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THRASH METAL  |  STUDIO

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- Style + Membre : Metallica, The Big 4, Md.45, Iced Earth
 

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MEGADETH - So Far, So Good... So What? (1988)
Par POWERSYLV le 21 Juin 2006          Consultée 27903 fois

2 ans après la bombe qu’a été Peace Sells … But Who’s Buying ?, Mustaine et ses sbires remettent le couvert avec une grosse louche de thrash bien technique. Enfin quand je dis ses sbires, … il fait dire que les choses ont changé en quelques mois. La moitié du line-up de la toute première époque est partie la queue entre les jambes, le guitariste Chris Poland suivi du batteur Gar Samuelson. Ne reste auprès du grand chef que le commandant en second, Dave « Junior » Ellefson, bien décidé à suivre Dave 1er contre vents et marées. On raconte même que ce dernier avait été approché pour prendre la place du défunt Cliff Burton au sein de METALLICA. Des problèmes de personnel dus au caractère volcanique d’un Mustaine perçu volontiers par beaucoup comme un tyran, mais d’un autre côté, MEGADETH est sa chose, sa machine et le rouquin entend bien rappeler cela à ses collaborateurs. Les problèmes de dépendance à la drogue dans lequel le leader n’est pas sorti et qui ont même tendance à s’aggraver en cette fin de décennie n’y sont pas non plus étrangers. Pourtant la machine tourne à plein régime et il n’y a guère de temps pour laisser retomber le soufflet à l’heure où les autres rois du thrash expérimentent davantage (METALLICA avec le très lourd And Justice For All et SLAYER avec un South Of Heaven plus travaillé).

Les 2 Dave recrutent alors le guitariste Jeff Young et un nouveau batteur, le corpulent Chuck Behler à la coupe caniche bien touffue pour l’enregistrement de ce 3ème album intitulé So Far, So Good … So What ? La pochette sans équivoque prouve que le groupe reste attaché aux problèmes de son temps et à l’actualité : la guerre, la domination, la violence et le risque nucléaire. Cet album se veut être dans la continuité de Peace Sells …, et même s’il semble moins essentiel que son prédécesseur (et que son successeur !) car un peu plus prévisible et munis de quelques titres « second couteaux » moins ambitieux, il reste un excellent album de heavy thrash technique. C’est qu’on parle beaucoup de techno thrash à l’époque avec l’émergence des CORONER, DEATH ANGEL et autres MEKONG DELTA qui cherchent à apporter une plus value technique à une musique qui, sous peine d’évoluer risque de tomber (et tombera) dans la redite. Et l’influence de MEGADETH et du jeu de son leader n’est pas pour rien dans l’apparition de ce sous-genre.

Je me souviens d’un voyage de classe quand j’étais ado où cet album tournait en boucle dans mon balladeur lors du trajet en bus … je me rappelle avoir halluciné en découvrant ce premier morceau en guise d’introduction. « Into The Lungs Of Hell », car c’est là où le groupe veut nous mener. Des guitares qui hurlent, des rafales de notes qui pleuvent, des solos de toute beauté. Une véritable tornade jouissive de metal en fusion à écouter le volume à fond ! On n’a qu’une envie lorsqu’un disque démarre comme ça : écouter la suite. Après cette déflagration instrumentale, un vide, un silence … quelques bombes résonnent encore dans le lointain et une vieille télévision abandonnée dans un coin nous fait entendre le chant d’un crooner, ultime accroche vers un ancien monde qui est en train de sombrer. C’est déjà le début du deuxième titre qui déboule là aussi comme le loup dans la bergerie. Tout est là, depuis l’intro impitoyable qui dépote, avant qu’un riff ne prenne la relève pour se retrouver sur un mid-tempo où la voix de Mustaine (efficace à défaut d’être la meilleure du monde, surtout à l’époque) marque le pas. Une accélération qui prend tout le monde par surprise et c’est le final en apothéose. Belle surprise pour les nostalgiques des années punk avec l’hymne de la génération No Future, « Anarchy In The U.K. » repris ici à la sauce metal (un petit côté punk pas déplaisant est resté).

La suite des évènements présente 2 titres à la trame plus heavy que réellement thrash mais qui sont 2 musts : « Mary Jane » où la voix fantomatique de Mustaine (« Maaaaryyy Jaaaaane ») nous emmène depuis le début sur un titre puissant et mélodique avant qu’on ne s’énerve sur la fin. Et surtout pour moi, le « hit » de l’album, le mid-tempo « In My Darkest Hours » qui reste un classique du groupe et qui montre son désir de ralentir légèrement la cadence pour nous pondre des titres plus posés et mélodiques que jusqu’à présent (même si ça s’affole à la fin). Il reste 3 autres titres qui, bien qu’honorables, illustrent ce que j’évoquais plus haut à savoir des titres moins marquants pour le groupe. « 502 » mais surtout « Liar » qui malgré une technique époustouflante et une introduction accrocheuse a tendance à lasser un peu, et un « Hook In Mouth » où les guitares sont reines et qui servent heureusement à relever une composition un peu plus « bateau » que ce qu’avait coutume de nous proposer MEGADETH.

Même si So Far … est un cran en dessous du précédent, on passe un excellent moment à son écoute. L’album confirmera quant à lui la bonne santé du groupe et une place en pole position avec METALLICA, SLAYER et ANTHRAX (le fameux club des 4) alors que les chalengers commencent à frapper à la porte pour eux aussi prendre une part du gateau (TESTAMENT ou OVERKILL par exemple). Mais ce n’était rien comparé au terrible Rust In Peace, dernier album véritablement « thrash » de MEGADETH et chef d’œuvre absolu où Mustaine et Ellefson, accompagnés du guitariste virtuose Marty Friedman et du redoutable batteur Nick Menza réussiront à stabiliser l’effectif pour plusieurs années et à voler véritablement au firmament du genre.

PS : pour information, la re-édition de So Far, So Good, ... So What ? de 2004 propose non seulement les titres « nettoyés » par les grands soins de Mustaine, mais en plus 4 titres de l’album repris avec des mix du producteur Randy Burns qui a mon sens n’apportent pas grand chose à l’affaire : « Into The Lungs Of Hell », « Set The World Afire », « Mary Jane » et « In My Darkest Hour ».

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- Dave Mustaine (chant, guitare)
- Jeff Young (guitare)
- Dave Ellefson (basse)
- Chuck Behler (batterie)


1. Into The Lungs Of Hell
2. Set The World A Fire
3. Anarchy In The U.k.
4. Mary Jane
5. 502
6. In My Darkest Hour
7. Liar
8. Hook In Mouth



             



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