ce titre jouissif est une excuse à lui tout seul pour vous repaître de l’album. Sans parler de la conclusion ("Good Night") qui laisse derrière elle ce petit gout d’efficacité, de folie, d’espoir alors qu’on parle d’un « Thrash Old School » qui n’a plus grand-chose à dire.

Justement.

"The Electric Age" pose la question de l’opportunité pour un groupe d’un certain âge et d’un certain niveau de continuer à faire ou non du bruit. OVERKILL n’a plus rien à prouver, sa discographie est derrière lui. Quelle motivation pour quel intérêt ? La réponse à cette interrogation doit se situer entre l’entêtement et la passion. Tout est question de nuance. Faute de certitude, c’est dans une bienveillante indifférence qu’OVERKILL continue son cirque en faisant style de rien, mais avec toujours le même style, le nez dans le guidon, désinvolte et presque touchant. Toujours aussi fidèle à sa caricature de DICKINSON (avec une paire de couilles en plus), ELLSWORTH en devient émouvant dans cette cuvée 2012 qui nous noie dans son tempo et ses bonnes intentions. D’aucuns diront que ça fonctionne, qu’on passe tout de même un bon moment et qu’à l’instar du tonton Patrick on sait qu’OVERKILL sera sans doute là à la prochaine réunion biannuelle et que, quelque part, ça fera tout de même un peu plaisir de le retrouver. Même si on sait qu’il n’y a plus grand-chose à attendre de lui.


Note : (un tout petit) 3/5.


Morceaux préférés : "Drop the Hammer Down".
Ça tue aussi : "Electric Rattlesnake", "Good Night".

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   CANARD WC

 
   FENRYL

 
   (2 chroniques)



- Bobby Ellsworth (chant)
- Dave Linsk (guitare)
- Derek Tailer (guitare)
- Carlos D.d. Verni (basse)
- Ron Lipnicki (batterie)


1. Come And Get It
2. Electric Rattlesnake
3. Wish You Were Dead
4. Black Daze
5. Save Yourself
6. Drop The Hammer Down
7. 21st Century Man
8. Old Wounds, New Scars
9. All Over But The Shouting
10. Good Night



             



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