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THRASH METAL  |  LIVE

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MEGADETH - Rust In Peace Live (2010)
Par CANARD WC le 4 Octobre 2010          Consultée 12535 fois

Quand j’étais ado, un de mes « trucs », c’était de signer mes copies avec le nom d’un de mes héros du moment. Ca me faisait délirer de rendre mon contrôle de maths en mettant « Lemmy KILMISTER » et à chaque fois ça ratait pas, au moment de rendre les copies, le prof parcourait la salle de classe les yeux hagards et demandait :

« Mais qui est Lemmy KILMISTER ? »

C’est là que j’intervenais : « Quoi vous savez pas qui c’est et vous osez nous filer des cours ? ». Occasion tout trouvée pour étaler ma science avec cette indicible fierté de prendre des points en moins, un zéro, une heure de colle (au choix) pour la gloire de porter un nom qui m’était cher. Le summum de la « classe » ayant été atteint lors de mon brevet blanc d’histoire où je prends un 13/20 - dont cinq points de pénalité pour avoir signé « Slash » - avec le commentaire du prof « C’est quand même dommage de se tirer une balle dans le pied d’une telle façon ». A force, les profs connaissaient la chanson et prenaient ce même air lassé en me rendant ma copie :

« Je suppose que c’est vous, Rob HALFORD, et non je ne veux pas savoir qui c’est. D’ailleurs, personne ne veut savoir dans cette classe, donc vous pouvez ranger votre petite fiche cartonnée Mr Canard WC. »

Bah oui, parce que je changeais de nom tout le temps. Sauf en 1994, l’année de ma découverte du "Rust In Peace" (RIP) de MEGADETH, année pendant laquelle j’ai signé Dave MUSTAINE à quasiment tous mes contrôles, devoirs et examens (1).

J’ai tellement aimé cet album, ami lecteur qui capte rien, que je pense détenir à ce jour le record du plus grand nombre d’écoutes massives d’un seul et même album de Thrash en moins d’un an. C’est pas compliqué : je me levais le matin en écoutant RIP, j’allais au lycée en écoutant RIP, j’écoutais RIP pendant les pauses, le midi à la cantoche, pendant les sèches, le soir en faisant mes devoirs, avant de me coucher, pour m’endormir, etc. J’ai usé la bobine de ma k7 enregistrée (une Sony rouge « normal » avec un CORONER en face B) en moins de trois semaines. A la fin, mon pote qui possédait l’album en avait tellement marre de me faire une copie de cet album, qu’il a consenti à me prêter le CD original pendant un week-end. J’ai fait 10 copies de l’album sur 5 cassettes 90 BASF (une copie de RIP par face), au cas où il arriverait quelque chose. J’en avais même planqué une dans la bagnole de mon vieux (sous un des sièges arrière de la R25) pour être tranquille. On n’est jamais trop prudent.

Dire que j’aime beaucoup cet album est un tel euphémisme que présentement, l’Académie Française planche sur une nouvelle figure de style qui collerait mieux à l’obsession que j’ai vouée au RIP de MEGADETH en 1994. Même aujourd’hui, je connais encore cet album par cœur, les paroles, le moindre riff, solo, le moindre décibel, même la durée des blancs entre les chansons. Autant vous dire que du coup, ça me fait très bizarre de chroniquer ce live des 20 ans de l’album. J’ai l’impression que c’est si loin toussa, je me sens si vieux tout d’un coup… que je suis quasiment certain que vous ne pouvez pas comprendre de quoi que je vous cause. Ce qui accroit ma solitude, ma nostalgie et mon envie de me rouler en boule sous la couette.

OÙ SONT PASSÉES CES PUTAINS D’ANNÉES, BORDEL DE MERDE !!!

Le décor est planté, la chronique va pouvoir commencer, merci pour votre patience, le Canard sort boire un verre d’eau froide et revient dans quelques instants – les admins.


(…)


Donc c’est la mode et MEGADETH est un gros suiveur. Le groupe fait sa petite commémoration à 20 € et des brouettes et décline son bordel en CD et en DVD : « voir ou entendre » chacun ses goûts, sa religion (avec facture dans tous les cas). SLAYER nous a fait le coup avec son "Still Reigning", JUDAS PERGE (ah ah) pareil avec le "British Steel", sans parler de MAIDEN et de son "Somewhere Back In Time" (de merde). On trouve toujours des occasions pour faire raquer les fans, autant célébrer les bons albums comme il se doit. Tant qu’il s’agit de grands albums, dans le fond je m’en fous. Moi j’ai choisi de chroniquer le CD pour des raisons évidentes de nostalgie à deux balles (FENRYL s’occupe du DVD). Je laisse le soin à mon collègue et au(x) lecteur(s) de nous dire si le DVD est mieux, moins bien, caca, prout, que le CD.

