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THRASH METAL  |  STUDIO

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 Overkill Wreckingcrew (1648)

OVERKILL - Wfo (1994)
Par CANARD WC le 5 Septembre 2007          Consultée 13072 fois

W.F.O est l’abréviation pour : « Wide Fucking Open ». Sans réfléchir et en essayant de vous faire une transcription un tant soit peu idiomatique, j’aurais traduit ça par « Anus Extra Large ». Tout un programme. OK j’avoue, j’ai les idées mal placées.

En y réfléchissant de plus près, il faut comprendre le titre de cet album d’OVERKILL comme un appel à la tolérance. W.F.O. pourrait être compris comme le besoin d’une « putain d’ouverture » (d’esprit) pour appréhender la bête. De deux choses l’une, soit OVERKILL nous met en garde (« attention, ce qui va suivre est déconcertant ! »), soit le groupe a – au contraire - décidé de se mettre à la portée de tous. Quoiqu’il en soit, ce titre résonne comme une sommation : « Que tous ceux qui ont des (putains) d’oreilles, écoutent ! ». Presqu’un ordre.

Et on ne va pas se faire prier, car c’est avec délice (et non en traînant la patte) que l’on rentre dans cette nouvelle offrande des new-yorkais.

Franchement, cet album est fou. Comment s’attendre à de telles déflagrations Thrash à ce stade de la disco du groupe ? Il y avait de quoi prédire une baisse de régime : 6 albums d’excellentes tenues, une décennie difficile pour le Thrash, un précédent album un poil en deçà, une sortie rapprochée (moins d’un an après « I Hear Black »)... OVERKILL se serait planté à ce stade qu’on ne leur en aurait pas voulu. Légitime débandade. Même les meilleurs finissent par faiblir.

Eh bien non. W.F.O. est surprenant (dans le bon sens du terme : est-il besoin de le préciser ?). Si je me laissais un peu aller, j’aurais parlé de « baffe monumentale » ou de « gifle fantastique ». OVERKILL a fait le deuil de son Thrash « maidenien » (époque 83-91) pour s’orienter vers quelque chose de plus « in your face ». Le groupe affiche donc une forme assez Punk dans l’esprit (tempo, riffs simples, musique plus dépouillée – presque basique). Vous allez me dire, en 1994, c’est la mode et vous avez raison. C’est une remarque pertinente.

Bien entendu, le groupe a gardé sa marque de fabrique. Comme on dit : « on ne change pas une équipe qui gagne ». Les fans du groupe ne seront donc pas dépaysés par les titres de W.F.O. les quelques nuances étant distillées en continue et non par bloc massif d’éléments. Le chant de Bobby est à ce titre révélateur de l’évolution du groupe : cette voix si caractéristique (fondamentalement Heavy) vient se coller en rab quelques intonations « outrancières » du plus bel effet. Presque provocateur, un rien exalté.

En apparence, OVERKILL ne varie sa recette que modérément. Une écoute superficielle de l’oeuvre pourrait même amener à conclure à une forme de stagnation. Il n’en est rien. A travers un tempo rapide, OVERKILL affiche un regain de forme admirable. Les compos se veulent puissantes et accrocheuses. W.F.O. est un véritable vivier d’hymnes et de « bombes » Thrash destiné à un public qui excède largement celui des aficionados du genre. Tout le monde peut vibrer sur « Bastard Nations », tout le monde a envie d’headbanguer sur « Where it hurts » (quelle intro mazette !) ou la terrifiante « They eat their Young » (avec le délectable mid-tempo qui arrache tout). En ce sens, le titre de l’album se justifie assez : il est « putain d’ouvert ». De quoi plaire à tous, en effet.

La différence entre « I hear Black » et ce « W.F.O » tient en un mot : inspiration. Les compos de W.F.O. sont juste d’un meilleur niveau. OVERKILL a même pris soin de glisser une belle instrumentale (R.I.P.) - avec les beaux arpèges étouétou - pour donner un peu d’air au dernier tiers de son skeud. Seule la production un peu étouffée gâche un peu le paysage. On n’était pas loin du sans faute. Ce qui discographiquement et historiquement fait de ce « Wide Fucking Open » un album « palier », au delà duquel le groupe prend désormais une autre dimension. Reléguant par la même occasion le précédent album au rang d’album de transition.


OVERKILL a réussi à redresser la barre de façon admirable. Pourtant, la très légère baisse de régime entrevue lors de « I Hear Black » était loin d’être dramatique. Bien au contraire. Le groupe nous apprend qu’il a encore de la réserve. En 1994, au bout du 7ème album, ça force le respect. Le clone initial de METALLICA ne cesse de prendre une ampleur nouvelle et une carrure de plus en plus impressionnante. Il faut désormais compter avec OVERKILL quand on évoque les cadors du Thrash, ceux qui en doutaient trouveront dans ce W.F.O. de quoi avoir la foi pour les prochaines années. Les autres se sont déjà convertis depuis longtemps.

Note : un gros 4/5

Morceaux préférés : Bastard Nations
J’adore : Under One, Where it Hurts
La curiosité qui sent bon de la bouche : R.I.P. (Undone)
Morceaux moins excellents : What’s your Problem, Up to Zero

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- Bobby 'blitz' Ellsworth (chant)
- D.d. Verni (basse, chœurs)
- Tim Mallare (batterie)
- Merritt Gant (guitare)
- Rob Cannavino (guitare, basse)


1. Where It Hurts
2. Fast Junkie
3. The Wait - New High In Lows
4. They Eat Their Young
5. What's Your Problem
6. Under One
7. Supersonic Hate
8. R.i.p. (undone)
9. Up To Zero
10. Bastard Nation
11. Gasoline Dreams



             



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