Et franchement, il est bien ce live du RIP et c’est normal : l’album original tue sa race, forcément la même chose en live – joué à la note près – a de fortes chances de tout dévaster sa mère. Bref, c’est de la balle (oui j’essaie de gagner des parts de marché auprès des jeunes, ne me jugez pas). Donc on a le son « étouffé » de rigueur, du traficotage en studio pour que ça sonne pas trop mal, un peu de brouhaha retouché du public, quelques micro nuances (genre le son de l’arpège mélodique sur "Holy Wars"), voire un léger regain d’agressivité par moment (comme sur "Take No Prisoners"). Je pourrais faire une méga liste de tout ce que j’ai noté, mais ce serait aussi passionnant qu’un article du Journal Officiel. Retenez juste que c’est presque pareil. Et on s’en fout dans le détail, parce que la seule vraie question qui nous intéresse est :

« Le solo de "Tornado Of Souls" sans FRIEDMAN tient-il la route ? »

Pour ceux qui ne le savent pas (qu’ils crèvent en enfer la gueule ouverte), le solo de "Tornado Of Souls" est le plus grand solo de guitare de tous les temps et de la terre entière. THE mélange parfait entre technicité, rapidité, et virtuosité… un phrasé à pleurer, un sens mélodique incroyable que même ta mère en revient pas. Ce solo est tellement énorme, que par exemple si vous l’écoutez en conduisant vous êtes obligés de vous rabattre en catastrophe sur la bande d’arrêt d’urgence pour pleurer comme une grosse tarlouze de Rob HALFORD. Et je réponds à la question du coup : ça va. Plus familièrement, je dirais que ça brode et riffe (BORDERICK – ah ah) comme « il faut » : convaincant, exercice réussi, on retrouve ses petits, le même souffle vertigineusement délicieux que vous connaissez.

Si vous ne connaissez pas, pire que vous avez jamais écouté le RIP de MEGADETH : barrez-vous, quittez ce site, ne revenez plus jamais, ne lisez pas mes chroniques et sachez que je vous emmerde profondément.

Canard laisse le temps aux lecteurs égarés de remballer leurs affaires et de se casser.


Vu qu’on est maintenant entre gens civilisés, vous savez forcément que l’œuvre originale fait très exactement 40’37, alors si je vous précise que ce live tape dans les 1h15, forcément vous vous dites qu’il y a des titres en rab mis au bout du live (tout pareil que le "Still Reigning", etc.). Vous êtes brillant. Donc on a droit à 6 morceaux dont 4 choix évidents, un qui me semble hasardeux ("Trust") et une merde de circonstance ("She-Wolf"). Ca gâche un peu la fête d’avoir mis deux titres pas parfaits au bout d’un album parfait, ce qui explique mon 4/5 intransigeant. Heureusement qu’on termine avec un enchainement "Symphony" sur "Peace Sells". Heureusement. Sinon je répondais plus de rien.


Note : 4/5 (intransigeant et complètement subjectif).


Morceau préféré de la mort qui tue : "Tornado Of Souls"
Meilleur enchaînement (hors RIP) : "Symphony Of Destruction" sur "Peace Sells" (quelle bonne idée)



(1) Je précise que « Dave » comme prénom, c’est pas évident à assumer tous les jours.

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   CANARD WC

 
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- Megadave Mustaine (chant, guitare)
- Dave Ellefson (basse)
- Chris Broderick (guitare)
- Shawn Drover (batterie)


1. Holy Wars ... The Punishment Due
2. Hangar 18
3. Take No Prisoners
4. Five Magics
5. Poison Was The Cure
6. Lucretia
7. Tornado Of Souls
8. Dawn Patrol
9. Rust In Peace ... Polaris
10. Holy Wars (reprise)
11. Skin O My Teeth
12. In My Darkest Hour
13. She-wolf
14. Trust
15. Symphony Of Destruction
16. Peace Sells



             



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